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Guest House Ici Japon (8)
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Guest House Ici Japon (8)

Petit point sur l’avancée des travaux deux mois après le début de la construction.

Pendant un mois et demi il ne s’est pas passé grand-chose d’excitant puisque c’est le temps qu’il a fallu pour faire les fondations. Depuis le début de la semaine dernière en revanche ça bouge très vite. En juste quatre jours on est passé d’une dalle de béton au sol à la pose du toit.

Vous le découvrez peut-être mais les maisons japonaises sont généralement faites en bois. À l’exception d’une base en béton armé, d’un joint en caoutchouc sous la structure, et de quelques renforts en métal sous le toit, tout en en bois, c’est pour cela que la construction va si vite. C’est intéressant de voir les premiers jours de construction car le squelette en bois est finalement caché dans les murs et on ne se rend pas compte qu’une maison japonaise est à la base une vraie forêt de poutres.

Il n’a fallu que 5 jours après la pose de la première poutre pour déjà voir la délimitation de toutes les pièces de la maison. On peut déjà se faire une bonne idée de comment sera l’intérieur. Par rapport au plans certaines pièces paraissent déjà plus grandes alors que d’autres ont l’air d’être plus petites. Cette sensation va certainement évoluer après la pose des murs et des portes.

Sur la photo suivante vous voyez la pièce cuisine et salle de vie de la guest house:

Comment vivre encore plus vieux que les Japonais
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Comment vivre encore plus vieux que les Japonais

Les Japonais vivent très vieux, et en plus ils restent en bonne santé très longtemps. Ils ont une espérance de vie confortable très élevée mais j’ai dans l’idée qu’on pourrait faire encore bien mieux qu’eux.

Suivez ma logique. Il suffit de 1. identifier et reproduire ce qui fait que les Japonais vivent plus longtemps, et 2. identifier et appliquer les facteurs qui ralentissent le vieillissement mais que les Japonais n’appliquent pas.

L’exemple japonais

Même si les Japonais et les Japonaises sont ceux qui vivent le plus longtemps dans le monde, au coude à coude avec les Hongkongais et les Suisses, ça n’a pas toujours été le cas. Dans les années 50-60 on observe que les Japonais avaient une espérance de vie nettement inférieure à celle des pays d’Europe et la tendance s’est inversée seulement dans les années 80. De là on peut tirer une première observation intéressante, l’espérance de vie semble liée au mode de vie plutôt qu’à certains facteurs génétiques. En gros on part plus ou moins sur le même pied d’égalité où que l’on naisse dans le monde (Dieu nous l’avait bien dit) et c’est donc nos actions qui définissent en grande partie combien de temps nous allons passer sur Terre. Deuxième constatation, l’espérance de vie des Japonais a augmenté en même temps que leur niveau de richesse, et en effet beaucoup d’études montrent que plus on a d’argent et plus on vit longtemps. Ça paraît logique même sans études scientifiques, et du coup on comprend bien pourquoi Hong Kong et la Suisse sont tout en haut du tableau. Alors concrètement, qu’est-ce qui fait que les Japonais vivent plus longtemps que les autres?

L’alimentation

C’est ce qui devrait vous venir à l’esprit tout de suite car on entend partout que l’alimentation des Japonais est “le secret” de leur espérance de vie et de leur bonne santé. Et c’est vrai. Il se trouve que les Japonais ont d’excellentes habitudes alimentaires. Voici ce qu’il faut prendre en exemple sur les Japonais:

– Manger varié – Les Japonais utilisent beaucoup plus d’aliments par jour et par repas que les Européens et les Américains.
– Manger frais – Les Japonais font le plus souvent leurs courses pour la journée ou pour deux jours.
– Cuisiner soi-même – Au Japon il y a plus de femmes qui restent à la maison ou travaillent à mi-temps une fois qu’elles ont eu un enfant. On peut y trouver des points négatifs mais ce qui nous intéresse ici c’est que les Japonais mangent plus de plats préparés à la main qui ont gardé toutes leurs qualités nutritionnelles.
– Manger avec des baguettes – Cela oblige à prendre de plus petites bouchées et à manger plus lentement.
– Manger de l’ail – Les Japonais aiment l’ail et ça tombe bien car ça renforce le système immunitaire, ça réduit la tension artérielle et ça diminue les risques de développer un cancer.
– Manger du poisson – Il est riche en oméga-3 qui renforcent le système immunitaire (essayez le combo poisson à l’ail), régulent le système cardio-vasculaire et favorisent le développement du cerveau.
– Manger des algues – Les Japonais en mangent plein de différentes, c’est bon pour le cœur, contre le diabète et même contre le cancer.
– Boire du thé vert – C’est une source d’antioxydants (comme le chocolat noir) excellente pour prévenir certains effets du vieillissement et la formation de certains cancers.
– Manger moins de viande rouge – À partir d’une certaine quantité la viande rouge est très mauvaise pour la santé, apparemment elle augmente énormément les risques d’avoir des problèmes cardio-vasculaires et de développer un cancer. Au Japon on mange de la viande rouge moins souvent et en plus petite quantité.
– Manger moins gras – Au Japon une bouteille d’huile d’un litre peut tenir un an dans une famille qui cuisine tous les jours.

Je développe la plupart de ces points dans l’article Pourquoi les Japonais sont en meilleure forme.

Le travail

Les Japonais ont une réputation de travailleurs et même si ça n’est pas forcément le cas pour tous les métiers, travailler est généralement bon pour la santé.

– Travailler plus longtemps – Beaucoup de Japonais travaillent jusqu’à 70 ans ou plus. Pour certains c’est par besoin mais pour beaucoup c’est une façon de rester actif et d’entretenir son corps et son esprit. C’est aussi une façon de conserver une vie sociale active, ce qui devient très important à mesure que l’on prend de l’âge.
– Faire face au stress – D’un côté le stress est mauvais pour la santé mais de l’autre des études montrent que les personnes ayant un travail stressant vivent plus longtemps.
– Avoir de l’ambition – Avoir de l’ambition professionnelle semble permettre de lutter contre le vieillissement.

Mode de vie

Pour vivre plus longtemps il faut savoir se préserver et régler quelques règles de base comme:

– Être sérieux – Cela paraît évident mais les personnes sérieuses vivent plus longtemps. Elles évitent les situations dangereuses et évitent donc des accidents. Elles étudient plus également ce qui retarde le vieillissement du cerveau. Je ne pense pas que les Japonais étudient plus que les autres mais ils font preuve de plus de sérieux c’est sûr.
– Marcher plus – Au Japon les déplacements en voiture sont moins privilégiés que le vélo et les transports en commun qui obligent à marcher et bouger plus. Marcher plus vite permet aussi de rester en meilleure santé.
– Faire plus de sport – Les Japonais ont moins de temps libre mais l’utilisent plus pour des activités sportives. Le sport à l’école prend également une place bien plus importante au Japon que dans beaucoup de pays occidentaux.
– Faire caca accroupi – Au Japon on trouve encore des toilettes “à la turque”. Il se trouve que ce type de toilettes est plus hygiénique, réduit les risques d’avoir des hémorroïdes et surtout d’avoir un cancer du colon. Les toilettes japonaises avec jet d’eau participent aussi à une meilleure hygiène que les toilettes classiques.
– Être proche de sa famille – Au Japon les personnes âgées vivent souvent chez l’un de leurs enfants et ceci retarde parfois considérablement l’heure du dernier souffle comparé à une vie seule ou dans un établissement. Une étude de Harvard démontre aussi que les personnes qui aiment leur mère vivent plus longtemps que les autres.
– Se marier – Pour les hommes surtout, se marier est synonyme d’une meilleure hygiène de vie et permet de vivre plus longtemps. Au Japon le taux de divorce étant assez faible on peut supposer que les hommes japonais restent mariés plus longtemps.
– Faire des études – Le niveau d’études semble directement proportionnel à l’espérance de vie. Alors que l’espérance de vie des personnes faisant des études supérieures augmente régulièrement depuis des décennies celui des personnes étant moins éduquées stagne ou augmente beaucoup moins vite.

Santé

Prendre soin de soi passe d’abord par une bonne alimentation mais il faut aussi:

– Aller chez le docteur – Les Japonais visitent leur docteur plus de 12 fois par an en moyenne, aux États-Unis la moyenne est entre 0 et 4 alors que pour la plupart des pays européens on se situe entre 4 et 8 fois par an.
– Faire attention au soleil – Au Japon les femmes se protègent du soleil avec tout ce qu’elles peuvent (ombrelles, chapeaux, gilets, gants etc.). De ce fait elles réduisent considérablement les risques de développer un cancer de la peau.
– Utiliser du fil dentaire – Ça paraît un détail mais cet accessoire très utilisé au Japon prévient les maladies cardiovasculaires et le diabète.

Ce qu’on peut faire en plus

Il y a de nombreuses autres choses que l’on peut faire pour vivre plus longtemps et en meilleure santé et sur ces points les Japonais ne sont pas vraiment des modèles:

le tabac c'est tabou on en viendra tous à bout

– Arrêter de boire et de fumer – Cela ne permet pas d’allonger son espérance de vie, cela permet de ne pas la réduire de nombreuses années.
– Ne pas fréquenter un fumeur – Le tabagisme passif diminue aussi considérablement l’espérance de vie et l’espérance de vie confortable.
– Râler – Extérioriser ses frustrations permet de diminuer le mauvais stress et augmente l’espérance de vie.
– Rire – Apparemment c’est bon pour la santé aussi.
– Vivre à la campagne – Selon certaines études quitter la ville pour la campagne permet d’allonger son espérance de vie.
– Ne pas trop dormir – La durée de sommeil idéale se situe entre 6 et 7 heures (ou 7 et 8 heures selon les études).
– Se coucher à heure fixe
– Avoir un animal de compagnie
– Parler plusieurs langues – Apprendre une ou plusieurs langues étrangères est l’un des meilleurs moyens de stimuler son cerveau. Des études prouvent que les bilingues vivent plus longtemps que ceux qui ne parlent qu’une seule langue (le lien vers les cours de japonais se trouve tout en haut de cette page).
– Boire beaucoup d’eau – Boire de l’eau améliore nos capacités physiques et mentales. C’est aussi le meilleur moyen d’éliminer les toxines de notre corps, de fluidifier le sang et plus encore.
– Être optimiste et ne pas avoir peur
– Avoir un but dans la vie
– Avoir un ou plusieurs passe-temps – Cela stimule l’activité cérébrale. En général toute activité qui oblige à utiliser sa tête est bonne pour la santé et rallonge l’espérance de vie.
– Faire du yoga ou de la méditation – Cela diminue le mauvais stress
– Regarder moins la télé – Une étude annonce qu’après l’âge de 25 ans chaque heure passée devant la télé réduit l’espérance de vie de 22 minutes. Nous regardons la télé en moyenne 4 heures par jour.
– Penser à la mort – Considérer la vie comme quelque chose d’acquis n’est pas une bonne chose pour vivre plus longtemps.
– Faire l’amour – Une activité sexuelle régulière rallonge la vie.
– Avoir un gros cul – Une très sérieuse étude de l’Université d’Oxford démontre que les femmes avec de grosses fesses sont plus intelligentes et en meilleure santé car les graisses stockées au-dessous de la ceinture sont riches en oméga-3. Leurs enfants seraient aussi plus intelligents. En revanche avoir de la graisse autour de la ceinture est un signe que l’on risque de vivre moins longtemps.

Et enfin

– Avoir de l’argent – Le pouvoir d’achat d’une personne est directement lié à son espérance de vie. Les personnes avec de meilleurs revenus ont moins de maladies chroniques, une meilleure hygiène de vie, plus de temps à consacrer à des activités cérébrales, un meilleur accès aux soins, et ont plus de facilités à suivre tous les conseils donnés dans cet article.

Quelles sont vos bonnes et mauvaises habitudes? Personnellement je n’ai pas une alimentation idéale et je déteste faire caca accroupi. Sinon je pense m’en sortir pas trop mal.

Guest House Ici Japon (7)
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Guest House Ici Japon (7)

Le point sur l’avancée des travaux des nouveaux locaux de Ici Japon / Guest house Ici Japon.

Si vous avez suivi le planning des travaux vous savez que la construction devait s’achever vers mi-septembre et que nous pensions pouvoir ouvrir nos portes à la fin de l’année.

Eh bien pas de chance. Les travaux vont finalement finir fin novembre.

Il nous est arrivé une chose assez étonnante que personne n’avait prévue. Il s’avère que notre futur voisin avait construit une cabane de jardin qui dépassait de 50 centimètres sur notre terrain. Ça ne paraît peut-être pas beaucoup 50 centimètres mais comme nous exploitons la largeur du terrain au maximum la maison ne rentrait tout simplement plus…

Apparemment il y a longtemps c’était assez fréquent d’empiéter sur le terrain du voisin pour construire un bout de sa maison, de son garage ou autre chose. Il y a 50 ans le quartier où j’habite n’avait pas encore été rattrapé par la ville et les gens n’attachaient pas autant d’importance à quelques dizaines de centimètres de terrain (alors que maintenant ça vaut de l’or). De plus tous les emplacements du lotissement actuel appartenaient au même propriétaire qui louait simplement les parcelles, et les gens n’étaient pas très regardants. C’est donc naturellement que notre voisin avait utilisé la place qui lui fallait.

La situation s’est réglée sans aucun souci, tout le monde a été gentil et a fait ce qu’il fallait. Mais on a perdu plus de deux mois dans l’histoire. À ceci s’ajoute le fait que les travaux vont finir PILE au moment où nos boutiques tournent à 500% avec Noël qui arrive.

Pour ces raisons on ne pourra malheureusement pas vous accueillir avant le printemps de l’année prochaine.

Nous sommes donc assez déçus et on imagine que certains d’entre vous aussi, et nous sommes vraiment désolés. Mais ça fait tout de même plaisir de voir que les travaux ont enfin débuté – Ils ont commencé fin juillet et la photo date d’hier – et nous savons que les prochains mois vont passer très vite.

10 endroits extrêmes à voir au Japon
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10 endroits extrêmes à voir au Japon

Si vous recherchez des lieux d’exception ou des sensations fortes au Japon, voici les endroits à ne pas louper. Attention certains endroits de la liste sont difficiles d’accès voire interdits.

1. Volcan de Aogashima

Cette île apparaît régulièrement dans les listes des plus beaux endroits du monde. C’est l’une des îles habitées les plus isolées du Japon, elle se trouve à environ 350 kilomètres au sud de Tokyo. À voir les photos aériennes je me dis qu’elle doit valoir le détour.

photo: www1.kaiho.mlit.go.jp

2. Gunkanjima

La célèbre ville fantôme située sur une île abandonnée près de Nagasaki. On peut y faire des visites guidées (assez limitées) ou essayer de s’y rendre par ses propres moyens même si c’est normalement interdit car assez dangereux. Le Japon aimerait que le site soit classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

photo: http://www.photoblog.hk

3. Dreamland

Un grand parc abandonné très célèbre au Japon car laissé en état depuis de nombreuses années. Il s’agit d’un lieu privé et interdit d’accès que pas mal de personnes s’amusent à visiter en sautant au-dessus des clôtures la nuit. Ce lieu, comme Gunkanjima et plein d’autres endroits abandonnés au Japon, est à découvrir sur le site de référence de Jordy Meow Totorotimes

photo: abandonedkansai.com

4. Fuji-Q Highland

Encore un parc d’attractions mais bien ouvert celui-ci. Localisé juste à côté du Mont Fuji l’endroit garantit les sensations avec deux des plus grandes maisons hantées du monde et surtout un bon paquet de montagnes russes de tout type (lancées, inversées, quadridimensionnelles, mega montagnes russes…) classées dans le top des plus grandes ou plus rapides montagnes russes du monde. Une ou deux sont même interdites à partir d’un certain âge.

5. Jigokudani

Le Parc aux singes de Jigokudani dans la préfecture de Nagano est connu pour ses macaques japonais qui se baignent l’hiver dans les sources chaudes. C’est un endroit touristique assez facile d’accès et populaire mais l’aventure c’est de se baigner avec les singes, Je ne sais pas si c’est autorisé mais on voit des photos de personnes qui le font.

photo: www.jana-press.com

6. La forêt de Aokigahara

La forêt du suicide, on en parlait déjà ici. Lieu connu au Japon mais pas vraiment pour y faire du tourisme. En s’y baladant on a assez peu de chances de trouver des cadavres partout mais on peut y voir beaucoup d’indices que des gens y viennent pour s’ôter la vie (voitures abandonnées sur le parking, cordes dans les arbres etc.). Si vous ne voulez pas voir d’horreurs ne tapez surtout pas “Aokigahara” dans la page images de Google.

photo: www.vice.com

7. Les ruines sous-marines de Yonagunijima

Tout au sud du Japon, à Okinawa, on peut plonger près de l’île de Yonagunijima pour y observer ce qui est peut-être le reste d’une ancienne civilisation disparue. Les scientifiques et historiens sont apparemment divisés sur le sujet mais le mystère qui plane autour de cet endroit ne fait que lui donner encore plus d’attrait.

8. Route de Tateyama Kurobe

Vous avez peut-être déjà vu sur internet ces images de routes de montagne enfermées entre des murs de neige immenses. Eh bien c’est au Japon, je ne sais pas où mène cette route mais j’ai bien envie de l’emprunter au moins une fois.

photo: en.rocketnews24.com

9. Les glaces de Hokkaido

Hokkaido, tout au Nord du Japon, regorge de choses superbes à faire en hiver. Festival de glace, hôtel de glace, labyrinthe de glace… Ce qui me tente le plus c’est les expéditions sur la banquise sur la côte Nord de l’île. Selon le type de sensations que l’on recherche on peut choisir des balades à pied sur la glace flottante, la nage en combinaison dans les eaux glacées, ou carrément la plongée sous-marine.

photo: http://blog.goo.ne.jp

10. Musée des parasites

Pour un autre type de sensations vous pouvez visiter ce musée hors du commun, le seul au monde à priori, qui expose plus de 300 parasites conservés dans du formol. Ça se passe à Tokyo, Meguro. J’ai visité 3 fois le musée Siriraj à Bangkok qui est dans le même esprit et je peux vous dire que ça laisse des souvenirs.

photo: www.theeverydayjoys.com

Alors, qu’est-ce qui vous tente le plus ?

10 choses françaises qui me manquent au Japon
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10 choses françaises qui me manquent au Japon

1. La nourriture

Évidemment ! Je n’ai aucun problème avec la cuisine japonaise, au contraire, mais ça n’empêche pas que régulièrement j’ai envie d’un bon cassoulet, d’un chausson aux pommes ou d’un “vrai” sandwich jambon camembert. On ne se rend pas compte du nombre de bonnes choses qu’il y a en France avant de partir longtemps à l’étranger. Au départ j’y pensais moins mais ces derniers temps ça revient de plus en plus souvent.

2. Les distributeurs automatiques de billets.

Autant le Japon est en avance sur certaines choses autant pour les DAB c’est l’âge de pierre. C’est vraiment très ennuyeux de ne pouvoir utiliser sa carte Visa ou Mastercard presque nulle part. Déjà dans pas mal de pays les DAB sont soit Visa, soit Mastercard, et déjà c’est lourd. Mais au Japon c’est carrément ni l’un ni l’autre dans l’immense majorité des cas. C’est surtout embêtant pour les touristes qui n’ont pas de compte en banque avec une carte de retrait japonaise, mais même ayant ça et en étant habitué au système ça m’arrive encore de me faire avoir de temps en temps.

3. Les cinémas

Par rapport à la France les cinémas japonais ne sont vraiment pas terribles. C’est cher, les écrans sont généralement assez petits et le choix en films américains est très limité (et en plus ils arrivent des semaines ou des mois après). En plus, même pour un blockbuster américain il y a souvent juste une ou deux séances par jour, impossible de se faire un bon ciné sur un coup de tête. Ce que j’aime bien en revanche c’est que tous les films sont en v.o.

4. Voyager facilement

Où que l’on soit en France on se trouve à juste quelques heures de voiture ou de train d’un autre pays. Pas besoin de passeport, pas besoin de changer de monnaie, pas besoin de réserver un billet d’avion pour passer le week-end à l’étranger. Sur une île c’est bien plus compliqué et chaque voyage demande pas mal de préparation. Quand j’étais en France je partais toujours à droite ou à gauche en voiture en me décidant à la dernière minute. Depuis que je suis au Japon je ne sors presque plus du pays.

5. Les hypermarchés

Les hypermarchés français sont typiquement français. Les équivalents que l’on retrouve ailleurs dans le monde sont assez différents (même quand il s’agit de chaînes françaises). Au Japon les hypermarchés sont quasiment inexistants. Carrefour s’était implanté il y a quelques années avant de repartir. Ici on ne fait pas ses courses pour la semaine avec un caddie mais ses courses pour un ou deux jours avec un panier. Le concept est donc totalement différent. Au Japon on apprécie que les supermarchés proposent beaucoup de produits frais et de plats tout prêts cuisinés le jour même. En revanche le choix est terriblement limité pour quelqu’un qui connaît la France. Dans le rayon des yaourts on a peut-être une dizaine de choix max. Et c’est comme ça pour tout. Et à part de la nourriture, des produits d’entretien et un rayon cosmétique/PQ, il n’y a rien d’autre. Pas de Hi-fi, pas de rayons jardin, automobile, vêtements, CD, livres, sport etc. Bref faire ses courses au Japon n’est pas très excitant.

6. L’ouverture sur le monde

Le Japon est une île et ça se sent. Les Japonais sont très tournés sur la culture et les informations intérieures du pays et ne s’intéressent pas trop à ce qui se passe ailleurs. Le fait que le Japon ait une très grosse industrie du divertissement (musique, cinéma, drama, manga, jeux vidéo…) rajoute encore à ce phénomène d’isolation car les Japonais n’ont pas besoin d’aller chercher ailleurs ce qu’ils font très bien chez eux. Avec internet on a accès à tout et on ne manque ni d’infos ni de divertissements étrangers. Le problème arrive quand on parle avec les Japonais. Je dis régulièrement que c’est impossible de parler de séries américaines au Japon mais c’est aussi le cas pour de nombreuses choses. À moins de s’entourer de Japonais qui ont beaucoup voyagé ou qui ont habité en Occident c’est très difficile de partager certaines choses ou d’avoir des débats d’idées intéressants.

7. Les Jeux

Les Français sont très joueurs. Jeux de cartes, jeux-vidéo, jeux de plateau etc., on aime se retrouver autour d’une table ou sur un canapé entre amis pour une belote, une partie de Mario Kart, un Trivial Pursuit ou un Loups-Garous. Les Japonais ne connaissent pas vraiment ça. Ils se divertissent surtout à l’extérieur, dans les Karaoke par exemple. Je fais régulièrement des soirées Mahjong avec des amis et ça remplace un peu, mais je ferais bien une soirée Soul Calibur ou un Risk de temps en temps.

8. Les brosses à dents

Les brosses à dents japonaises ne sont vraiment pas terribles. On dirait des brosses à dents de voyage, petites et toutes simples. Quand on est habitué aux brosses à dents Colgate ou Signal “Expert Vertical Inside Precision Sonic Extra-clean Integral 8 Actions 360° Sensitive Pro-Apaisant MaxWhite One” ça change. Du coup je suis obligé de me faire envoyer ça de France. (Maman si tu lis ce message, il ne m’en reste plus qu’une…). Il y a 10 ans j’aurais aussi parlé du déodorant mais ça s’est bien amélioré ces dernières années.

9. Les vêtements

Je suis loin d’être un fana du shopping mais au Japon je galère grave pour trouver des vêtements à ma taille et surtout des chaussures à ma pointure. Je vais vous dire franchement ça fait longtemps que je ne cherche même plus. Heureusement que mes jeans survivent de nombreuses années. Pour le reste (T-shirt, chaussettes etc.) j’achète presque tout à Uniqlo et pour les chaussures je vais faire venir ça directement des États-Unis à partir de maintenant.

10. L’humour français

Être le seul à rigoler à ses blagues c’est un peu con…

Ici Japon – 10 ans déjà
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Ici Japon – 10 ans déjà

Le 4 août 2004 Ici Japon voyait le jour. 10 ans déjà !

Pour l’occasion voici un rappel des moments forts année par année. Séquence nostalgie.

La plupart des screens des anciennes versions du site viennent de Waybackmachine, ceci explique que certaines images ne soient pas visibles.

2004

Ouverture du site sous le nom de Tevader. le nom de domaine tevader.com est enregistré le 2 août 2004 et le site ouvre deux jours plus tard.

À l’époque le net était totalement différent de ce que l’on connaît maintenant. Pas de réseaux sociaux, pas de blogs (enfin très peu et super moches), des vitesses de connexion qui empêchaient le partage d’images trop grosses et de vidéos de qualité. Beaucoup moins de sites et beaucoup moins d’utilisateurs. Il y avait tout à faire.

En deux mots j’ai ouvert Tevader après mon premier séjour au Japon. Mon but n’était pas de faire un site sur le Japon mais de créer une communauté internationale qui échange sur tout et n’importe quoi. À l’époque j’habitais au Canada et j’avais des amis qui venaient de tous les pays, et mon séjour au Japon a été le déclic qui m’a donné envie de voir le monde entier et de découvrir plus de choses. J’ai essayé de transposer mon monde sur internet pour échanger avec des personnes de tous les horizons. À l’époque, et encore maintenant, je pensais que tout le monde serait plus heureux et épanoui si chacun pouvait comprendre la culture et le point de vue des autres. Au départ je pensais naïvement que ça allait être assez facile. Je ne connaissais rien à internet et ça m’a pris un mois pour faire la première version du site (très laide) avec Dreamweaver, et mettre déjà un contenu de départ. Je parlais de la conquête de Mars, de l’Égypte ancienne, des insectes… et du japonais (j’avais fait 6 cours et quelques fiches au départ).

En octobre 2004 le forum ouvre en “phpbb2”. Après quelques semaines seulement j’avais environ 50 visiteurs quotidiens sur le site, je ne me rendais pas compte mais c’était énorme. À l’époque les seuls moyens de se faire connaître étaient les annuaires en ligne et faire sa pub sur des forums (et se faire virer parce que c’était mal vu).

Dès le départ le forum a connu un gros succès. Il y a tout de suite eu des dizaines de membres qui participaient et le contenu était de grande qualité.

La communauté Ici Japon était née.

Tevader en août 2004
Tevader en août 2004

2005

Dès janvier 2005 premier coup dur. Je reviens juste de mon second voyage au Japon avec plein de choses à partager que le forum se fait pirater et on perd tout le contenu. Il suffisait qu’un membre se connecte pour que tout son compte et ses messages soient effacés. À l’époque il y avait des programmes tout faits qui permettaient de contourner la sécurité très faible des forums et c’était la mode de se prendre pour un hacker en les utilisant n’importe où. La communauté était dégoutée mais en l’espace de deux mois on était déjà une équipe soudée et avec plusieurs modérateurs, en quelques semaines tous les messages importants était de nouveau disponibles (grâce à des sauvegardes, au cache de Google, et à notre mémoire). À partir de là le forum s’est développé de plus en plus vite, on s’entraidait pour le japonais, on organisait des concours de tout et de rien, l’ambiance était super. Par contre on était presque exclusivement entre francophones.

Tevader en janvier 2005
Tevader en mai 2005

Tevader évolue de plus en plus vers du contenu uniquement basé sur le Japon.

La même année j’ouvre Bakaka, un site de divertissement qui regroupe vidéos, animations flash, jeux, photos, tout ce qui permettait de passer du bon temps sur internet. Je voulais faire un site minimaliste que tout le monde puisse utiliser quelle que soit sa langue. C’était ma façon d’essayer de regrouper les internautes du monde entier sur un site commun. À l’époque j’étais étudiant et je pouvais consacrer pas mal de temps à internet… mais ça n’était pas assez. S’occuper de Tevader et trouver du contenu presque quotidiennement pour Bakaka était impossible. J’ai laissé Bakaka en état quelques années avant de le fermer complètement.

Bakaka en 2005

2006

Petit à petit le site évolue et les membres prennent une place de plus en plus importante. Ils peuvent proposer des articles et ont un profil public affichant les articles qu’ils ont écrits. J’avais plein d’idées à l’époque mais je suis aussi mauvais en programmation qu’en design et tout avance lentement.

Ouverture de Ici Asie avec une équipe de rédacteurs venus de Tevader. On s’intéressait tous à l’Asie et on voulait en parler à travers des articles sérieux et des sujets pas abordés tous les jours. Certains articles font des mini-buzz (peine de mort, torture, aphrodisiaque…). L’un de mes articles sur la viande de chien est même publié dans une revue francophone coréenne. Mon article sur le hentaï (à caractère purement informatif) rapporte presque la moitié des visites mais Google nous contacte et nous donne le choix: supprimer l’article (jugé pour adulte) ou perdre nos revenus publicitaires de Adsense. On garde l’article. Plus tard c’est notre hébergeur de l’époque qui nous donne le même choix avec des photos d’idoles japonaises sur Tevader (des filles habillées et connues): supprimer les articles ou changer d’hébergeur. On change d’hébergeur.

Gros coup dur durant le cours de l’année, l’une des rédactrices du site décède suite à une opération. Elise était une personne qu’on ne connaissait tous qu’à travers notre écran mais on a tous été durement touchés, autant l’équipe que la communauté. Les messages de soutien sont arrivés en masse et j’ai réalisé qu’internet crée des relations entre les internautes plus solides qu’on pourrait le croire. RIP Elise.

Tevader en 2006

2007

Je suis au Japon pour un an avec un visa vacances-travail. J’ai arrêté mes études de droit à Montréal après la deuxième année. J’avais vraiment envie de parcourir le monde, d’habiter dans le plus de pays possibles. Je commence par le Japon car j’ai énormément envie d’y retourner. Je rencontre celle qui va devenir ma femme quelques années plus tard.

En fin d’année je pars en Chine. Au moment où j’ai rencontré ma femme elle préparait un séjour de deux ans dans le nord-est de la Chine pour donner des cours de japonais en tant que bénévole. J’avais prévu de poser mes bagages en Chine un jour donc je l’accompagne.

Je pars en Chine mais je n’ai pas un sou en poche. Le peu que j’ai économisé au Japon me sert juste à payer 6 mois de loyer et de cours de chinois (indispensable pour avoir un visa d’étudiant). Du coup je décide de faire des cours de japonais encore mieux sur Ici Japon avec une version payante (1 euro par mois). J’ouvre dans le même temps Ici Chine sur le même principe que Tevader mais juste pour la Chine avec un guide de voyage et des cours de Chinois avec une partie payante. Ça me prend des mois de travail mais c’était ma seule option pour avoir de l’argent car je ne pouvais pas travailler en Chine avec un visa étudiant, et je voulais rester avec ma petite amie.

Ici Chine entre 2007 et 2014

2008

Tevader devient Ici Japon.

Je fais un saut en France pour enregistrer Ici Japon comme entreprise individuelle et déclarer le peu que je gagnais avec les cours de japonais et les revenus publicitaires. Ça faisait quatre ans que je n’habitais plus en France et je ne comptais pas y retourner mais je voulais payer mes impôts dans mon pays.

De retour en Chine je constate que tous mes sites sont censurés. J’ai fait l’erreur de faire un site qui parle de la Chine donc censure automatique de tous mes sites. Peu importe que ça soit des guides de voyages et des cours de langue. Pendant plusieurs mois je ne peux mettre à jour Ici Japon et les autres sites que lorsque je sors de Chine. Tous les sites et le forum perdent énormément de visiteurs. Depuis ce sont Tsubasa-kun et Fuokusu qui gèrent tout le forum qui est resté une ressource énorme pour ceux qui apprennent le japonais et ceux qui veulent utiliser le chat avec des internautes ayant les mêmes intérêts.

À titre d’expérience j’ouvre les sites chaussures-cuir.com et chaussures-mariage.com. J’étais curieux de voir si des sites ouverts en quelques heures avec des mots-clés bien choisis pouvaient rapporter de l’argent grâce à la publicité. La réponse est “oui”. Enfin à l’époque, plus maintenant. Chacun de ces sites poubelle rapportait plusieurs dizaines d’euros par an. J’imagine qu’en en ouvrant 5 ou 6 par jour on pouvait s’enrichir assez vite à cette époque. Vous l’aurez compris ça n’est pas vraiment ce qui m’intéresse sur internet et j’ai continué à me consacrer à Ici Japon.

Ici Japon en 2008

2009

Ouverture de Ici Thaïlande et Ici Monde.

J’ai fait plusieurs voyages en Thaïlande et j’avais même appris le thaï à l’époque. C’est donc naturellement que j’ai étendu le réseau des sites “Ici” avec Ici Thailande.

Ici Monde c’est autre chose. Je voulais faire une espèce d’annuaire géant de tous les endroits intéressants à voir dans le monde et recueillir l’avis des internautes. J’habitais à présent en Malaisie et je n’avais rien à faire de mes journées. Ça avait bien démarré et les commentaires commençaient à arriver. Et puis les spams de robots ont envahi le site. J’ai fait plusieurs modifications pour régler le problème et ils sont toujours revenus de plus en plus nombreux. J’ai laissé tomber. Plusieurs mois de travail ruinés. Mais je continue à penser que c’était une bonne idée.

Décembre 2009 petit aller-retour au Japon où je me marie avec Akiko.

Ici Thaïlande entre 2009 et 2014
Ici Monde entre 2009 et 2014

2010

Je fais un grand voyage en Inde avant de revenir au Japon. Pour de bon cette fois.

Ici Japon change radicalement puisque j’ouvre le blog (qui fête ses 4 ans ce mois-ci). Entre la censure en Chine et pas mal de voyages en Asie (Vietnam, Laos, Cambodge…) j’avais eu beaucoup de mal à améliorer le site ces deux dernières années. Mais avec le blog tout repart, les visites augmentent, une nouvelle communauté se forme sur les cendres de l’ancienne.

Rapidement je lance aussi le-site-internet.com sur lequel je donne des conseils sur comment démarrer un site internet et utiliser divers outils. Ça s’adresse clairement aux débutants. Je n’avais pas pour ambition de faire avancer ce site dans une direction particulière mais simplement de renvoyer dessus toutes les personnes qui me demandaient des conseils dans le domaine. L’un des articles “comment retrouver une personne sur internet” connaît un succès que je n’avais pas imaginé. Environ 200 personnes y publient une petite annonce pour retrouver un membre de leur famille ou quelqu’un d’autre. Malheureusement il y a quelques semaines je n’ai pas pu renouveler le nom de domaine à cause d’un problème technique et il a été tout de suite repris pour créer un site poubelle.

Étant donné que je suis au Japon pour de bon je peux enfin parler vraiment du Japon en recueillant un max d’informations. Afin de développer le guide touristique du site je fais des reportages dans plein de magasins ou restaurants, je fais toutes les conventions possibles, visite tous les quartiers, prends des photos etc. Un super boulot mais qui ne me rapporte presque rien. Les cours de japonais sont maintenant totalement gratuits car je veux en faire profiter le plus de monde possible et le peu de publicité sur le site est très très loin de me permettre de vivre à Tokyo où la vie est chère.

J’inscris Ici Japon comme entreprise au Japon et j’ouvre une petite boutique en ligne. Tout l’argent récolté ou presque est réinvesti dans le site (meilleur hébergement, matériel photo, frais nécessaires à la couverture des évènements et reportages sur Tokyo etc.).

Ici Japon en 2010

2011

Comme j’ai besoin d’argent je commence à travailler en boulangerie. Le 11 mars survient le tremblement de terre. L’évènement m’a poussé petit à petit à parler plus de moi et de mon expérience du Japon plutôt que de présenter les actualités et les infos pratiques sur Tokyo. Le même jour que le tremblement de terre je publie un petit article sur un vibromasseur Hello Kitty (c’était un article programmé à l’avance). Une nouvelle fois Google me donne le choix entre retirer l’article ou perdre les revenus de Google Adsense. Ça m’a fait mal au portefeuille (entre 300 et 400 euros de moins par mois) mais j’ai préféré garder mon petit article par principe.

Par contre d’excellentes nouvelles arrivent. Dreamy (Sophie Durand) met ses talents à notre service pour faire toutes les illustrations du site et créer notre mascotte Yasumi, et ça change tout sur l’aspect et la convivialité du site. À peu près au même moment Valentin me propose ses services en tant que développeur suite à un appel que j’avais lancé sur le blog. Depuis grâce à ses efforts le site a totalement changé et plein de fonctions que vous connaissez bien sont apparues (profils, fiches, chaînes, zone membres etc.) Tout ça commence à prendre un sérieux coup de vieux mais on travaille sur la suite.

La même année Jacynthe apporte son aide pour traduire les cours de japonais en anglais. Malheureusement la version anglaise n’a jamais attiré beaucoup de monde.

Ici Japon entre 2011 et 2014
Learn Japanese Free entre 2011 et 2014

2012

C’est l’année de Candysan, notre boutique de friandises japonaises qui est sûrement déjà aussi connue que Ici Japon, voire même peut-être plus connue. Grâce à ce projet qui va toujours dans le même sens, à savoir financer le développement d’Ici Japon et de nos projets, je peux aujourd’hui me consacrer à 100% à mon entreprise.

Candysan entre 2012 et 2014

2013

On nous demandait beaucoup de produits dérivés du Japon mais Candysan étant dédié avant tout à la nourriture japonaise nous avons ouvert Totorochan pour satisfaire nos visiteurs. Cette année nous avons très peu d’espace de stockage, ce qui limite le développement de cette boutique (c’est plus facile de stocker des bonbons que des figurines) mais l’année prochaine promet d’être intéressante pour Totorochan.

En octobre je quitte mon travail de boulanger pour me consacrer à 100% à Ici Japon. Ça faisait presque 3 ans que je faisais deux boulots en même temps pour arriver à ce résultat.

Totorochan entre 2013 et 2014

2013 c’est aussi l’année où je commence à m’intéresser plus sérieusement à Facebook et où je découvre Instagram. Aujourd’hui Ici Japon touche un public bien plus grand grâce à ces réseaux sociaux.

2014

En début d’année j’embauche une première personne qui travaille 4 ou 5 jours par semaine sur les boutiques.

2014 c’est surtout l’année charnière. On prépare le futur d’Ici Japon et cela nous prend beaucoup de temps. Le gros projet de l’année c’est l’ouverture de notre première Guest House à Tokyo.

En ce moment on est également en train de passer tous nos sites sur un serveur dédié, et on prépare dans l’ombre de grands projets en rapport bien sûr avec le Japon et la culture japonaise.

Ce que je n’aime pas au Japon
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Ce que je n’aime pas au Japon

Vous avez remarqué? À chaque fois que je dis du bien du Japon, ou à chaque fois que je porte un regard critique sur ce qui se passe ailleurs, il y a toujours au moins une personne pour dire que je ne suis pas objectif, et que je ne parle que des bons côtés du Japon sans parler des mauvais côtés. Alors parlons-en ! Ouvrons les barrières ! Aujourd’hui, le Japon, je lui en mets plein les dents !

Mais avant quelques petites précisions. Mon but sur ce blog est de partager mon expérience du Japon, de présenter le pays tel que je le vois, et de parler de ce qui me marque dans la vie au quotidien. Il se trouve que ma vie au Japon, à Tokyo, est tout simplement géniale. J’ai une famille formidable, j’adore mon travail, je suis bien intégré et entouré de personnes attentionnées, j’ai des projets plein la tête et je suis en bonne santé. La vie au Japon me convient parfaitement et j’adhère à la grande majorité des coutumes et des règles de politesse du pays. Partant de là vous comprendrez que je n’ai pas beaucoup de grandes critiques à formuler envers mon pays d’adoption. Bien sûr on peut formuler beaucoup de critiques à l’encontre du Japon, comme pour n’importe quel pays. Mais ce qu’il faut regarder à mon avis c’est si les mauvais côtés ont un impact négatif sur le quotidien ou non, tout en gardant à l’esprit que tout le monde n’attache pas la même importance à chaque côté jugé positif ou négatif d’un pays. Par exemple, quand on me dit “Les Japonais tuent des baleines”. Je réponds d’accord ce n’est pas un point considéré comme positif par de nombreuses personnes. Mais qu’est ce que vous croyez que ça change sur mon quotidien au Japon? Est-ce qu’en France les gens se disent “Quand je pense qu’en ce moment des gens mangent du lapin et gavent des oies pour faire du foie gras, quelle journée de merde!” ? Non. Eh bien c’est pareil au Japon.

Alors à chaque fois on me dit la même chose. “Tu dis ça mais tu oublies de dire que”:

– Les Japonais sont racistes et les étrangers ne sont jamais considérés comme des Japonais.
– Les Japonais ne sont polis qu’en apparence
– Le travail au Japon est insupportable
– Le système de santé est meilleur en France
– Le système scolaire est mauvais au Japon
– Les Japonais se suicident beaucoup plus qu’ailleurs

Il se trouve que je n’ai jamais ressenti le fameux racisme japonais dont tout le monde parle. Je me suis tout de suite fait des amis Japonais, ma belle-famille m’adore et me considère comme un membre à part entière de la famille. Même le grand-père et la grand-mère de ma femme ne savent pas comment me faire plaisir. Et c’est pareil avec tous les membres de la famille sans exception. Plusieurs années avant de rencontrer ma femme j’avais une petite amie Japonaise que j’avais rencontrée au Canada. Ça s’était passé de la même façon avec ses amis et sa famille. J’ai peut-être eu deux fois de la chance? En tout cas je suis bien accepté partout où je vais. Là où j’habite, dès le départ on m’a invité à participer à la vie du quartier et tout le monde m’a “adopté” très vite. La grand-mère qui habite la porte à côté nous dépose des légumes qu’elle cultive elle-même sur le palier une ou deux fois par mois. Aucun problème non plus quand je travaillais dans une boulangerie avec des Japonais. À la crèche les enfants m’adorent et me sautent dessus tous les jours quand j’arrive. Mieux, je ressens le fait d’être Français comme un avantage. Et étant Français j’aime être considéré comme tel, je n’ai absolument aucune envie que l’on me considère comme un Japonais.

Effectivement pour un étranger il est difficile de louer un appartement sans avoir de garant au Japon, il vaut mieux avoir un visa de longue durée pour ouvrir un compte dans certaines banques et de bons revenus pour avoir une carte de crédit. Certains appellent ça du racisme. Je vous laisse vous faire votre avis.

Je n’ai jamais vraiment compris la soi-disant “politesse d’apparence” des Japonais. Je dis ça sans ironie aucune, peut-être que quelqu’un peut m’expliquer. Je trouve les Japonais extrêmement polis, courtois et serviables. Je ne sais pas si certaines personnes s’attendent à ce que les Japonais fassent des politesses “de bon cœur” ou “par plaisir” ou quelque chose de ce genre? De mon point de vue être poli même quand on n’a pas envie de l’être c’est une marque de respect encore plus grande, c’est même la définition même de la politesse qui est d’adopter volontairement certaines règles de vie en société.

Concernant le milieu du travail je suis assez mal placé pour en parler de façon générale car l’expérience varie énormément d’une personne à l’autre, même au sein d’une même entreprise. Aujourd’hui je suis à mon compte et j’adore mon travail. Quand je travaillais dans une boulangerie c’était fatigant et je faisais beaucoup d’heures. Par contre je n’y ai jamais ressenti aucun stress ou alors très peu. Je pense que je faisais du bon boulot et d’ailleurs on me le disait régulièrement, autant de la part des collègues, que des clients ou du patron. Étant donné que j’étais payé à l’heure ça ne me dérangeait pas vraiment de travailler beaucoup et j’étais plutôt satisfait de ce que je gagnais. La première année je touchais un salaire horaire assez bas et la deuxième année j’ai demandé 40% d’augmentation qui m’ont été accordés. Je ne vais pas me plaindre de ça. Je suis peut-être bien tombé mais je n’ai pas cherché longtemps en tout cas, ça m’a demandé une demi-journée pour trouver du travail en boulangerie et j’ai pris le premier poste qu’on m’a proposé. Évidemment je parlais japonais, trouver un travail au Japon sans parler le japonais c’est sûrement une toute autre histoire.
Ma femme connaît elle le milieu de l’entreprise typiquement japonaise. Elle est enseignante. La première année était très difficile pour elle, pas à cause du travail en lui-même mais à cause des relations très complexes entre les personnes qui travaillent ensemble. La deuxième année ça allait beaucoup mieux et aujourd’hui elle n’a aucune envie de quitter son travail. Elle travaille beaucoup, le matin elle part avant 6h et rentre le soir vers 18h/19h, parfois plus tard. En ce moment c’est les vacances d’été au Japon mais elle va au travail tous les jours, soit pour surveiller des activités extra-scolaires (piscine aujourd’hui) soit pour assister à des réunions ou des séminaires. Elle aura environ 10 jours de repos dont trois jours de vacances entre collègues plus ou moins imposés. Mais c’est un choix. En contrepartie elle fait un travail qu’elle aime et touche un bon salaire avec 4 mois de bonus par an en plus.

Je connais beaucoup de Japonais qui ont des horaires similaires et il est clair que les Japonais travaillent beaucoup. Mais, à moins d’être juste rentré dans l’entreprise, en général le salaire est adapté à la charge de travail. Même si, il ne faut pas le cacher, les salaires étaient bien meilleurs il y a 10 ou 20 ans. Ceci est un choix, pas une obligation. Je connais des Japonais pompistes, boulangers, coiffeurs, poissonniers, peintres en bâtiment, poseurs de tatami, surfeurs et autres, et ils n’ont pas tous des horaires de fou. Il ne faut pas imaginer tous les Japonais travaillant dans un bureau sans se reposer, on peut choisir de faire autre chose aussi.

Alors “oui” le travail au Japon est certainement plus difficile que dans la majorité des autres pays du monde mais j’ai la chance d’avoir un travail que j’aime et auquel je consacre volontiers tout le temps que je ne consacre pas à ma famille. Je ne me sens donc pas vraiment concerné par le “problème” du travail au Japon. Ça changera peut-être un jour mais touchons du bois.

Le système de santé est clairement meilleur en France. Moins cher, plus efficace, plus moderne. Le premier contact que j’ai eu avec un hôpital japonais était hallucinant. Je visitais le grand-père de ma femme qui venait de se faire poser un pacemaker. La chambre dans laquelle il était était tout juste incroyable. Une chambre de huit lits avec un tout petit espace pour chaque personne séparé par un rideau. À côté du lit un petit meuble avec une vieille télé à carte et un tabouret rouillé. On aurait dit un hôpital de fortune dans un pays du tiers-monde en guerre. J’avais tellement envie de prendre une photo mais je n’ai pas osé. Le deuxième contact que j’ai eu avec le milieu de la santé c’était pour la naissance de notre fils. La clinique venait d’ouvrir quelques jours auparavant. Il y avait encore quatre lits par chambre mais c’était beaucoup plus spacieux et évidemment tout neuf. Enfin j’ai été surpris de découvrir qu’à Tokyo les dentistes traitaient plusieurs patients dans la même pièce et que les visites chez le médecin sont super expéditives (genre 3 minutes en moyenne). On cotise à la sécurité sociale en fonction de ses revenus et le tarif le plus bas est vraiment bas. Les visites médicales et le dentiste ne sont pas remboursés intégralement et à chaque fois ça me coûte environ une quinzaine d’euros entre la visite et les médicaments. Pour les enfants tout est gratuit. En cas de grosse intervention chirurgicale ou pour traiter une maladie grave je n’ai aucune idée de ce que ça peut coûter. Clairement le système de santé est moins avantageux au Japon mais je ne trouve pas ça invivable. Je cotise et paye 15 euros 3 ou 4 fois par an quand j’ai un rhume ou que je vais chez le dentiste et ma connaissance du système de santé s’arrête là. Je n’ai encore jamais trouvé de bonne raison de me plaindre et j’espère que ça va rester comme ça.

Le système scolaire japonais a mauvaise réputation. Je vous dirai peut-être qu’effectivement il est nul dans quelques années mais pour le moment mon fils est à la crèche et je n’ai donc pas encore eu l’occasion de vraiment découvrir les écoles japonaises. Je vois juste que ma femme est enseignante et qu’elle se donne à fond pour son boulot et ses élèves, donc à priori j’ai plutôt une bonne image des écoles grâce à ça, et je sais qu’une bonne partie de l’éducation se fait à la maison de toute façon. Quant à la crèche de mon fils, pour parler de ce que je connais bien, je la trouve parfaite. Elle est toute neuve, mon fils est rentré le jour même de l’ouverture, le personnel est très compétant, les parents sont souvent invités à participer à des activités avec les enfants, les activités sont d’ailleurs très variées (en ce moment c’est surtout piscine), la nourriture est parfaite, et ça n’est pas cher. Comme en France il faut juste arriver à trouver une place. Ça n’a pas l’air si facile mais on n’a eu aucun problème. Un coup de chance?

Les Japonais se suicident plus qu’ailleurs. Je ne sais pas pourquoi mais c’est de loin ce qui revient le plus. C’est “l’argument ultime” pour dire que la vie au Japon n’est pas agréable. Déjà, même s’il est plus élevé, le nombre de suicides au Japon n’est pas radicalement différent des autres pays. Les chiffres diffèrent beaucoup d’une année sur l’autre et d’une étude sur l’autre et pour faire simple je prends la “Liste des pays par taux de suicide” de Wikipedia qui reprend les chiffres de l’Organisation mondiale pour la santé et qui correspondent à ceux du Ministre des Affaires sociales et de la Santé pour la France. En 2007 au Japon on avait 24.4 suicides pour 100 000 personnes par an. En 2008 En France on a 16.2 suicides pour 100 000 personnes. Ça fait environ 1.5 fois plus de suicides au Japon qu’en France. C’est une différence notable, on est tous d’accord. Mais est-ce une différence telle qu’elle justifie de se focaliser autant sur ce point? Personnellement je ne pense pas. Et suivant ce raisonnement si je regarde le nombre de suicides en Iran en 2013 qui est de 4.8 pour 100 000 habitants ou celui de Haïti qui est carrément de 0 en 2003 je dois en déduire que ce sont des paradis sur Terre? Arrêtons avec ce genre de raisonnement. Si je trouve que vivre au Japon est agréable je ne vais pas changer d’avis parce que le nombre de suicides y est plus élevé que dans d’autres pays. D’autant que j’attire votre attention sur une chose. Si vous voulez savoir si une population est heureuse ou non ne vaudrait-il pas mieux regarder le nombre de tentatives de suicides dans le pays? Parce que ça n’est pas parce que l’on rate sa tentative de suicide que l’on est plus heureux qu’une personne qui ne se loupe pas. Selon l’OMS environ 5% des personnes dans le monde font une tentative de suicide dans leur vie, ça fait du 5 000 personnes sur 100 000. Et, en France comme dans beaucoup d’autres pays, dans certaines tranches d’âge on dépasse encore très largement ce pourcentage. Après ces observations notons que les Japonais se suicident soit par pendaison, soit en se jetant dans le vide, soit en se jetant sous un train. On a moins de chance de se louper comme ça qu’avec des médicaments très utilisés dans d’autres pays à mon avis. Bref chercher à savoir s’il fait bon vivre dans un pays avec des batailles de chiffres sur le suicide ne me paraît pas pertinent. Au quotidien j’entends parler de suicide occasionnellement, à peu près autant que quand j’étais en France ou peut-être à peine plus. Franchement je ne constate pas vraiment de différence autre que sur les méthodes utilisées qui marquent bien plus au Japon.

Mais pour en revenir au sujet de cet article, ce que je n’aime pas au Japon, mais vraiment pas, ce sont les montants de portes trop bas !!!

Défaite par K.O.
Pourquoi je n’ai pas envie de retourner en France
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Pourquoi je n’ai pas envie de retourner en France

Le Japon est propre – Le Japon est un pays sûr – Le Japon est un pays moderne – Les Japonais sont aimables et respectueux – Les espaces publics au Japon sont bien entretenus – Les trains japonais sont toujours à l’heure – Les Japonaises sont mignonnes, féminines et portent des mini-jupes même en hiver – Il n’y a pas de grève au Japon – Le Japon est un pays magnifique – Les combinis japonais sont ouverts 24h/24 – Au Japon le client est vraiment roi – Au Japon les toilettes publiques sont propres.

Voilà pour la liste non exhaustive des bon côtés que l’on remarque tout de suite au Japon. Ce sont toutes ces petites choses qui rendent le pays agréable aux touristes, et encore plus agréable à ses habitants. Si je devais résumer tout cela en une phrase je dirais que le Japon est un pays sans source de stress inutile. Évidemment même au Japon on peut être très stressé à cause de son travail, de ses études ou à cause des relations que l’on entretient avec telle ou telle personne. Mais on ne ressent pas, ou très rarement, toutes ces mini-agressions quotidiennes qui agacent, énervent, et rendent au final une journée désagréable. Par exemple, les gens qui parlent fort dans les transports en commun, les vendeurs mal-aimables, les dégradations, même minimes, à droite et à gauche, les chauffeurs de taxi qui ne connaissent pas leur route, les regards agressifs dans la rue, les trains qui arrivent en retard etc. Tout cela n’existe pas au Japon. À Tokyo on peut très bien être serré dans le métro aux heures de pointe, subir de grosses chaleurs en été ou encore être victimes d’autres gênes, mais ce sont des choses qui ne peuvent pas être évitées, ça n’est la faute de personne, et ça change tout.

La qualité de la vie au Japon, et particulièrement à Tokyo, me manquerait beaucoup si je devais quitter le pays. Mais ça n’est pas à cause de toutes ces choses que je n’ai aucune envie de revenir en France. Je suis Français, fier de mes origines, de ma culture et de l’éducation que j’ai reçue. J’estime qu’être Français est une chance et un atout et je ne changerais ma nationalité pour aucune autre. Pourtant retourner vivre en France me paraît aujourd’hui impossible.

Photo de Paris: Eirik Holmøyvik

Edit: C’est dommage de devoir le préciser mais au vu des réactions de nombreuses personnes ça me paraît nécessaire: cette photo est volontairement exagérée et n’a pas pour ambition de représenter la réalité. Ça me paraissait logique au moment de la publier mais apparemment ça n’est pas si logique que ça.

Ça fait maintenant 11 ans que j’ai quitté la France et je n’y suis pas revenu très souvent. Trois fois, peut-être quatre. Pour être franc la France ne me manque pas, et comme ma famille vient me voir régulièrement je n’éprouve pas le besoin d’y retourner. J’y suis allé l’année dernière pour faire découvrir mon pays à ma femme et à mon fils mais à part cette fois à chaque fois j’y suis retourné uniquement pour des raisons administratives en rapport avec le travail ou des visas. Dans le futur j’y retournerai régulièrement mais certainement plus dans le cadre de mon travail ou pour rapprocher mon fils de ses origines que par un besoin de retour aux sources. Si la France ne me manque pas c’est surtout parce que je trouve vite ma place là ou je suis, ça n’a pas vraiment de rapport avec le Japon. Quand j’habitais dans d’autres pays c’était pareil, surtout au Canada où je me sentais comme chez moi.

Écartons quelques minutes le fait que le Japon est un pays dans lequel il fait bon vivre et que je ne sois pas du genre à considérer mon pays comme mon “habitat naturel”. Oublions le fait que j’ai maintenant ma famille et mon travail au Japon. Ce qui ne me donne pas envie de revenir en France c’est tout autre chose.

Depuis l’étranger l’image de la France est catastrophique !

Étant Français je m’intéresse tout naturellement à l’actualité de mon pays. Je ne regarde pas que les actualités françaises mais il est très rare qu’un jour passe sans que je ne regarde le JT de 20h de France 2 et C dans l’air, et quotidiennement je fais le tour de l’info sur pas mal de sites internet français. En passant, vive internet qui permet de ne rien rater de ce qui se passe partout dans le monde.

Que ça soit aux infos, dans les émissions, à la télé, sur le net, à la radio, les nouvelles venant de France font peine à voir. Il y a d’abord la classe politique toute entière qui donne une image lamentable du pays. Il y a ensuite les reportages sur les braquages qui tournent mal et les violences qui s’enchaînent partout. Tout cela est entrecoupé de nouvelles de grèves, de manifestations et de tous les moyens de contestations possibles et imaginables. Côté divertissement on n’entend parler que de Nabila et de Touche pas à mon poste. Voilà l’image que l’on a de la France depuis l’étranger. Même en sachant que ça ne représente pas la réalité avouez que ça ne donne pas envie d’y aller.

Mais il y a encore pire que ça. Vous pouvez regarder n’importe quel article d’un site d’actualité français, et même régulièrement des articles sur des sites qui n’ont rien à voir avec l’actu. Quel que soit le sujet, neuf fois sur dix le premier commentaire est “De toute façon avec Flanby au pouvoir il ne faut pas s’étonner”, immédiatement suivi d’un “Tu crois que c’était mieux avec le nain”, et ça continue sans s’arrêter. C’est désespérant. On a l’impression que tous les Français sont des rageux pessimistes irrespectueux qui ne savent que se plaindre et s’engueuler. Je sais bien sûr que ça n’est pas le cas et d’ailleurs ce que je vois sur internet contraste énormément avec les Français que je rencontre à l’étranger qui sont toujours des personnes intéressantes avec qui je passe du bon temps. Mais ça me fait peur quand même. Aujourd’hui je regardais un documentaire américain qui expliquait comment les gens qui nous entouraient influençaient nos habitudes et notre humeur. Par exemple si vous avez des amis obèses vous avec plus de chances de devenir obèse à votre tour que si vous n’en connaissez pas. S’il y a beaucoup de divorces dans votre entourage vous avez plus de chances de divorcer. Si vos relations sont heureuses vous devenez heureux également. Ça marche autant IRL que sur internet et les réseaux sociaux. Sachant cela auriez-vous envie de vous entourer volontairement de la population la plus pessimiste du monde?

Je ne vous cache pas qu’un autre facteur me gêne beaucoup en France. C’est le statut d’entrepreneur. Les gens qui montent leur entreprise sont enfoncés par les gouvernements successifs avec des taxes insupportables et une législation infernale (c’est tellement simple au Japon !). Et comme si ça ne suffisait pas ils sont détestés par une grosse partie de la population. Je crois que la France est le seul pays au monde ou presque où les gens qui créent des emplois sont mal aimés des gens qui veulent du travail. La France est le seul pays au monde ou presque où la réussite n’est pas un exemple. Depuis l’étranger on a l’impression que partout dans le monde les gens cherchent à avoir une vie meilleure et se donnent les moyens pour ça, mais qu’en France les gens voudraient que personne ne réussisse. Encore une fois je ne suis pas en France depuis de nombreuses années et toutes ses conclusions je les tire des infos qui me parviennent à travers les filtres de l’actualité moderne.

Pour un Français, quand on habite à l’étranger, paradoxalement, on se sent bien plus Français que lorsque l’on est en France. C’est le cas pour moi en tout cas. En dehors de la France le moindre détail nous rappelle presque à chaque instant, par automatisme, que l’on est Français. De ce fait on a vraiment envie de voir son pays briller et quand ça n’est pas le cas c’est extrêmement décevant voire même blessant. Personnellement je me sens comme un représentant de mon pays à l’étranger. J’ai conscience que tout ce que je fais donne une image positive ou négative de la France aux gens qui m’entourent. À ce titre j’essaye d’avoir toujours un comportement irréprochable pour que les gens se disent “Ils sont bien ces Français”. C’est d’autant plus important au Japon où je suis souvent le premier Français avec qui les Japonais que je rencontre ont une interaction. Et franchement je ne me sens pas aidé par mon pays. Essayer de présenter une bonne image d’un pays qui se ridiculise à l’étranger ça n’est pas toujours facile. Heureusement que la France est encore synonyme de romantisme, de mode et de culture sinon on n’aurait plus grand-chose.

Tout ça pour dire que depuis quelques années la France renvoie une image déplorable aux autres pays, et même en étant soi-même Français ça ne donne pas envie d’y vivre.

Et ça n’est pas que moi. Je rencontre régulièrement des Français bien intégrés au Japon ou dans un autre pays qui me disent ne pas vouloir retourner en France, ou même avoir fait une dépression après être rentré. Ça peut être pour diverses raisons comme la qualité de la vie au Japon, le pouvoir d’achat et les salaires bas en France, la difficulté de créer son entreprise ou de faire une carrière intéressante et bien d’autres choses. En tout cas vivre en France n’est pas attirant quand on a vécu dans un autre pays, particulièrement quand il s’agit du Japon.

Maintenant dites-moi ! La vision de la France que j’ai en ce moment depuis l’étranger est-elle juste, exagérée, ou totalement fausse ?

Japon: ce qui a changé en 10 ans
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Japon: ce qui a changé en 10 ans

Ça fait déjà plus de 10 ans que je suis venu au Japon pour la première fois. J’ai fait mes premiers pas au Japon à Shinjuku, en plein milieu de Tokyo. Je me rappelle en sortant de la voiture d’avoir levé les yeux pour découvrir les grands immeubles modernes, puis les avoir baissés pour constater la propreté des rues. J’ai ensuite vu les enseignes colorées et je me suis me suis ruiné les oreilles à cause des vendeurs qui criaient au porte-voix “Irashaimaseeeee !!!” devant tous les magasins. C’était un autre monde. Passé ce premier contact j’ai découvert les looks extrêmes à Harajuku, les boutiques d’Akihabara et tout le reste. J’en prenais plein les yeux et je me suis régalé du moindre détail durant trois mois.

Ma première image du Japon, en avril 2004

10 ans plus tard le Japon et Tokyo ne sont pas si différents. Il y a 10 ans le Japon était déjà à la pointe de la modernité et il n’y avait déjà plus de place pour des changements extrêmes. Ça n’est pas comme en Chine où l’on voit les villes changer du tout au tout presque d’une année sur l’autre. Malheureusement je dirais même que Tokyo a perdu un peu de son intérêt. Ça n’est pas devenu moins bien et je pense que les personnes qui découvrent la capitale pour la première fois se régalent tout autant que moi lors de mon premier séjour. Mais on remarque d’un côté que le Japon a perdu son avance sur certaines choses, et de l’autre que Tokyo s’est “lissée” ou épurée. Quand je regarde en arrière je remarque malheureusement plus de choses qui ont changé dans le mauvais sens que dans le bon.

La technologie

C’est l’une des premières choses qui viennent à l’esprit quand on pense au Japon. Le Japon c’est le pays de la technologie et il reste leader dans de nombreux domaines High-tech. Les produits destinés au grand public ont toutefois été largement rattrapés par la concurrence coréenne, chinoise ou américaine. Pas en terme de qualité et de fiabilité mais en popularité, et ça grâce à plus d’innovation (Apple il y a quelques années), des prix plus bas (hp, LG, Asus, Acer…) et une bien meilleure maîtrise de leur image (Apple, Samsung).

Il y a 10 ans, en arrivant à Tokyo, je découvrais les superbes “keitai” japonais. Des téléphones qui permettaient de regarder la télé, de surfer sur le net, de payer ses achats, de prendre des photos, d’emprunter les transports en commun et tout ça sur un grand écran. Et ils coûtaient 1 yen (un centime d’euro) avec un abonnement d’un an ! À l’époque, dans le reste de monde on avait des Nokia dont les dernières innovations étaient la radio et l’écran couleur, et pour beaucoup plus cher… Tous ceux qui connaissaient voulaient un téléphone japonais mais ils ne fonctionnaient qu’au Japon. Et puis Apple a sorti son iPhone…

En 2004, les meilleurs téléphones étaient japonais.

Aujourd’hui on ne voit plus que des smartphones et la grande majorité sont des iPhone. Et même si les Japonais sont revenus dans la course, et de belle manière grâce à Sony, il n’y a plus de domination japonaise, tous les smartphones se ressemblent plus ou moins.

Avec l’arrivée des smartphones on remarque un autre changement. Il y a 10 ans je voyais dans le train plein de gens lire des mangas. La moitié était sur son téléphone et l’autre moitié soit lisait des mangas soit jouait sur console portable. Aujourd’hui tout le monde a le nez collé à son smartphone. Étant donné qu’il sert aussi à jouer et à lire des mangas…

Les magasins d’électronique japonais sont toujours aussi impressionnants qu’il y a 10 ans. Mais là encore on voit du changement. Il y a 10 ans on pouvait tester au Japon les consoles de Nintendo et les Playstation en avant-première. Pareil pour les ordinateurs. Aujourd’hui les consoles, PC, tablettes et smartphones sortent à peu près en même temps partout dans le monde. Le Japon voit même les produits japonais arriver chez lui après l’Europe et les US maintenant. Pas cool. Quant aux PC japonais, alors qu’il y a avait des centaines de modèles auparavant, et presque pas de marques étrangères, la situation s’est complètement inversée. J’essaye d’acheter des produits japonais au maximum pour la qualité et le service après-vente mais dans l’informatique ça devient presque impossible. PC, écrans, imprimantes… il n’y a presque plus que du matériel américain, coréen ou chinois. Et les produits japonais, quand il y en a, sont vraiment chers.

Trop content de pouvoir dire à tout le monde que j'ai joué à la PSP et à la DS avant leur sortie.

Quant à internet, lors de mon premier voyage j’ai découvert la fibre optique 100Mb, alors qu’à Montréal j’étais content d’être passé à une connexion de 6Mb et qu’en France c’était déjà très bien d’avoir 2Mb Aujourd’hui le Japon reste clairement en avance, on peut avoir du 2Gb chez les particuliers depuis 2013, mais le gap n’est plus aussi net. La majorité des foyers ne voit pas l’intérêt de passer au-dessus du 100Mb ou 200Mb standard. Pareil pour la 4G, ça fait un bout de temps que c’est le standard au Japon mais on ne voit pas arriver la suite et le Japon risque de perdre son avance.

Il y a 10 ans c’était aussi la mode du Aibo, le petit robot-chien (ou chien-robot?) de compagnie. On avait l’impression de rentrer dans l’ère de la robotique, d’être à un tournant crucial. Et puis en fait ça n’avance pas si vite. Le Japon des robots ça n’est que dans les reportages à la télé ou les mangas.

Les Aibo au Sony Building de Ginza en 2004, abandonnés par Sony en 2006 et vendus aujourd'hui plus de 15 000 euros sur le net.

Il y a tout de même des choses qui ont évolué dans le bon sens. Je pense à la carte Suica/Pasmo qui permet de voyager sur l’ensemble du réseau de train/métro/bus du Japon et qui s’utilise même dans les taxis, pour faire les courses, pour acheter des boissons aux distributeurs et pour d’autres choses encore. Ça facilite bien la vie, surtout pour le transport. Il y a 10 ans je vous passe les détails mais c’était galère de prendre le train.

Shinjuku-Odaiba en 2004: 3 lignes de trains sur 3 compagnies différentes -> la carte Suica plus 2 tickets.

Tokyo

Tokyo est une ville qui change vite. On ne voit pas de gros travaux qui modifient le paysage urbain comme de nouvelles lignes de métro et de nouveaux gratte-ciel mais les magasins changent constamment et de nouveaux centre commerciaux ouvrent régulièrement un peu partout. On a beau connaître un quartier il y a toujours de nouveaux magasins à découvrir ou au contraire des enseignes qui ont disparu. J’aime beaucoup voir que la ville évolue. Il y a 10 ans la plupart des plus grands magasins et centre commerciaux de la ville n’existaient pas encore.

Shinjuku est le quartier qui a le plus changé avec la construction du gratte-ciel Mode Gakuen Cocoon Tower qui change totalement le quartier des affaires, et aussi l’immense LABI (magasin d’électronique) qui améliore pas mal le côté Est du quartier.

Shibuya a connu quelques changements avec notamment une nouvelle tour imposante mais je trouve que le quartier a perdu un peu de son charme au niveau du célèbre “Shibuya Crossing”. Il y a 10 ans il y avait bien plus d’écrans géants, c’était presque aussi bien que Times Square, mais plusieurs ont été remplacés par de la publicité statique. C’est nettement moins bien.

Shibuya en 2004, le film Troie sort au Japon le même mois que le reste du monde, un exploit qui vaut bien 4 affiches géantes au même endroit.

Harajuku est pour moi le quartier qui a perdu le plus de son charme. Ça reste très intéressant à découvrir et ne pas y aller serait une grave erreur. Mais deux choses me manquent. Les gothiques lolitas et autres jeunes aux styles délirants ne se regroupent plus près de la gare. Et les mini-concerts sauvages partout dans le parc Yoyogi et ses abords qui avaient lieu tous les week-ends quand il faisait beau ont été interdits. Pour moi c’est une grosse erreur de la ville qui devrait plutôt essayer de préserver ce genre d’initiatives. C’était vraiment super de voir des jeunes s’exprimer vestimentairement ou musicalement.

Akihabara a aussi bien évolué. Dans le bon sens comme dans le mauvais. À l’époque le quartier était majoritairement consacré à l’informatique, à l’électronique et aux jeux vidéo. Aujourd’hui c’est devenu le quartier des hobbies. On y voit beaucoup plus de figurines et de goodies en rapport avec les mangas par exemple. Les “maid-café like” se sont aussi multipliés, tout comme les énormes magasins d’électronique. Le Yodobashi Akiba est le plus bel exemple de ces évolutions, le plus gros magasin d’électronique au monde mais avec tout un étage consacré aux hobbies. Ce qui est dommage c’est que les petites boutiques disparaissent au profit des gros immeubles, et ça n’est pas un plus à mon avis. Les petites boutiques sont très intéressantes à découvrir, on peut y trouver des trésors et faire de super affaires. Et encore une fois la ville devrait préserver ce quartier en interdisant l’ouverture de tout ces p*tain de magasins de vêtements ou de déco qui n’ont rien à faire ici.

Je signale rapidement Asakusa. Ce quartier n’a pas changé d’un poil durant la dernière décennie à part que l’impressionnante Tokyo Sky Tree s’est imposée dans le décor de fond. Et je note la disparition d’un magasin très spécial dans lequel on pouvait manger et acheter plein de produits à base de baleine.

L’ouverture sur le monde

Le Japon est une île, et une île qui cherche à préserver sa culture et son confort de vie. Du coup le pays est assez hermétique à l’entrée de la culture extérieure. On voit ça très bien avec le cinéma hollywoodien ou les séries américaines qui arrivent au Japon au compte-gouttes et longtemps après le reste du monde. Les blockbusters de l’été sortent au mieux en septembre et les séries us arrivent des années après quand elles arrivent un jour. N’essayez pas d’entamer une conversation sur Game of Thrones au Japon, du moins pas avec un Japonais. Quand on demande à un Japonais ce qu’il aime comme séries américaines la réponse classique est “24” (non, pas Live Another Day, la dernière saison il n’en a pas encore entendu parler), Lost et Prison Break. C’est frais tout ça. Mais ça bouge un peu quand même. Déjà avec l’iPhone mais aussi avec la percée de la K-Pop et la popularité grandissante du foot. Et surtout on voit beaucoup plus de touristes au Japon qu’il y a 10 ans, l’année 2013 a d’ailleurs battu tous les records de visiteurs en dépassant la barre des 10 millions d’entrées. Et ça ne va qu’augmenter.

La vie au Japon

Je ne trouve pas de changement marquant à la vie au Japon. Il y a une étonnante stabilité dans le pays, du moins en apparence. Par exemple il n’y a pas d’inflation et les prix ne bougent pas. Mon loyer a même baissé automatiquement l’année dernière. Il y a bien eu une hausse de la TVA de 3% cette année pour contrer les effets de la crise, ainsi qu’une taxe de 2,1% sur les revenus pour la reconstruction après le tremblement de terre, mais ça ne se sent pas tant que ça en comparaison aux mesures prises partout dans le monde. Ça fait quand même un peu mal quand on achète une voiture et qu’on fait construire une maison comme moi en ce moment, mais ça n’est pas vraiment notable au quotidien. Malgré la crise, le gouvernement n’a pas mis la pression ni sur les ménages ni sur les entreprises et même si on voit bien que les entreprises embauchent moins et que les Japonais sortent moins entre collègues dans les bars le soir, le changement n’est pas énorme.

Les 10 prochaines années

Je pense que les 10 prochaines années vont être assez excitantes au Japon, et ce pour plusieurs raisons. Le Japon commence à comprendre que pour être compétitif à l’étranger il ne faut pas juste faire des produits de qualité mais aussi et surtout soigner sa communication, innover et prêter plus d’attention à ce que veut le consommateur. Toyota, Sony mais aussi Uniqlo sont de bons exemples de ce qu’il faut faire en ce moment. De plus le Japon reste leader mondial dans des secteurs qui devraient exploser d’ici quelques années comme la robotique et la domotique. Sans compter que la culture populaire japonaise continue à gagner du terrain dans le monde entier grâce aux mangas et aux animés notamment mais aussi par la nourriture, la mode, la musique, les jeux vidéos etc.

Et puis en 2020 arrivent les Jeux Olympiques de Tokyo. Le pays va accélérer son développement pour montrer au reste du monde ce dont il est capable. On va voir Tokyo se moderniser encore plus et les changements intéressants devraient s’enchaîner. Enfin j’espère.

À L'époque on avait beaucoup plus de mouchoirs gratuits dans les rues
RIP les 99 Shop avec leur musique d'ambiance "kyu... kyu kyu... kyu kyu... kyu kyu kyu
RIP le Snoopy Town de Harajuku
RIP le Muscle Theatre de Yokohama
Je me disais dans la tête "Un jour il sera mien, oh oui un jour il sera mien". Et puis en fait non.
Mes premiers achats au Japon. Un yukata que je n'ai jamais mis, des moules à oeufs qui m'ont servi une fois, un écran avec prise allume-cigare pour transformer son Game Cuge en console nomade qui m'a servi deux fois, une imprimante photo que j'ai allumée deux ou trois fois, des mangas en japonais que je n'ai jamais lus, mais une montre qui a fait le tour du monde avec moi durant des années.

Bonus: Tev en 2004, An-2 avant la barbe.


Voir aussi

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Au Japon on s’habitue à…
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Au Japon on s’habitue à…

Après plus de 5 années passées au Japon j’ai eu largement le temps de me faire à la majorité des règles, coutumes, traditions et habitudes quotidiennes du pays. Je n’ai eu aucun problème pour adopter tout de suite presque toutes les règles de base de politesse, manger avec des baguettes ou rouler à gauche. D’autres petites choses ont pris plus de temps et il y en a d’autres en revanche auxquelles je ne m’habituerai sûrement jamais. Voici une petite liste des choses qui me viennent à l’esprit, n’hésitez pas à la compléter.

À Table

La nouritture √ Ok

J’ai aimé la nourriture japonaise tout de suite, aucun problème pour m’adapter. Aucun problème non plus pour faire la cuisine puisque je ne cuisine pas…

Manger avec des baguettes √ Ok

Je mangeais déjà avec des baguettes avant de venir au Japon.

Respecter les 10 000 règles de la table √ Ok

Il y a des dizaines de trucs à ne pas faire avec ses baguettes (à découvrir ici) mais on apprend vite, il suffit de faire une boulette une ou deux fois pour s’en rappeler.

Manger des nouilles en faisant du bruit √ Ok

Dragon Ball Z © Akira Toriyama

Au début je trouvais ça un peu dégueu de faire du bruit en aspirant le bouillon en même temps que les nouilles. Finalement je me suis habitué et ça me paraît tout à fait normal maintenant. Et c’est carrément meilleur comme ça. Ma mère n’est pas encore habituée après pas mal de voyages au Japon mais mon père s’en donne à cœur joie. Ça dépend des personnes.

Manger avec une cuillère X Pas Ok

Manger un yaourt ou de la soupe à la cuillère je veux bien. Mais au Japon il y des plats qui se mangent avec une cuillère à soupe et je déteste ça. C’est le cas du curry japonais par exemple, et de nombreux plats avec de la sauce. On est censé manger ça à la cuillère, mais je préfère mille fois à la fourchette voire même galérer avec des baguettes.

Alterner sucré et salé √ Ok

Il y a quelques années quand je voyais ma belle-famille japonaise se resservir une tranche de pizza après le dessert, ou attaquer un gâteau d’anniversaire en plein milieu du repas ça me faisait drôle. Au Japon on a tendance à manger tous les plats en même temps. Le sucré arrive normalement en fin de repas mais ne marque pas forcément la fin de celui-ci, aucun problème pour finir tous les plats qui restent sur la table après le dessert. Et lors d’un petit casse-croûte à l’extérieur c’est carrément l’anarchie, on mange un petit pain sucré avant d’entamer son hot dog, voire on mange les deux en même temps. Normal ! Je reste toujours sur ma bonne vieille habitude de finir par du sucré, mais si j’ai toujours un creux à la fin du repas pas de problème pour repasser sur du salé avant de remanger un truc sucré au final. Ça m’a bien pris deux ou trois ans d’entraînement.

En voiture

Rouler à gauche √ Ok

Pas de problème particulier de ce côté. On me pose souvent la question mais ça n’est pas très dur en réalité, j’ai l’impression que tout le monde prend le coup assez vite. Par contre il m’arrive de temps en temps de mettre les essuie-glaces à la place du clignotant car les commandes sont inversées.

[Mode culture générale On ]

“essuie-glace” n’est plus invariable depuis 1990

essuie-glaces /ɛ.sɥi.ɡlas/ masculin pluriel (orthographe rectifiée de 1990)

[Mode culture générale Off ]

Ne pas respecter les limitations de vitesse √ Ok

En France je faisais hyper attention aux limitations de vitesse. J’ai connu l’époque où on pouvait rouler à 170km/h sur l’autoroute sans trop s’inquiéter grâce à la règle des “jusqu’à +40km/h ça passe”, mais du jour au lendemain on s’est retrouvé à devoir rouler le nez collé au compteur pour ne pas dépasser les limitations d’un seul kilomètre. Et j’ai joué le jeu. Du coup, quand je suis arrivé à Tokyo je respectais les limitations de vitesse comme en France, et soit je me faisais engueuler par ma femme soit je ralentissais toutes les voitures derrière moi. Au Japon personne ne respecte les limitations, et les feux orange n’inquiètent personne. Pour autant les gens conduisent de manière civilisée et c’est un plaisir de conduire même à Tokyo.

Les voitures carrées √ Ok

Les voitures japonaises cubiques, on aime ou on n’aime pas. Au début je n’étais pas fan. Je venais du Canada où je voyais plein de Mustang et de grosses bagnoles classe et la coupure a été assez nette. Mais petit à petit on trouve les voitures japonaises plutôt pratiques et spacieuses, bien pensées en fait. Plusieurs Japonais m’ont dit aimer le style des voitures européennes comme la Golf ou les citadines françaises mais ne pas en vouloir car l’intérieur n’est pas assez pratique ou spacieux. Et je comprends maintenant pourquoi ils pensent ça. Mais bon, à choisir je préfère quand même une Camaro à une voiture-cube. Et puis les Japonais savent aussi faire des voitures qui ont de la gueule.

En vélo

Rouler avec un vélo de grand-mère √ Ok

La première fois je me sentais un peu con avec mon vélo japonais avec son petit panier devant et sa forme de vélo de femme. Au bout d’un moment on trouve le panier bien pratique et on trouve ça encore mieux quand il y en a un deuxième à l’arrière. C’est un peu comme pour les voitures: le pratique prime sur le style.

Les cadeaux

Saint-Valentin / White Day √ Ok

À la Saint-Valentin l’homme reçoit un cadeau. Un mois plus tard, pour le White Day, il rend un cadeau en échange. Pourquoi pas…

Les omiyage √ Ok

À chaque fois que l’on part en voyage on doit ramener un cadeau typique de l’endroit que l’on a visité à sa famille et à ses collègues, parfois aussi à ses amis. À 99% c’est de la nourriture. Maintenant je maîtrise.

Okaeshi X Pas Ok

À chaque fois que l’on reçoit de l’argent lors d’un mariage, d’un enterrement, d’une naissance ou de tout autre évènement important, il est de coutume de rendre un cadeau en échange . Ce cadeau représente environ un tiers de la somme recueillie. D’accord c’est une façon de montrer sa reconnaissance, de faire plaisir à son tour et tout ça, mais je n’adhère pas au principe. Surtout que le cadeau reçu est souvent plus gênant qu’autre chose. Quand on reçoit 5 lots de serviettes de bain on ne sait plus quoi en faire.

Les cadeaux en argent Plus ou moins Ok

J’ai assez vite pris l’habitude d’offrir et de recevoir de l’argent. Au Japon l’argent s’échange pour toutes les occasions que ça soit entre les membres d’une même famille, entre amis, dans les milieux professionnels ou lors de fêtes religieuses et locales. Je ne suis ni choqué ni étonné dans l’immense majorité des cas mais parfois ça me fait tout de même bizarre. Il y a quelques jours ma femme et des amis sont allés voir une personne à l’hôpital. En cadeau ils ont apporté… une enveloppe avec de l’argent. Il faut savoir que dans la majorité des hôpitaux japonais on n’a même pas de place pour poser des fleurs près de son lit, mais quand même ça fait drôle.

À la maison

Laver son linge à l’eau froide √ Ok

Ça m’a étonné de voir que toutes les machines à laver ne fonctionnaient qu’à l’eau froide au Japon. Maintenant je me demande l’intérêt de laver à l’eau chaude.

Les poubelles à évier X Pas Ok

Mais alors pas ok du tout. Au Japon, dans chaque évier de cuisine est intégrée une espèce de poubelle, un peu comme les broyeurs intégrés dans les éviers américains mais totalement différent (!?). Franchement, laver sa vaisselle au-dessus d’une poubelle je trouve ça écœurant. Je ne pense pas m’habituer un jour.

La télé japonaise Plus ou moins Ok

Avant je trouvais ça très con. Maintenant je trouve ça très con mais marrant (quand je comprends).

Autre

Avoir plein de cartes √ Ok

Le Japon c’est le pays des cartes. Entre les cartes de visite, les cartes de fidélité de chaque magasin, les cartes bleues et les cartes de retrait de chaque banque et les cartes “de base” (permis de conduire, cartes de transport, carte de séjour) il faut pas mal d’organisation. On ne dirait pas comme ça mais ça demande de la technique et des accessoires divers pour s’y retrouver avec tout ça. Aujourd’hui j’ai un porte-cartes de visite (pour les miennes), un mini-classeur à cartes de visite (pour celles que je reçois), un petit portefeuille, et un clip à billets et cartes. Il faut juste savoir quoi prendre pour quelle occasion.

Risques naturels √ Ok

Séismes et typhons ont l’air impressionnants à la télé mais à moins d’être au mauvais endroit au mauvais moment lors d’un évènement exceptionnel ça n’est pas si hardcore que ça. Habitant sur une petite île coupée du monde je ne sais pas, mais à Tokyo en tout cas on se sent très en sécurité et après quelques secousses et un ou deux typhons on ne s’inquiète plus vraiment.

Les grèves √ Ok

Je ne vous cache pas qu’il faut de nombreuses années pour s’habituer à vivre dans un pays sans grèves, sans manifestations, et où les services publics et privés fonctionnent toujours parfaitement. Mais on s’adapte après un certain temps.