Les quatre trésors du lettre

Le pinceau (fude 筆)

L’invation du pinceau est attribué Meng Tian, un grand général de la dynastie des Han, une personne de haut rang, porteur des valeurs confucéennes. Parceque ces dernières portaient surtout avant tout sur l’éducation et la philosophie cette classe de lettrés avaient les moyens de développer encore et encore cet outil. La grance révolution par rapport aux formes primitives de pinceaux tient aux deux parties principales de la touffe : la clonne centrale très fournie permet d’accumuler plus d’encre dans le pinceau et donc de moins retremper le pinceau; alors que la partie externe faite de poils plus courts permet de réaliser des pleins et des déliés (pour un expression optimale des sinogrammes si importante pour les calligraphes). Généralement le manche est fait en bambou et la touffe en poils d’animaux (tanuki, cheval, lapin, chèvre…). Certains poils sont plus ou moins souples et utilisés en fonction de l’effet recherché. Le plus remarquable est une tradition consistant à utiliser des cheveux de nouveaux-nés. Ces derniers sont très prisés des calligraphes, cela permet également aux parents d’adresser à leur enfant leurs voeux de bonheur. Les cultures extrême-orientales accordent en effet une grande importance à la première coupe de cheveux d’un enfant car elle symbolise le début de l’expérience de la vie.

La tenue du pinceau est aussi très importante puisque le bras doit rester parallèle au plan de travail alors que le pinceau doit rester perpendiculaire. De cette façon, c’est le corps tout entier qui participe à l’élaboration du caractère.

L’encre (sumi 墨)

Dans le domaine de la calligraphie japonaise, l’encre se présente sous forme de bâton, solide. Les encres chimiques industrielles toutes faites sont à bannir dans ces circonstances. Les bâtons sont réalisés à partir de suie (suru) et de colle animale (nikawa). Actuellement, la suie la plus couramment utilisée est d’origine végétale. C’est cette composant aui permet de rendre de subtiles teintes bleu marine, violette, rouge ou marron (mais seule un oeil exercé peut les distinguer). La colle animale, quant à elle, sert à lier la suie et à fixer l’encre indéfiniment sur le papier. Au Japon on utilise des peaux de boeuf et de cerf ensuite on y ajoute du parfum (tel du camphre ou du musc) afin d’estomper l’odeur animale. L’encre liquide est obtenue par frottements sur une pierre à encre en la diluant avec de l’eau. Mais il faut savoir que l’encre c’est comme le bon vin, plus on la conserve longtemps plus l’encre révélera sa beauté et ses nuances. Les meilleures peuvent être conservées plus de 60 ans. Après 100 ans elles deviennent des objets de collection.

logo Fabrication de l’encre

La pierre à encre (suzuri 硯)

La pierre à encre est donc utilisée lors de la préparation de l’encre par frottements. Elle est constituée d’une partie plate (la montagne) et d’une partie creuse (la mer). L’encre est frottée selon un mouvement circulaire qui rappelle le caractère "の". Elles sont taillées soit à partir de roches éruptives sous-marines(Tankei) soit à partir de roches sédimentaires(Kyûjû). Les Tankei jouissent d’une meilleure réputation , elles peuvent résister à plus de 100 ans d’utilisation, c’est pourquoi les calligraphes y accordent un attachement particulier. Aujourd’hui, pratiquement toutes les mines de bonne qualité sont fermées ou produisent en très petites quantités. Les marques les plus célèbres sont les Amabata, les Genshô-seki (occupent 80%du marché), et les Ogatsu-suzuri (dont la réputation remonte à Edo). A noter qu’une encre de bonne qualité ne révèle son potentiel qu’à condition d’être utilisée sur une pierre de qualité similaire, mais toutes les pierres ne s’accordent pas avec n’importe quelle encre. Sous un aspect lisse, la surface d’une Suzuri présente une certaine rugosité pour un meilleure réalisation de l’encre. On dit qu’au moment de la préparation de petites particules de la pierre se mêlent à l’encre. La préparation de l’encre est aussi un moment privilégié pour se relaxer avant de commencer la calligraphie.

Le papier (washi 和紙)

Le papier fut inventé en Chine plus de 2 siècles avant notre ère. Son utilisation se développa fortement sous l’impulsion du bouddhisme, ce qui fut également le cas au Japon. Mais ce support n’apparut que bien plus tard dans l’archipel, au V° siècle. Le papier et le perfectionnement constant des techniques de fabrication a eu un grand impact sur l’évolution de la peinture et de la calligraphie. La fabrication du papier commence à se démocratiser à partir du VII° siècle sous l’influence du pouvoir dirigeant pour un meilleur agencement et ordonnancement du pays. Les papiers japonais sont encore aujourd’hui considérés comme les meilleurs. La véritable astuce des Japonais réside surtout dans l’idée d’avoir rajouté un agent visqueux, le "Neri", couplé à une technique de fabrication particulière afin de produire du papier plus fin et résistant. Mais l’utilisation du papier ne se résume pas seulement à un support d’écriture mais est utilisé pour fabriquer des volets, des parapluies, des vêtements, des lanternes, des futons…

Les principales plantes utilisées dans la fabrication du Washi sont le Kozô(un arbuste de la famille du mûrier), le Ganpi, le Mitsumata ou encore le Wa-gasen(imitaion chinoise). Pour les calligraphes le papier est choisi en fonction de ses propriétés absorbantes de l’encre. On choisira de préférence un papier peu absorbant pour le tracé des kana (pour un tracé net) et inversement pour les kanji. Mais de nos jours, pour les artistes, le poids des tradition n’est plus aussi présent dans les esprits et les artistes peuvent se permettre d’innover.

logo Fabrication du papier

Le sceau

Outre l’importance quotidienne de la gravure de sceaux que l’on connaît en extrême-orient on connaît moins son origine, très liée à la calligraphie. Les Chinois en sont à l’origine et ont d’abord marqué là un acte civilisateur. On peut en effet y voir une des premières formes d’imprimerie au monde. C’est en Chine que l’on peut trouver les meilleurs pierres pour la gravure. Les meilleures sont en jade ou en bronze, jadis réservées aux empereurs, elles ne peuvent être travaillées que par des professionnels. Mais l’utilisation de matériaux plus tendres comme l’ivoire, la corne, le bois ou divers alliages l’ont démocratisés. C’est ainsi que de nombreux lettrés s’y sont essayés et ont apportés de nombreuses personnifications comme leur nom, leur ville natale, la date de gravure, des dessins… Les styles de calligraphie Tensho sont tout aussi variés que les possibilités offertes par la calligraphie sur papier. C’est pourquoi les écoles des Beaux-Arts chinois l’enseignent encore aujourd’hui. La composition, la technique au couteau, et la technique calligraphique forment bien une forme d’art à part entière.

Les sceaux occupent donc une place importante dans la composition calligraphique: la taille et la position de ce dernier sur la page doivent conserver l’harmonie de l’ensemble et même la renforcer. Au Japon un calligraphe débutant peut choisir son propre nom mais quand arrivé à un certain niveau c’est son sensei qui lui en trouve un, conservant souvent un caractère de son propre nom commun à tous ses élèves. Les sceaux sont utilisés avec de la pâte de cinabre rouge pour être imprimés. Comme pour le reste du matériel la pâte chimique n’est pas recommandée. La pâte de cinabre est faite de d’un mélange de mercure, de soufre, d’huile de ricin, d’un liant végétal et… de cinabre.

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icon Auteur: PLAY-CHAN

2 Réponse à “La voie de l’écriture”

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