Il faut que je vous montre à quoi ressemble une ordonnance au Japon.

Ça fait un bout de temps que je ne suis pas allé chez le médecin en France, mais à l’époque les ordonnances que je recevais c’était quatre ou cinq lignes illisibles écrites à la va-vite sur un simple papier à en-tête. À la fin de la visite je ne savais jamais quels médicaments je devais prendre et au final c’est le pharmacien qui m’expliquait combien de comprimés je devais avaler en écrivant le détail sur chaque boîte. Et une fois à la maison je me battais pour relire l’écriture du pharmacien, en essayant de me rappeler ce qu’il avait dit, tout en regardant ce que j’arrivais à déchiffrer de l’ordonnance.

Au Japon c’est différent parce qu’on est au XXIe siècle. Ici le médecin ne prend pas plus de temps pour parler des médicaments, au contraire on fait même souvent des visites “flash-éclair”. Par contre quand on va à la pharmacie on nous sort le détail de la prescription sur ordinateur, et ça change tout. Du coup ça devient très difficile de se tromper dans les dosages. Sur la prescription on voit clairement le nom du patient, la date d’émission, et la description de chaque médicament: quand le prendre, combien en prendre, jusqu’à quand le prendre, ce qu’il contient, à quoi il sert, quelles précautions il faut prendre. Et chaque médicament est présenté en photo en plus du nom.

En plus de l’ordonnance claire et détaillée, les médicaments sont divisés dans des enveloppes de façon logique, par exemple ceux à prendre deux fois par jour d’un côté et ceux à boire matin, midi et soir de l’autre. Et sur chaque enveloppe on retrouve les médicaments en photo et on voit facilement quand les prendre. Sur ces photos il se trouve que les médicaments se ressemblent tous car ils sont pour mon fils d’un an et demi et ils se présentent toujours sous forme de poudre, mais lorsque l’on a des comprimés c’est très utile.

Il y a une chose très importante que l’on remarque au Japon et dont beaucoup de pays feraient bien de s’inspirer s’ils veulent réduire les déficits de leur sécurité sociale. Les médicaments ne sont pas donnés en boîtes mais à l’unité. Si on a besoin de 6 comprimés on nous donne une tablette de 6 comprimés et pas une boîte de 12. En fait, ça marche comme ça dans de nombreux pays, et le système français où on te donne des médicaments en trop qui vont se périmer dans le fond d’un placard me paraît maintenant totalement stupide.