Le bonsaï au quotidien (pour les bonsaï dit d’intérieur)

A quel endroit placer son bonsaï?

Ici, il faut oublier le coté décoratif de votre arbre, beaucoup d’arbres meurent chaque année car ils ne sont pris que pour de vulgaire objet de décoration et sont ainsi placés sur une télé, sur un bureau etc… Le seul endroit où votre bonsaï (ici je parle bien de bonsaï d’intérieur) peut vivre en bonne santé, c’est tout près d’une fenêtre. Trouvez celle qui est la mieux exposée, c’est-à-dire la plus lumineuse. Mais pas forcement celle qui est au sud! Si ça se trouve, vous n’avez même pas de fenêtre au sud ; une exposition nord est tout aussi bien. Il se peut que les meilleures fenêtres se trouvent dans votre cuisine, dans votre salle de bain, ou dans vos toilettes! Mais n’allez pas penser que c’est un sacrifice que de mettre votre bonsaï dans une pièce où vous ne le verrez pas en permanence. Vous en profiterez bien sûr moins, mais lui en profitera beaucoup plus.

Donc il faut une fenêtre bien éclairée, et s’il le faut, "collez" votre petit arbre contre la fenêtre. Sachez aussi que votre bonsaï pourra être sorti en plein été et que par conséquent, il aura sûrement plus de lumière.

Mais si, malgré cela, il n’y a pas assez de lumière et que votre bonsaï risque de mourir, que faire? Eh bien il existe des éclairages artificiels fait exprès pour cela! Des ampoule horticoles, vous lesplacez au-dessus de votre bonsaï et vous régulez le temps de lumière (jour et nuit). Avec cette technique, l’arbre se portera on ne peut mieux.

Mais est-il possible que l’arbre reçoive trop de lumière? Eh bien oui, déjà s’il y a trop de lumière (en plein été, plein sud) l’arbre va sûrement se dessécher. Vous devrez l’arroser énormément sinon il se déshydratera, on appelle cela un coup de chaleur. Le problème n’est donc pas l’excès de lumière en lui-même, mais la chaleur que celui-ci apporte!

Évitez de le changer trop souvent de place

En plein nature, on ne déplace pas un arbre tous les 4 jours! Mais le bonsaï peut changer d’emplacement de façon saisonnière. Il faut que vous trouviez la meilleure place pour lui et que vous le laissiez s’installer pour longtemps.
Petite remarque : comme toutes plantes d’intérieur, votre bonsaï va avoir tendance à se déformer, toutes ses feuilles se tourneront vers la source de lumière. Aussi, tournez le pot de temps en temps (2 fois par semaine au grand maximum, mais une fois pourrait aller).

Un courant d’air ? Brrr fait froid

De mauvaise réputation, on met sur le dos des courants d’air la mort de nombreuses plantes. Mais en fait, le courant d’air en plein nature et très fréquent puisque que le vent souffle très souvent. Donc ce n’est pas en rapport avec l’air, mais la température! En effet, ouvrez la fenêtre en été, votre bonsaï n’en souffrira pas s’il fait chaud ; faites de même en plein hiver, votre bonsaï n’appréciera certainement pas : il va perdre brutalement ses feuilles, car l’air est passé de chaud à très froid!

Donc ce n’est pas les courants d’air qu’il faut éviter, mais les changements de température.

Les bonsaïs en extérieur

C’est à peu près la même chose que pour les bonsaï d’intérieur. Leur emplacement, suivant le type d’arbre variera, mais le mieux (surtout en plein été) c’est la mi-ombre. Donc l’emplacement est beaucoup plus facile à décider.

Mais d’autres problèmes peuvent survenir tels que des pluies incessantes et la grêle!

– S’il pleut sans cesse pendant une longue période, la terre ne peut plus sécher. Les racines vont finir par souffrir d’un excès d’eau. La seule chose à faire et d’abriter l’arbre pour laisser à la terre le temps de sécher.
A présent, si ce n’est qu’un petite pluie qui dure quand même un peu longtemps, faites en sorte que le pot de l’arbre soit penché pour que l’eau puisse s’écouler par les trous du pot.

– Quant à la grêle, elle peut déchiqueter le feuillage de votre bel arbre, voire même casser certaines branches, il faut dans ce cas aussi abriter votre arbre.

Le bonsaï et l’eau

A quelle fréquence faut-il l’arroser?

Imaginez un bonsaï en plein hiver, il recevra peu de lumière, il ne fera pas très chaud et la terre mettra plus de temps à sécher.
Imaginons-le maintenant en plein été où il fait très chaud et où il reçoit beaucoup de lumière.

Le bonsaï a besoin d’un arrosage fréquent mais cette fréquence varie suivant les saisons et d’autres paramètres. Les paramètres sont les suivants : la saison, l’exposition lumineuse, l’hygrométrie, la température ambiante, le volume du pot, la nature de la terre, l’enracinement et aussi l’état de santé de l’arbre. C’est pourquoi dire "j’arrose mon arbre tous les 2 jours" est impossible, l’arrosage varie beaucoup.

Comment je sais qu’il faut arroser?

Je viens de dire qu’il faut arroser en fonction de l’état du sol. Mais est-ce qu’il faut que la terre soit sèche superficiellement ou totalement? Cela dépend en fait de l’espèce et de la vitesse à laquelle le sol sèche:

– Si le sol sèche très vite, le risque d’excès d’eau est minime. Par contre, il est possible que le bonsaï ait soif avant que l’on ne s’en rende compte! Dans ce cas-là, ne laissez que la surface sèche.

– Si le bonsaï a des problèmes, ou si la terre garde trop longtemps l’humidité, ou si enfin il y a peu de lumière, il vaut mieux laisser sécher plus que la surface du sol! Grattez la terre dans un coin du pot pour voir si elle est sèche en profondeur.

Pluie ou bain? Comment dois-je arroser?

Il y a deux façons d’arroser : en pluie, c’est-à-dire par-dessus, à l’aide d’un arrosoir ou bien par un bain, en immergeant le pot dans une bassine d’eau a température ambiante. Là encore vous devez faire attention, ces deux méthodes ont leurs avantages et leur désavantages. Ce qui suit vous aidera sûrement :

– Pour arroser correctement en pluie, il faut effectuer plusieurs arrosages (le mieux c’est trois arrosages), à quelques minutes d’intervalle. Il ne faut pas croire que, parce que des gouttes d’eau s’écoulent des trous du pot, la terre est bien arrosée. Si la terre est sèche, elle se fraiera facilement un chemin sans vraiment humidifier la terre.

– Si votre bonsaï manifeste des excès d’eau, vous devriez arroser en pluie. Ainsi la motte sera moins saturée d’eau, séchera plus vite et restera aérée, ce qui réglera facilement le problème.

– Si la surface du sol forme une butte et que la terre n’est pas collante, l’arrosage en pluie provoquera vite une érosion du relief.

– Si votre arbre vit dans une terre argileuse et collante, le bain est le meilleur moyen d’obliger cette terre à accepter l’eau.

– L’arrosage par bain est en général plus complet et plus rapide. La difficulté est de fixer une durée raisonnable à ce bain. Il faut éviter les macérations qui asphyxient les racines et risquent d’entraîner leur pourriture. Avec une terre drainante et équilibrée, quelques secondes suffisent. Avec la glaise, il faudra beaucoup plus de temps. Un bon moyen est d’observer les bulles qui s’échappent du pot : lorsqu’il n’y en a presque plus, c’est que la motte est bien imbibée d’eau. Faites ensuite s’écouler l’excès d’eau par les trous en penchant le pot.

Quelle eau dois-je utiliser?

L’eau la moins chère est encore celle qui coule de votre robinet^^. Elle semble tout à fait bien, mais présente quand même des inconvénients:

– Elle contient du chlore. Mais ce n’est pas un véritable problème. Il suffit de prendre l’eau quelques heures avant l’arrosage (ou après, pour l’arrosage suivant), ainsi le chlore se sera volatilisé et l’eau sera à une température ambiante.

– Le second problème ne se pose que dans certaines régions et avec certaines espèces : il s’agit du calcaire. Ce dernier est un composant ionique, le carbonate de calcium , dont la solubilité dans l’eau diminue avec la température. A force, votre bonsaï va montrer des signe de carence. Il y a plusieurs façon de régler ce problème : soit vous filtrez l’eau, soit vous utilisez une eau minérale très peu minéralisée. L’eau provenant de sources montagneuses est très bien.

Récapitulatif

Ce qu’il faut faire

  • Arroser le bonsaï en fonction de l’état du sol.
  • Arroser plusieurs fois en pluie.
  • Arroser avec de l’eau "chambrée".
  • Laisser plus ou moins sécher selon l’espèce.
  • Ne compter que sur soi-même pour l’arrosage.
  • Pendant les vacances, confier son bonsaï à une personne vraiment digne de confiance.
  • Laisser le bonsaï s’égoutter avant de le remettre dans sa soucoupe.

Ce qu’il ne faut PAS faire

  • Arroser selon un planning : tous les x jours.
  • Arroser superficiellement au goulot.
  • Laisser macérer le bonsaï 5 min ou plus dans la bassine d’eau.
  • Utiliser de l’eau tiède ou glacée.
  • Arroser tous les bonsaï le même jour car c’est "le jour de l’arrosage".
  • Laisser un petit arbre sans surveillance pendant plusieurs jours.
  • Utiliser un arrosage automatique sans test préalable.
  • Laisser de l’eau en permanence dans la soucoupe, sous prétexte que cela fera une réserve à l’arbre.

Dois-je vaporiser de l’eau sur mon bonsaï?

Vaporiser de l’eau sur le feuillage d’un bonsaï peut paraître un très bon moyen d’améliorer l’hygrométrie. Mais en fait, quelques minutes après la vaporisation, l’eau s’est évaporée et la vapeur d’eau ainsi formée s’est répandue dans toute la maison. L’ambiance autour du bonsaï n’a donc pas changé. Et si l’on vaporise trop souvent, et avec un peu trop d’insistance, cela devient une sorte d’arrosage, le sol ne sèche plus et les problèmes d’excès d’eau vont arriver à grand pas. Alors quand vous vaporisez de l’eau sur le feuillage de votre bonsaï, contentez-vous d’y déposer une petite rosée.

La fertilisation

Les bonsaï ont besoin de beaucoup de nourriture. Le lessivage, lié à la répétition des arrosages, a vite fait de priver les arbres des éléments essentiels. C’est pourquoi le fertilisation est à soigner. Je vais vous donner quelques conseils :

Préférez donner de l’engrais en petites quantités et souvent, que beaucoup à la fois et trop rarement.

– Faites des apports réguliers, toutes les trois semaines (attention! tout dépend aussi de la taille du pot).

– Si vous utilisez de l’engrais organique sous forme de granulés, écrasez les billes et saupoudrez-en la surface de la terre. L’engrais ira plus vite dans le sol.

– L’engrais organique est préférable aux engrais chimiques. Ceux-ci, bien qu’ils soient très efficaces, sont difficiles à contrôler. La nature du substrat, la qualité de l’eau d’arrosage, la fréquence des arrosages font qu’il est impossible de le doser correctement.

– Fertilisez les arbres à compter du tout début du printemps, au grossissement des bourgeons jusqu’à la mi-automne.

– Attendez trois semaines environ pour mettre de l’engrais à un arbre qui vient juste d’être rempoté.

– Si vos arbres manifestent des signes de carences, ayez recours aux oligo-éléments administrés sous forme d’engrais foliaire.

– N’allez pas vous compliquer la vie à chercher un engrais spécifique. Utilisez un bon engrais organique complet.

Quelques espèces au cas par cas

Serissa Foetida- Serissa japonica

L’arbre aux mille étoiles.

Cet arbre au nom charmant donne de très beaux petits bonsaï aux minuscules feuilles lustrées, dont l’écorce est rapidement fissurée et noueuse, offrant à profusion des nuées de petites fleurs blanches en trompette à tout moment de l’année (principalement en été).

Un peu plus grand qu’un arbuste à port bas et étalé dans la nature, il développera un tronc vertical si on le guide avec soin. On le retrouve souvent dans des plantations groupées ou dans les formes à troncs multiples qui mettent son feuillage et ses fleurs en valeur.

La croissance tellement rigoureuse de cette espèce, qui est en fait l’une des plus populaire, est idéale pour les débutant. Mieux vaut acheter plusieurs petits arbres et les replanter dans un même pot (assez grand, cela donnera une idée de "forêt").

Emplacement

Ces petits arbres sont capables de se remettre de nombreux chocs comme ceux des " courants d’air (on appelle ça courant d’air, mais c’est en fait la température qui baisse rapidement, c’est très mauvais pour l’arbre, imaginez-vous, sortant en plein hiver alors que vous étiez dans un sauna ), du froid et aussi d’un sol trop sec mais que dans une courte période. Pour une plus grande sécurité, n’exposez pas un serissa à une température inférieure à 12°C. Même à cette température, il risque de perdre des feuilles. L’idéal serait un emplacement à une température au-dessus de 20°C toute l’année.

Les serissa aiment la chaleur, mais pas pour autant un sol trop sec!

Entretien

Taille:

Taillez les branches indésirables à tout moment de l’année (sauf en pleine fleuraison). Éclaircissez les zones où le feuillage est surchargé quand la croissance est au plus faible (vers l’hiver). Une taille d’été provoquerait des masses de pousses vigoureuses. Plus la taille sera sévère, plus l’arbre émettra de pousses.

Arrosage:

Les serissas apprécient une atmosphère bien humide. Mais évitez de trop les arroser sous peine d’asphyxie. Vous pouvez par contre laisser le pot au-dessus d’un plateau rempli d’eau.

Engrais:

Un engrais équilibré pendant que l’arbre est en pleine croissance.

Attention

Même si les serissa aiment une ambiance très humide, il ne faut pas pour autant les "noyer".
Faites attention également aux fleurs qui sont extrêmement fragiles.
Si des feuilles jaunes apparaissent, ne vous inquiétez surtout pas, c’est tout à fait normal, l’arbre renouvelle ses feuilles.

Attention à ne pas mouiller les fleurs, elles faneraient.

Voici trois images de cet arbre magnifique:

Voici un Serissa en " cascade ", c’est-à-dire que l’arbre pousse, mais vers le bas.

Le magnifique feuillage de cet arbre, des feuilles minuscules et splendides.

Et pour finir avec cet arbre, voici ses fleurs, petites, splendides et fragiles.

Cryptomeria japonica – Cèdre japonais

Le cryptomeria est un très grand arbre élégant, portant sur une structure de branches horizontales en éventail, de larges plateaux avec peu de feuillage.
Ses aiguilles forment une couverture dense sur des rameaux d’un vert charnu, qui se courbe vers le bas lorsqu’ils sont jeunes, incapables de supporter le poids du feuillage. Au fil des âges, les rameaux se raidissent et se redressent.
De nombreuses pousses émergent aux intersections des branches et des ramilles, en réaction à la taille et au pincement régulier. Comme sur tous les conifères, les branches de cette espèce sont souples et se courbent facilement jusqu’à un certain point. Si ce point est dépassé, les branches cassent.

En hiver, le feuillage change pour devenir bronzé ou brun. Dans un premier temps, l’arbre donne l’impression d’être en train de mourir mais c’est tout à fait normal à cause du changement de saison. Le feuillage retrouve une teinte verte dès le retour du printemps.

Emplacement

Dans leur Japon natal, les cryptomerias vivent au bas des pentes montagneuses où ils sont enveloppés de brouillard le matin et exposé au soleil le restant de la journée.

Cet arbre se portera très bien eu soleil, du moment que le pot ne se dessèche pas par évaporation et qu’il soit possible de brumiser le feuillage deux à trois fois par jour. Sinon, mieux vaut essayer la mi-ombre. En hiver, il suffira de protéger l’arbre des gelées prolongées et du vent.

Entretien

Taille : Il faut tailler les branches et améliorer leur structure à la fin de l’été, quand l’arbre a le temps de commencer à cicatriser avant l’hiver. Il faut éclaircir les zones surchargées eu printemps.

Pincement : Les extrémités de toutes les nouvelles pousses doivent être pincées avec les doigts alors qu’elles sont encore tendres et que les aiguilles sont d’un vert pâle.

Arrosage : Le cryptomeria apprécie d’avoir les racines au frais et dans l’humidité. Il faut donc arroser copieusement pendant la saison de croissance mais pas si souvent, afin que la terre soit saturée en permanence. En hiver, n’arroser que lorsque le sol semble asséché.

Engrais : Il faut appliquer un engrais universel du printemps jusqu’à la fin de l’été, puis un engrais sans azote au début de l’automne et un engrais organique au milieu de l’hiver pour améliorer la croissance pour le printemps.

Attention

Le feuillage dense du cryptomeria et un havre pour les araignées rouges qui pompent la sève des pousses fines et de la base des feuilles, faisant brunir de larges zones et provoquant un dépérissement. Par prévention, il vaut mieux enlever les feuilles mortes et vaporiser de l’eau fraîche avec un insecticide.

Quelques images pour vous montrer la beauté de cet arbre:

Magnifique spécimen avec un tronc très droit.

On peut voir ici l’arbre qui a perdu ses feuilles, on voit sa ramure élégante.

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Suite: Le bonsaï – partie 5 (références)

Voici une liste d’ouvrages et sites internet qui constituent les sources du dossier sur le bonsaï:


Bibliographie

Mon premier bonsaï de Pierre Vergnes

Édité chez L’ami des jardins, en hors-série.
Il est possible de le trouver en jardinerie pour 6.10 euros.

L’art du bonsaï

Édité chez L’ami des jardins, en hors série.
Également 6.10 euros.

Le bonsaï avec Jean-luc Salles

Édité chez LES DOSSIERS Mon jardin, ma maison.
On peut le trouver pour environ 7 euros.

Créer et soigner son bonsaï

Édité chez LES GUIDES mon jardin, ma maison (format réduit de celui de la collection au dessus).

En jardinerie à 5.50 euros.

Sites internet

– Forum sur le bonsaï

www.parlonsbonsai.com

– Encyclopédie sur le bonsaï

www.parlonsbonsai.com

– Petit site sur le bonsaï

http://artbonsai.free.fr

– Le site d’un très bonne boutique à Paris. Vous pouvez aussi les appeler, ils vous conseilleront bien.

www.larbredevie.com

Photos

http://site.voila.fr/babadubonsai

Auteur: lalain

5 Réponse à “Le bonsaï”

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