Les origines

Le thé provient d’un arbre à feuilles blanches, le théier, originaire du sud de la Chine. Il en existe quinze catégories et deux cent soixante espèces. Il est cultivé pour ses feuilles contenant des alcaloïdes (substances chimiques à forte action thérapeutique).

Les théiers, arbre d’une quinzaine de mètres de haut, auraient été découverts dans le sud de la Chine pendant la dynastie des Tang (616 à 907). Au Japon, où il est maintenant cultivé, il est devenu un arbuste, plus petit, pour faciliter la cueillette.
Les feuilles sont récoltées jeunes, puis séchées pour donner du thé vert, ou fermentées puis séchées pour avoir du thé noir.

Voici toutes les variétés de thé :

THÉS NOIRS

Photo de thé noir

Les thés noirs sont obtenus à l’aide de feuilles plus âgées. Leur goût fort provient d’une importante fermentation qui transforme la couleur de la feuille en un brun noir.

THÉS VERTS

Photo de thé vert en feuilles

Ce sont des thés non fermentés. Ils sont faits à partir de feuilles passées à la vapeur et roulées sur des nattes.
On chauffe les feuilles pour terminer la fermentation. Ce sont des thés clairs, légèrement amers et bus pour leurs vertus thérapeutiques.

THÉS OOLONG

Photo de thé Oolong

Sont appelés Oolong un mélange de thés verts et noirs chinois. Ils ont à la fois la légèreté des thés verts et le goût plus corsé des thés noirs.

THÉS BLANCS

Photo de thé blanc

C’est le thé le plus rare. Il est produit exclusivement en Chine. Il est formé d’une sélection des dernières pousses dont l’infusion est de couleur or pâle.
Mais la Chine reste cependant le pays d’origine, également pour la coutume de confectionner une boisson chaude à partir de ses feuilles.

Légende

Une légende japonaise et indienne nous parle de Bodhidharma, un prince indien qui au 6ème siècle partit en Chine prêcher le bouddhisme et fonda la secte Châ’an. Cette dernière se développa au Japon, près de six siècles après, sous le nom de zen.

Il fit le voeu de ne jamais dormir afin de ne pas voler un seul instant à sa mission. Malgré tout, un jour, épuisé il tomba de fatigue sur le bord d’un chemin. Et, pire encore, il rêva de femmes. A son réveil, ivre de colère, il s’arracha les paupières et les jeta. Quelques années plus tard, en repassant à l’endroit même où il avait jeté ses paupières, il s’aperçut que deux arbustes avaient poussé, des arbustes dont les feuilles avaient le pouvoir de maintenir l’esprit en éveil.

Il décida de consacrer la fin de sa vie à la méditation, il s’installa alors face à un rocher. Au bout de quelques années, lassé, il eut le geste curieux d’arracher des feuilles de l’arbuste qui poussait à proximité et de les mâcher. Il découvrit alors que ces feuilles permettaient à l’esprit de rester dans un état de concentration, tout en chassant l’ennui. Il put ainsi poursuivre, sans bouger, sa méditation pendant neuf années durant lesquelles il perdit l’usage de ses jambes.

Son image finit par se graver sur le rocher.
Cette histoire reste une légende, parmi les nombreuses qui accompagnent la découverte du thé.

L’introduction au Japon

Le thé est importé au Japon pendant l’ère Heian 平安時代, par des moines japonais revenus de leurs études en Chine. Ils introduisent ce savoir-faire à la cour de l’empereur Saga.

Cet empereur, dont le règne s’étend de 809 à 823, aime particulièrement le raffinement du thé, qu’il goûte pour la première fois servi par le moine Eichû. Grand admirateur de la Chine, il introduit ce mets dans les banquets et réunions poétiques de la cour impériale.
A la mort de l’empereur, seuls les moines continuent de consommer ce breuvage, dans leur monastère. D’autres ingrédients comme le gingembre ou le sel y sont ajoutés.

Sur le continent, les méthodes de conservation du thé évoluent, pour arriver à une forme finale en poudre, permettant une infusion immédiate.
C’est sous cette forme qu’il revient au Japon au 13ème siècle, re-introduit par le moine Eisai. Il sera adopté par les monastères Bouddhiques, les moines l’utilisant pour rester éveillé lors de leurs longues méditations et pour garder leur concentration. Le moine, insiste sur les vertus médicinales du thé par le biais du premier ouvrage japonais sur ce sujet, le KISSA YA KA GI (La protection de la santé par le thé).

La cérémonie nécessite un environnement, un lieu, une architecture et des objets (dans un premier temps d’origine chinoise) propres à cette pratique. Cet intérêt pour les objets d’origine chinoise joue un rôle fondamental dans l’élaboration des règles qui vont s’établir progressivement autour de la cérémonie du thé. La Chine est encore à cette époque le grand foyer culturel du Japon.

Eisai implante des théiers dans les monastères, et confie également du thé à un autre moine, Shônin à Kyôto, qui le cultive à Toganoo, au nord ouest de la capitale. C’est le début de la propagation de la culture du thé dans le pays, avec, pour référence, le thé de Toganoo qui prend l’appellation de HonCha 本茶. Le thé de Uji, au sud est de Kyôto, supplante au cours de l’époque Muromachi 室町時代 (1336-1568) celui de Toganoo.

La diversification des origines et l’implantation de cette culture au sein de la société donne lieu à des concours de thé, appelés Tôcha. Le choix des objets utilisés se développe dans ses rencontres. Les participants devinent les différentes provenances de thé, rivalisant d’extravagance dans le choix des objets utilisés.
Des règles de vie collective introduites dans les monastères zen japonais, au milieu du 14ème siècle, dictent la préparation et la consommation du thé. Les seigneurs féodaux de l’époque se réunissent pour boire du thé, lors de cérémonies qui seront la première forme de ce que l’on appellera le Chanoyu, ou 茶のゆ.

A cette période, les premiers objets rituels, toujours en usage à l’heure actuelle, font leur apparition (rouleaux de parchemin, brûle-parfum). D’origine chinoise, ils participent à l’élaboration du cadre de cette pratique. La préférence pour ses objets en provenance de la Chine, couplée au choix de l’environnement et du déroulement donne naissance au chanoyu 茶のゆ , littéralement l’eau chaude du thé, traduit en français sous l’expression « cérémonie du thé », terme inexistant en japonais.

Le luxe de l’environnement relatif à ce rituel confère aux participants de ces cérémonies le nom de Chasuki 茶好きtraduit en français par « ceux qui affectionnent de façon excessive le thé ». Le 3ème shôgun Ashikaga, Yoshimitsu (1358 à 1408) se fait édifier un pavillon d’or, le kinkaku, au nord de la capitale.

Mais ce genre de réunions ne se pratiquent pas que dans le milieu aristocratique, on les voit également se dérouler dans les sphères moins « nobles » de la société, beaucoup moins emprunts de formalisme qu’à la cour. Les participants se succèdent pour préparer le thé.

Toutes ces méthodes, tous ces rites tendent parallèlement au fils des années à créer la voie du thé : chadô.

Suite : La cérémonie du thé – partie 2

Auteur: Benbenthepenguin

11 Réponse à “La cérémonie du thé”

    Error thrown

    Call to undefined function mysql_connect()