Haikyo: Présentation
Commentaires 20

Haikyo: Présentation

Au début du mois je vous ai présenté le site Meow.fr. Le passe-temps de son auteur, Jordy, qui visite des ruines au Japon, à suscité beaucoup de réactions et un bon nombre de questions. Pour nous éclairer Jordy a accepté de participer sur Ici Japon et de nous présenter une autre façon de découvrir le Japon.

“Haikyo”. C’est la réponse que je donne en général, avec un air sérieux, quand un japonais me demande : “Shumi nan desu ka ?” (c’est quoi ton hobby ?). Mais haikyo… quézako !? Même les Japonais ne savent pas vraiment parfois.

Une définition exacte serait que ça veut simplement dire “ruine” en japonais. Mais une définition moins littérale serait plutôt “la visite de lieux tout pourris, abandonnés, dangereux voir même souvent interdits”. Et c’est une tendance ces dernières années, il y de plus en plus d’adeptes de la haikyomania, à croire que tout le monde veut se retrouver enterré avant d’avoir atteint maturité.

haikyo-japon

Ce loisir est en fait une expérience très riche. Pour certains, et tout spécialement les japonais, c’est une expérience spirituelle. Il y a beaucoup de fantômes au Japon, bien plus qu’ailleurs, surtout car les japonais y croient dur comme fer. Ils apprécient donc les visites nocturnes dans les lieux abandonnés, même si ces derniers ne présentent que peu d’intérêt visuellement. C’est très rigolo parfois de tomber sur des sites internet qui postent des photos d’ectoplasmes, mais qui ne sont en fait que la lumière du flash à travers l’humidité ! Mais cela fait tripper les gens qui y croient, et c’est là le principal.

Bien plus attractif de mon point de vue, c’est le côté aventure, parfois sportif ou même dangereux du hobby. Il y en a pour tous les goûts ! L’île fantôme à l’accès impossible, la base militaire protégée par des gardes et entourée de barbelés, le parc d’attraction aux caméras de surveillance cachées partout, le village perdu au milieu de la montagne, ou encore l’étrange hôpital en plein milieu d’une zone d’habitation… pour chaque, ce sont des risques à pondérer et des décisions différentes. Une avalanche de challenges!

haikyo-japon

Il y a aussi bien-sûr le côté artistique et c’est souvent la raison pour laquelle on se rend dans de tels lieux. Les explorateurs sont pour la plupart des photographes, et souvent parfois même des pros. Quand je vais faire des haikyo, c’est généralement avec un gros trépied et un sac à dos contenant toutes mes lentilles. On peut emmener aussi des déguisements, pourquoi pas, ou comme je le fais parfois, des petites figurines. Une règle à respecter cependant : “Ne rien prendre d’autre que des photos et ne laisser derrière que des traces de pas”.

Mais il y a aussi bien plus que cela : la recherche des spots, la négociation avec les autres explorateurs, l’organisation, et enfin… le voyage ! Je dis souvent que mon moment favoris c’est lorsque je suis levé à 3h du matin, déjà au volant de la voiture. Sans oublier la pause café qui s’en suit, dans le froid matinal dehors, un peu plus tard sur la route devant un combini. Chacun d’entre-nous a son propre et unique mix de sentiments quand il se réfère au terme “haikyo”. Et ce qui est sûr, c’est que c’est bien plus qu’un simple engouement glauque à la vue d’un love hotel défoncé 🙂

Je parlerai de ce hobby régulièrement sur Ici-Japon si vous appréciez le sujet, alors à bientôt !

haikyo-japon

haikyo-japon

Jordy partage sa passion et ses photos sur deux sites:

http://www.haikyo.org [anglais – dédié aux ruines]

http://www.meow.fr [anglais et français – dédié en grande partie au Japon]

Haikyo: Les Love Hotels
Commentaires 25

Haikyo: Les Love Hotels

Jordy nous propose une première exploration de ruines japonaises. Il démarre fort avec comme premier sujet les Love Hotels, ces endroits où les japonais se retrouvent pour partager quelques moments intimes dans des chambres qui se payent à l’heure.

Ah, les love hotels. Le premier dans lequel j’ai pénétré, c’était un turc. Une devanture de taré qui laissait présager une expérience d’enfer. Malheureusement, cette première fois j’étais accompagné d’un ami japonais plutôt pudique et surtout encore puceau dans l’expérience de la ruine. La pénétration fut très courte, et il préféra prendre ses jambes à son coup. Sûrement une gymnastique plus appropriée à ce moment là, c’est vrai. Mais j’y suis toutefois retourné quelques semaines plus tard avec un ami français effronté et bien plus audacieux. Ce fut cette fois une visite en profondeur, humide et visqueuse à souhait. Oui, car la visite de love hotels abandonnés est loin d’être une expérience romantique, artistique, ou mélancolique… mais une visite le nez dans la souille putréfiée de porcs en manque. Mais une ambiance malsaine, c’est parfois ce que l’on recherche quand on fait du haikyo.

fuurin-motel-circle-bed

J’ai visité beaucoup de love hotel abandonnés au Japon mais le meilleur reste pour moi le tout premier (dont je parle un peu plus haut !), un soapland situé dans la préfecture d’Ibaraki répondant au doux nom de “Queen Chateau Soapland” . Je ne peux pas dire qu’ils fassent parti des lieux les plus intéressants à explorer, mais bien-sûr, la première fois ça fait toujours un peu bizarre ! D’où l’intérêt 🙂 Voici sur mon site la liste des love hotels que j’ai visité. Maintenant, si vous venez au Japon, vous aurez le choix : visiter un love hotel abandonné avec un pote, se trouver un(e) coquin(e) à Shibuya et finir la soirée dans un love hotel en activité, ou bien encore… pour les hentai… un mix des deux. Miam !

fuurin-motel-knight-room

fuurin-motel-deer-room

soapland-bath

soapland-main-lobby

fuurin-motel-penises