De gauche à droite : un fabricant de shamisen et son client, 1909; une geisha joue du shamisen à Tokyo, 1870; illustration de Kitagawa Utamaro d'une geisha jouant du Shamisen, 1800.

Le shamisen est un instrument traditionnel qui, après avoir traversé les âges, fit son apparition au Japon au milieu du XVIe siècle. Luth à trois cordes, il accompagne récits et chants populaires.

Histoire

Dans l’Egypte antique, il existe un instrument à trois cordes, recouvert de peau, appelé « Nefer » ou « Nofer ». Celui-ci s’est développé en Setaru de trois cordes en Perse. « Se » signifie « trois » et « Taru » signifie « corde » ayant ainsi la même signification que le mot « Sanshin ». Le Sanshi est un instrument à trois cordes, recouvert de peau de serpent développé en Chine, sous la Dynastie Yuan. Il sera présenté dans le royaume de Ryukyu sous la dynastie Ming. Cent ans plus tard, Akainko, grand génie dans le Ryukyu, améliore l’instrument et compose de nombreux morceaux. Ainsi naît la musique de sanshin de Ryukyu.

Vers 1562, l’instrument fait son apparition au Japon dans le Kansai et l’île de Kyushu grâce au commerce maritime. La difficulté pour se procurer de la peau de serpent est telle qu’on la remplace par de la peau de chat ou de chien. Trente ans sont encore nécessaire avant que la forme de base du shamisen soit établie. Les plus vieux shamisens qui existent aujourd’hui ont été fabriqués sur ordre de Toyotomi Hideyoshi à Kyoto.

Le théâtre Nôh et le Kabuki utilisent les mêmes instruments, mis à part le shamisen qui est devenu une part indispensable pour le Kabuki, ainsi que pour les chants populaires de l’ère Edo (1603-1868). Il devient également l’instrument de prédilection des geïshas.
Il existe différents types de shamisens (chosen, kirisen, taisen,…) ainsi que de nombreux types de plectres et ponts pour créer un large éventail de sons et divers modèles de musiques.

Présentation de 4 styles de shamisens différents.
Images : bachido.com

Composition

Le shamisen est composé de deux parties en bois : le « Do » et le « Sao ». La première partie est une boite carrée couverte de peau de chaque côté, la seconde partie est le cou.

Le bois le plus estimé pour le shamisen est le koki, un genre de bois de rose, mais le bois de rose, la noix et la mûre sont également employés. Le sao mesure 62,5 cm de long mais l’épaisseur diffère selon le type de shamisen. Les trois types de bases sont le « hosozao », le « chuzao » et le « futazao». Normalement composé d’une seule pièce de bois, le sao est parfois divisé en deux ou trois morceaux afin d’être transporté plus facilement.

Le coing chinois, la mûre et le bois de zelkava sont utilisés pour la confection du « do ». Il est couvert sur le dessus et le dessous de peau de chat ou de chien, des peaux en plastiques ont également fait leur apparition.
Les cordes sont faites de soie la plupart du temps, mais le nylon est aussi utilisé, et sont numérotées de haut en bas. Pratiquement toutes les parties du shamisen sont faites à partir de matériaux importés, exceptée les cordes qui sont produites au Japon, principalement dans la préfecture de Shiga.

Les vibrations sont transférées des cordes vers les peaux grâce à un pont ou « koma » amplifiant ainsi les sons. Il existe différents koma de par leur taille, leur poids ou les matériaux utilisés (ivoire, corne de buffle d’eau, fanon de baleine, ébène, bambou,…). Le type de son du shamisen dépend du type de koma utilisé.

Comment jouer

Il y a trois accords de bases : le « honchochi », le « ni agari » et le « san sagari ». Chaque accord apporte un sentiment légèrement différent pour refléter l’atmosphère du morceau, exprimer les différences entre les genres et ainsi varier les morceaux. En plus des accords de base, il existe d’autres accords qui sont employés dans de rares occasions.

Le shamisen est joué avec un plectre ou « bacchi », mais il arrive que de temps à autre le joueur gratte les cordes avec ses doigts. C’est le cas du style Kouta qui n’utilise pas de plectre.

Photo de différents bacchi
Crédit photo : Michael Coghlan

Extraits musicaux

Voici quelques extraits du groupe Yoshida Brothers, qui a réussi à mélanger musique traditionnelle et musique moderne :

Indigo

Nikita

Sources

Auteur: Kalyss

8 Réponse à “Le shamisen”

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