La restauration de Meiji et le Bakumatsu

PLAN

I. Les mesures et les aspirations de la politique de l’ère Meiji

1) Une rupture avec l’ère féodale

a) L’ébauche d’un gouvernement nouveau
b) La Constitution des cinq articles

2) Les influences occidentales

a) Une ouverture forcée du pays et le début du Bakumatsu >
« invasion » de l’amiral Perry

b) Une volonté de s’ouvrir au monde après le règne isolationniste des
Tokugawa > la clairvoyance de Fukuzawa Yukichi

II. Les conséquences directes de cette politique sur la classe
des samouraïs

1) Le samouraï, symbole de l’ère féodale perd progressivement

son statut et sa valeur

2) Les révoltes et les guerres caractéristiques

a) La guerre de Boshin et ses batailles importantes
b) La guerre de Seinan marque la fin véritable de l’ère des samouraïs
> Saigo Takamori, le dernier samouraï

III. Comment l’esprit samouraï a-t-il perduré dans le temps
> Phénomène de « Samouraïsation » de la Culture et de
la Société

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Introduction

Le 23 Octobre 1868, la Cour Impériale du Japon proclamait le nouveau nom des années : Meiji. La coutume de donner un nom aux années remontait au Moyen Age : il changeait à l’occasion d’un évènement marquant, heureux ou malheureux. Mais en 1868, la Cour décidait que toutes les années du règne de l’Empereur, qui venait d’être solennellement intronisé devaient porter le même nom.
Ce nom encore fut offert à ce même empereur à titre posthume, à sa mort, en 1912.

Après environ 600 ans de régime shogounal, le Japon revient à son ancien mode politique, le régime impérial, tout en apportant l’avancée technique et technologique qui lui permit de s’ouvrir au monde occidental et dont on tira le nom de « politique éclairée ». Mais les vrais acteurs de cette Restauration était les derniers représentants d’une ère qui ne tarda pas à être révolue : les samouraïs. Emportant avec eux la dernière part de féodalité qui subsistait au Japon, ils contribuèrent à travers des mesures politiques et des guerres, à hisser le pays au rang des autres puissances mondiales.

Bien après la disparition des samouraïs, peut-on affirmer que leur esprit séculaire a su persister à travers des valeurs que l’on retrouve toujours dans le Japon contemporain ?

I. Les mesures et les aspirations de la politique de l’ère Meiji

L’histoire politique de l’ère Meiji est apparue au fil du temps comme une lutte pour l’émancipation des principes démocratiques au sein du gouvernement. Mais celle-ci semblait compromise de par le nombre considérable d’antagonismes personnels agissants ainsi que par les réminiscences du passé féodal.

1) Une rupture avec l’ère féodale

a) L’organisation du nouveau gouvernement

La première tâche des leaders japonais, après que le shogun ait rendu ses pouvoirs à l’Empereur, fut de changer les règles complexes et hétérogènes des Tokugawa par un contrôle singulier et unique sur tout le pays. Cela ne put se réaliser que par paliers, et le premier gouvernement mis en place ne fut que provisoire. Son but était de symboliser un pouvoir central et de camper une position jusqu’à ce qu’une forme plus adéquate soit élaborée. Ce qui fut remarquable, bien au-delà de son organisation, était la qualité de ses membres, dont les décisions devaient définir et fixer un modèle politique dont il serait difficile de s’écarter pour l’avenir du Japon. Cette subtilité ne fut reconnue que bien plus tard, mais l’histoire montre que cette oligarchie a ouvert la voie au Japon post Restauration et posé les grandes lignes d’une politique nationale.

Ils appartenaient à une époque où l’opinion publique était suffisamment tenue a l’écart ou aveugle, et où la politique n’atteignait pas les milieux intellectuels ce qui permettait d’adopter des décisions rapides et arbitraires de la part des autorités.

Ce premier gouvernement consistait en une simple structure : un Contrôleur Suprême, un Conseil des Anciens et un Conseil des Jeunes. Le contrôleur suprême était un prince impérial et sous lui des députés composés des deux cours de nobles de haut rang.
Iwakura et Sanjo, dans le département du contrôleur suprême, servaient des seigneurs féodaux, de jeunes samouraïs d’origine modeste provenant des puissants fiefs de Satsuma, Chôshû, Toza et Hizen, qui en se plaçant du côté de l’Empereur avaient précipité la chute des Tokugawa.

Parmi ceux-ci, Goto, Kanatsu, mais surtout Okubo, Kido et Takamori d’anciens féodaux familiers de la politique clanique possédant un pouvoir autoritaire. Ils étaient ceux qui exerçaient le réel pouvoir, bien qu’agissant dans l’ombre.

Le Conseil des Anciens était composé de nobles de la Cour et de nobles féodaux en nombre égal. Le Conseil des Jeunes, lui, était composé de courtisans et d’officiers féodaux de bas rang. Cependant, aucun de ces deux corps ne disposait d’une réelle autorité et cette disposition fut modifiée en Février 1868 et complètement révisé en Juin 1868.

Le gouvernement doit son existence à l’aide des grands clans qui ont su épouser la cause impériale, et fournir une force armée nécessaire à la restauration du pouvoir souverain. Le gouvernement de l’époque possède peu de moyens tant financiers que militaires, et aucune autorité morale si ce n’est celle du tout jeune Empereur (15 ans au moment des faits). Et bien que le shogun ne soit plus une réalité, les daimyos sont toujours maîtres de leurs domaines. La restauration serait incomplète si les féodaux n’étaient pas dépourvus de leur autonomie. Le gouvernement devait donc faire face à ce problème : se renforcer afin de pouvoir détruire les bribes de féodalité restantes en toute sécurité. Dans ce but, il dut se procurer une force de dissuasion voire même de répression pour faire face à toute volonté de rébellion. La première mesure fut de former et d’entraîner une armée nationale, ceci rendu possible grâce à la loi de conscription obligatoire, en 1870. Il était également essentiel de s’attacher l’aide des fiefs les plus puissants du pays. Fort heureusement, la majorité de ceux-ci étaient en faveur de la mise en place d’un gouvernement central fort. Ainsi, en mars 1869, les chefs des clans Satsuma, Chôshû, Hizen et Toza cédèrent volontairement leurs fiefs au trône, se déclarant du côté du gouvernement, bien décidé à en finir avec l’ère féodale.

Dès lors, le gouvernement fixa ses objectifs lors de la proclamation d’un décret impérial. Celui-ci reste dans l’histoire du Japon un symbole car il fut reconnu comme la première vraie constitution japonaise, même si elle n’en portait pas le nom. Cette charte, faite le 6 Avril 1868 et nommée Constitution des Cinq Articles, posa les fondations de la politique de l’ère Meiji.

b) La Constitution des Cinq Articles

Les trois premiers articles peuvent êtres considérés comme l’intention de mettre en place un parlement national ainsi que des assemblées locales, dans le but d’introduire des principes démocratiques au sein du gouvernement, et d’opter pour la liberté et l’égalité ainsi que la poursuite du bonheur. Tout cela dans le but de fonder une sorte de « vie nationale ».

Le quatrième article peut être lu comme l’abolition de toute institution n’étant pas en accord avec la doctrine des droits nationaux. Dans ce sens, on peut rapprocher cet article de ceux du Buke Shohattô, qui avait promulgué la loi des guerriers sous l’ère Tokugawa et qui étouffait toute volonté de rébellion à l’encontre du Shogounat de la part des daimyos et des samouraïs, en exerçant un contrôle strict sur leurs activités aussi bien à la Cour que dans leurs fiefs.

Le cinquième article est très représentatif de la politique de rayonnement propre à l’ère Meiji. Il consiste à rechercher le savoir et la connaissance à travers le monde – il est entendu par là le savoir occidental – afin de promouvoir la grandeur de l’Empire.

La première ébauche de cette constitution fut écrite par Yuri Kimimasa et Fukuoka Kôtei, et répandue par Takayoshi Kido. De plus, sur les conseils de Kido la constitution fut rendue publique (paradoxalement sauf pour le peuple) car l’opinion des clans était divergente et constituait un danger potentiel. Il était donc nécessaire de donner un caractère d’ « attitude générale » à suivre.

L’organe suprême était le Dajôkuan ou Conseil d’Etat, concentrant tous les pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire). Chaque pouvoir était exercé par trois corps distincts mais faisant partie du Conseil. Il y avait la chambre délibérative comprennant une chambre haute et une chambre basse, l’office du président du Conseil, les départements d’Etat, de Religion Shintô, de la Guerre, des Affaires Etrangères, des Finances et de la Justice. Les offices les plus importantes revenaient aux princes ou aux nobles de la Cour. Cependant le pouvoir réel restait aux mains de ceux qui dirigeaient dans l’ombre : les anciens samouraïs des clans de l’Ouest, Okubo, Kido, Goto, Itagaki, Soyejima, Ito, Okuma et Saigo.

Bien que le Bakufu et son autorité féodale se soient éteints avec les Tokugawa, les vestiges de l’ancienne ère restèrent présents à travers les samouraïs et leur esprit.

2) Les influences occidentales

a) Une ouverture forcée du pays et le début du Bakumatsu

Le domaine le plus en inadéquation avec les institutions politiques en vigueur était la politique étrangère. La considération des menaces extérieures était une des mesures de la réforme de Tempô. Les vaisseaux occidentaux apparaissaient déjà à une fréquence élevée dès 1790 – bien qu’il y ait eu des précedents, comme l’île de Dejima qui fut accordée aux Hollandais en 1639 – Russes par le nord, Anglais et Américains par le sud. Tokugawa Ienari, shogun de l’époque demande aux daimyos de renvoyer ces vaisseaux. Peu après l’ère Tempô les affrontements entre japonais et étrangers à Ezo (Hokkaïdô) furent reportés. Mais en 1837, un combat éclata dans la baie d’Edo près du quartier général du shogun. Ce dernier fit feu sur le Morrison, un bateau privé venu rapporter sept naufragés japonais et probablement désireux d’initier commerce et évangélisation.
Le gouvernement japonais était de plus en plus perturbé par les rumeurs annexionnistes des Anglais dans les Iles Bonin et par la défaite des Chinois dans la guerre qui les opposaitt aux Anglais (1839-1841).

Mais la politique d’Edo restait fidèle au Sakoku, la politique de fermeture. De plus, la population y était aussi hostile. Dès lors, il apparaît évident que le Japon ne s’ouvrira pas de son propre gré.
Lorsqu’en juillet 1853, le gouvernement américain envoie une
flotte pour contraindre le Japon à s’ouvrir, cette situation va poser
un problème au sein du pays. L’arrivée de l’amiral Perry et de quatre vaisseaux dans la Baie d’Edo et le non-respect du protocole diplomatique, il rejeta l’envoie de ses bateaux a Nagasaki par les autorités shogunales, demanda que la lettre du président Filmore soit lue par un officiel shogunal de haut rang à une cérémonie à Uraga, laissant planer le doute de l’emploi de la force si les exigences n’étaient pas exaucées, amena le Japon à se munir d’une défense côtière mais stimula paradoxalement l’activité commerciale à Edo et dans les environs. Ainsi le gouvernement d’Edo, consterné, se retrouva en pleine crise, que l’on nomme bakumatsu (littéralement : la fin du Bakufu), au point de demander l’avis de la cour de Kyoto.

L’Empereur et les daimyos réclamèrent l’expulsion des étrangers. Devant cette situation, les autorités firent évacuer femmes et enfants des villes en cas d’hostilité. De plus, les samouraïs cherchèrent à s’armer.
Une fois la lettre de Filmore lue et considérant le blocus ainsi que la supériorité militaire américaine, le shogun n’eut pas d’autre alternative que de s’exécuter.

Deux ports furent ouverts aux Américains : Shimoda et Hakodate.
Les autres pays occidentaux et la Chine en profitèrent pour signer le même type d’accords commerciaux. Les Tokugawa tentèrent de réformer l’armée japonaise pour la mettre au niveau de celles des Occidentaux, mais la cour de Kyoto refusa. De plus, elle accusa Edo d’avoir cédé face aux Occidentaux. Il y eut ensuite quelques actions éparses de Japonais contre les Occidentaux, mais rien qui puisse empêcher ceux-ci «d’entrer » dans le pays. La crise du Bakufu alla même jusqu’à amener l’Empereur à convoquer le shogun, ce dernier obéissant, signe que le pouvoir avait changé de mains. Le régime shogunal avait failli dans sa protection du pays. Aussi, une telle situation fut favorable aux princes mécontents de la cour de Kyoto et aux samouraïs des grands domaines, ceux-ci unissant leurs forces pour faire chuter le shogun.

b) Une volonté de s’ouvrir au monde après le règne
isolationniste des Tokugawa > la clairvoyance de Fukuzawa Yukichi

Fukuzawa naît en 1835 à Osaka. Dix-neuf ans plus tard le Japon va s’ouvrir au monde extérieur après deux siècles de repli sur soi. Ce fils d’une famille modeste de samouraï est devenu le symbole de la modernisation dans son pays, grâce notamment à sa curiosité insatiable dans tous les domaines.

Fondateur de l’université de Keio en 1858, ses livres comme Seiyô Jijô (Situation de l’Occident) ou ses essais Gakumon no susume (L’Appel à l’étude) ou Bunmeiron no gairyaku (Bref traité de civilisation) ont été, au même titre que les articles publiés dans son journal, des perches tendues aux dirigeants japonais pour qu’ils conduisent le pays sur le chemin de la modernisation. Après des années de fermeture, le Japon doit s’ouvrir au monde mais doit aussi s’intégrer à la communauté internationale grâce au commerce de ses produits, lesquels partiront à la conquête des marchés extérieurs.

Visionnaire, Fukuzawa a laissé une marque indélébile dans la pensée du Japon contemporain. Il a anticipé la marche de son pays vers la modernité. Pour reprendre une de ses citations : “mirai ni mukete, ima o ikiru” (Vivons le présent en nous tournant vers l’avenir), qui nous montre combien il était vital de se tourner vers le progrès. Le succès de ses ouvrages sur la vie en Occident prouve qu’il existait au Japon une certaine curiosité mêlée de tolérance pour le monde extérieur. Mais il y avait aussi des factions qui auraient voulu chasser les «barbares» et tous ceux qui s’intéressaient à l’Occident. Les joi ronin (samouraïs qui, agissant de façon autonome, voulaient jeter hors du pays ces étrangers) n’hésitaient pas à assassiner tous ceux qui incarnaient les idées occidentales, et des gens comme Fukuzawa étaient les premiers visés.

Un épisode marquant de la vie de Fukuzawa se déroula le 4 juillet 1868. Dehors, des samouraïs du Bakufu combattent contre des soldats impériaux à quelques kilomètres seulement de Keio-gijuku où Fukuzawa poursuit imperturbablement son cours d’économie politique. En ce jour où les forces de la Restauration affrontent celles du régime des Tokugawa en pleine décomposition, il déclara à ses étudiants, dont dix-huit seulement sur une centaine étaient présents : «quoiqu’il puisse se passer dans le pays et même si la guerre ravage notre sol, notre maîtrise du savoir occidental demeure.

Tant que cette école fonctionnera, le Japon continuera à faire partie du monde civilisé». Il exprime ainsi sa volonté à faire vivre ses idées novatrices fort de ses voyages et de son éducation occidentale, contre toute velléité anti-progressiste dont ont pu faire preuve les Tokugawa, ainsi que les samouraïs réfractaires à la politique d’occidentalisation de l’ère Meiji, afin de faire entrer le Japon de plein-pied dans le siècle à venir.

La plupart des étudiants de Keio étaient fils de samouraïs, et la décision du gouvernement (en 1871) d’abolir les domaines et de réduire les privilèges et prébendes héréditaires des nobles diminua d’autant le montant des sommes qu’ils pouvaient consacrer à l’éducation. Au bout de cinq ans, l’opération était terminée. La masse des shizoku (anciens samurai et leurs familles) reçurent une compensation forfaitaire dont le montant était négligeable par rapport à ce que recevaient les seigneurs (appelés «kazoku» ou aristocrates) et les shizoku du rang le plus élevé. La majorité d’entre eux – ceux qui occupaient un rang moyen ou inférieur dans la hiérarchie des samouraïs – étaient mécontents de cet arrangement et certains se rebellèrent. Seul Fukuzawa se déclara ravi de devenir un roturier (heimin) et refusa l’indemnité à laquelle il avait droit. Au cours de cette période, les étudiants de Fukuzawa, dont la plupart étaient des samouraïs, durent quitter l’école en raison de la perte de leurs privilèges, de la guerre et de l’inflation qui aggravait leurs difficultés financières.

Avec le bakumatsu et l’ouverture du pays sur l’Occident de plus en plus de samouraïs perdaient leur place au sein du gouvernement et au sein de la société.

II. Les conséquences directes de cette politique sur la classe
des samouraïs

Les samouraïs des quatre grands clans avaient rendu leur fiefs au moment où le gouvernement en avait le plus besoin. Il était en effet nécessaire d’éviter aux séparatistes de tenter de renverser le régime et générer une guerre civile.

1) Le samouraï, symbole de l’ère féodale perd progressivement
son statut et sa valeur

Les jeunes samouraïs, imbus de sentiments patriotiques et influencés par les incessantes réformes étaient désireux d’exercer leurs talents dans des sphères plus larges que leur fief. C’est pourquoi, après que le shogun ai rendu ses pouvoirs à l’Empereur, il était nécessaire et logique que les partisans de la Restauration fassent de même. Ils considéraient que la construction de provinces sous l’égide de la couronne était tout indiquée pour unir la nation.
Cette unité fut un des arguments principaux menant les seigneurs féodaux à adopter des mesures qui allaient contre leurs intérêts personnels.

Ainsi les réformateurs ont pu traverser une phase cruciale dans l’abolition du féodalisme. Il restait cependant des obstacles à surmonter. Les clans à peu d’exception près, suivirent l’exemple de leurs leaders avant la fin de l’année. Mais il subsistait encore des factions mécontentes, notamment dans le fief de Satsuma. C’est pourquoi le gouvernement dut faire un geste pour les satisfaire.

En 1871, une mission importante fut envoyée à Satsuma, mission dirigée par le prince Iwakura, député de l’Empereur. Elle comprenait aussi Okuma, un samouraï de grande influence dans le clan. Leur but était de demander à Shimazu de se ranger auprès de l’Empereur et en contrepartie d’obtenir une place importante au sein du gouvernement dans les affaires nationales.

Des missions similaires furent envoyées vers Chôshû ainsi que dans d’autres clans. Le résultat de ces missions fut la formation d’une armée de 8’000 hommes, introduisant la base d’une armée nationale.

La reddition des clans, bien qu’adoptée dans un décret de 1869 ne put être mise en place directement car le gouvernement ne disposait alors ni des ressources financières ni du personnel requis pour administrer de nouveaux territoires. De plus, le passage du statut de daimyo à celui de gouverneur civil impliquait une abolition totale du féodalisme, car, en effet, les ressources des fiefs reviendraient au gouvernement central. Plus radicalement même, les samouraïs ne pourraient désormais plus disposer d’une « armée privée ».

Le gouvernement inscrivit alors les territoires des clans sous la juridiction de l’Empire mais laissait a leur tête les précédents chefs, leur donnant le titre de gouverneur.

C’est seulement en 1871 que les fiefs devinrent des préfectures à part entière, sous administration du gouvernement central. Ce décret fut suivi par la mise en place, comme sous le Bakufu des Tokugawa, de la coupure des gouverneurs civils avec leur fief. En effet, le pouvoir voulait éviter toute tentative de trouble de la part des nouveaux chefs. Ceci aidant, il put réaliser ce coup de force car il s’était renforcé entre la charte de 1868 et le décret de 1871.

La formation d’un gouvernement central fort ainsi que d’une armée de circonscrits permettait au Japon d’envisager son avenir international avec confiance. Cependant le problème majeur était d’assurer la paix nationale. L’étape suivante consistait à compenser les dirigeants dans leurs pertes et de satisfaire la classe des samouraïs désormais inactive de manière à ce qu’ils ne se révoltent pas contre l’ordre nouveau. Il y avait eu des mesures similaires en 1868 pour compenser la perte des daimyos. Ces dépenses ne pouvaient cependant pas continuer d’exister au sein d’un gouvernement qui manquait de moyens.

Ainsi la classe des samouraïs, à qui était versée une rétribution, était un gouffre pour les finances impériales car elle représentait une classe de gens devenus improductifs, et ils virent leurs revenus s’amenuiser au fil du temps. Une solution à ces dépenses fut l’envoi d’une mission en 1871 sous le commandement d’Iwakura, comprenant Okubo, Kido et Ito. Cette mission avait pour but d’augmenter les importations et les exportations des franchises. Cette tentative ayant échoué, il ne restait plus qu’une option au gouvernement : diminuer le montant des pensions.

En 1876, le gouvernement imposa aux samouraïs et aux anciens daimyos une commutation. Les chefs de petits territoires ainsi que les samouraïs souffrirent le plus de ce changement. Si l’on considère qu’un samouraï de haut rang obtenait 1’000 boisseaux de riz avant la Restauration, en 1868 il n’en percevait plus que 400 et, en 1876, il était obligé de subsister avec l’équivalent de 150 boisseaux en monnaie. Avec cette baisse de revenus les samouraïs se retrouvèrent dans un état de misère qu’un homme normal ne pourrait endurer. Ces mesures lancèrent un mouvement de clameur chez les samouraïs. Ce plan réduisit les dépenses de l’état d’un tiers mais conduisaient inéluctablement à une période de révoltes.

2) Les révoltes et les guerres

a) La guerre de Boshin et ses batailles importantes

Ce que l’on appelle « Guerre de Boshin » est en réalité un ensemble de plusieurs conflits politiques entre pro impérialistes qui dégénéra en guerre civile.

Lors de la Restauration, Tokugawa Yoshinobu remit ses pouvoirs mais pas ses forces armées à l’Empereur. Le 8 Janvier 1868, il la déclara « illégale » et marcha sur Kyôto. La première bataille eut lieu à Toba et Fushimi près de Kyôto, le 27 Janvier, et les 15’000 hommes du Bakufu furent vaincus par les 5’000 hommes de la puissante coalition des fiefs de Satsuma et Chôshû. Après la défaite, Yoshinobu se réfugia à Edo. En février, Saigo Takamori devient le leader de l’armée d’Ishin et entreprend des actions contre les clans dissidents. C’est à cette époque que le Sekihotai – une milice gouvernementale composée de paysans – fut envoyé en avant de l’armée d’Ishin. Yoshinobu se livra sans conditions, en mai 1868, après la fameuse négociation entre Saigo et Katsu Kashû, le représentant du Bakufu. Edo fut nommée Tôkyô, la Capitale de l’Est, en octobre 1868. Ceci marqua le début officiel de l’ère Meiji. Le siège du gouvernement fut déplacé de Kyôto à Tôkyô en Mars 1869.

Après que Yoshinobu se fut livré, la plupart des clans de l’Ouest dans la province de Kinki offrirent leur soutien au gouvernement. Cependant des fiefs continuèrent la lutte, notamment le plus vindicatif d’entre eux, le clan d’Aizu. Ce clan fut entièrement détruit, le 22 septembre 1868, après un mois entier de résistance. Mais ils se battaient en vain, tant la supériorité de l’armée d’Ishin était écrasante, aussi bien numériquement que matériellement. Un corps armé du fief d’Aizu, composé de jeunes samouraïs, appelé Byakkôtai ou Corps du Tigre Blanc, commit le seppuku rituel en voyant leur château tomber. Cet acte força l’admiration de la nation impériale.

Pendant le même temps, Enomoto Takeaki, un ancien officier de la marine du Bakufu s’échappe vers Hokkaidô avec la flotte, et établit un gouvernement de substitution à Hakodate, en espérant faire scission avec le pouvoir de Tôkyô. Mais celui-ci mit fin à cette rébellion le 27 Juin 1869 et la Guerre de Boshin cessa.

b) La guerre de Seinan marque la fin véritable de l’ère des
samouraïs > Saigo Takamori, le dernier samouraï

Après la Guerre de Boshin, le Japon connut une période de calme relatif. Cependant les mesures sociales et économiques prisent par le gouvernement eurent un effet négatif sur la classe des samouraïs, tant matériellement parlant que psychologiquement. Même si ces mesures ne sont pas la cause principale des révoltes qui s’ensuivirent, elles mirent en avant le mécontentement des samouraïs dans tout le Japon.

Il y eut en effet des soulèvements dès 1874 ; prenant la forme d’attaques sur le gouvernement pour sa politique d’abolition des traditions japonaises ainsi que pour l’adoption des idées occidentales. Ainsi le Shimpûra – société formée par des hommes de Kumamoto, violent et xénophobe, basé sur des principes shintô – critiquèrent violemment les nouvelles mesures, telles que la proclamation de Tolérance du Christianisme, perçue comme une souillure et une insulte par la répudiation de quelque chose de sacrée et séculaire au profit d’une religion étrangère.

La loi de 1876, sur l’interdiction du port du sabre autre que par la police armée du gouvernement emporta le dernier symbole du samouraï avec elle ; le sabre étant le coeur et la vie du samouraï, lui en retirer le port revenait à lui prendre son âme.

Nombre de prêtres shintô prirent part à ces révoltes. D’autres soulèvements surgirent à Hagi, Akizuki et Yamaguchi. Cependant, le chef des samouraïs Yamaguchi, Maebara Issei, attaqua le plan concernant les pensions, chose qu’il considérait comme une injustice envers les samouraïs innocents. Ces perturbations locales furent stoppées sans grandes difficultés, mais furent suivies ,en 1877, par une rébellion à plus grande échelle, menée par Saigo Takamori, acteur parmi les plus célèbres de la Restauration : la Guerre de Seinan

Takamori qui fut l’un des principaux artisans de la Restauration et grand vainqueur de la Guerre de Boshin, accéda à une fonction gouvernementale. Il se retira en 1876, après que la loi sur l’interdiction du port du sabre fut édictée. Il était fort mécontent des mesures prises par l’Empereur qu’il considérait comme une sorte de traîtrise vis-à-vis des samouraïs. Il retourna à Kagoshima pour fonder une école militaire. Mais le gouvernement avait l’œil sur lui, de peur de voir éclater une nouvelle révolte. Celle-ci ne tarda pas car les partisans de Saigo faisaient de la propagande contre le pouvoir en décriant la « tyrannie du gouvernement ». La dernière bataille du dernier des samouraïs eut lieu à Shiroyama, où Takamori mena au combat ses forces contre l’armée gouvernementale. Au matin du 24 Septembre 1877, l’armée de coalition des anciens fiefs de Chôshû et Satsuma, sous l’égide de Takamori était balayée. Selon la tradition, il commit le seppuku rituel, bien que les officiels shogounaux le nièrent. L’Empereur Meiji pardonnera Takamori en 1889 faisant de lui un héros national à titre posthume. Avec la mort de Saigo Takamori, ce fut le dernier samouraï qui s’en alla.

Mais bien au-delà de la mort de ses représentants l’esprit samouraï continua d’exister à travers un phénomène culturel qui prit par la suite de nombreuses formes.

III. Comment l’esprit samouraï a-t-il perduré dans le temps
> Phénomène de « Samouraïsation » de la Culture et de la Société

Avec les dernières révoltes samouraï mises à bas, le Japon trancha définitivement avec l’ « Ancien Monde » tel que l’appelaient les patriotes. C’était une nouvelle ère de progrès qui commençait et le pays devait rentrer de toutes ses forces dedans, afin de pouvoir rivaliser avec les super puissances étrangères.

C’est le gouvernement qu’il soit d’origine shogunale ou impériale, qui fixait la tradition par sélection donc par une élimination ou tout du moins une adaptation des rites japonais. Le but de cette action, était bien sûr d’unifier une fois pour toute la culture japonaise mais aussi de définir une “japonitude” c’est-à-dire une singularité proprement japonaise pour construire un Japon fort, une nation moderne. A ce propos, on observa aussi une mise en valeur de principes considérés comme “samouraï” : le courage, la vertu, la fidélité, autant de valeur qui traduisent la volonté de “samouraïsation” de la société japonaise par les élites d’Edo ou de Meiji. L’influence du politique fut aussi visible à travers la volonté de politiser l’espace urbain. Sous les Tokugawa, le bakufu avait ainsi voulu séparer la ville d’Edo en quartiers distincts en établissant une ségrégation sociale suivant les trois classes.

On pouvait également voir ce phénomène à travers l’expansion des arts martiaux tels que le Karaté, l’Aïkido ou bien encore le Judô, qui devinrent sports d’Etat, et le Shintô, qui devint religion d’Etat ; au début du siècle, le bushidô imprégnait le Japon, dans une sorte de “samouraïsation de la nation”. Il se répandit alors des villages féodaux et des temples locaux aux champs de bataille de Mandchourie et plus tard de Guam et de Pearl Harbour. Le Shintô fut largement utilisé par la propagande militariste, avec notamment le sanctuaire de Yasukuni, dédié à la mémoire de tous les soldats morts pour l’Empereur. Les autorités japonaises encourageaient la jeunesse (surtout en période de pré guerre) à se former à ces arts martiaux hérités de la tradition guerrière millénaire, afin de promouvoir la grandeur du Japon.

Cependant la “samouraïsation” de la société, qui s’inscrit dans une vision exclusive de la tradition japonaise est une des raisons du nationalisme naissant de l’époque, nationalisme qui aboutira aux conséquences tragiques de la guerre.

Conclusion

La Restauration de Meiji est restée ancrée dans les esprits, aussi bien japonais qu’occidentaux. On enseigne à tous cette période fondamentale que fut le régime de cette époque. On parle fort peu en revanche du Bakumatsu qui amena la Restauration, ainsi que des samouraïs qui en furent les principaux protagonistes. L’Occident a toujours eu une idée faussée de ce qu’était la classe des samouraïs, les faits d’armes ne pouvant êtres fidèlement relatés, ces hommes connurent leur heure de gloire mais à travers un phénomène de mode qui est loin de leur rendre honneur.

Le Japon, lui, qui n’a jamais oublié son histoire ni son passé et comment il en était arrivé au Japon que l’on connaît aujourd’hui, a su faire vivre ses héros par delà le temps. C’est ainsi que même encore de nos jours l’ « esprit samouraï » persiste à travers les valeurs japonaises. Car ce pays, qui s’est tourné vers la modernité avec l’ère Meiji, n’en a pas pour autant négligé son Histoire ni renié ses origines. L’idée de « Tradition Japonaise » est encore bien ancrée dans l’air du temps.

Peut-on alors affirmer qu’il en sera toujours de même et que le Japon, qui encore aujourd’hui n’oppose pas les concepts de modernité et de tradition, fera toujours vivre cela ? Ou est-cece que le courant d’ « anti tradition » que l’on peut observer prendra le pas pour l’avenir du Japon ?

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Glossaire

Chôshû :

Fief situé à l’extrême ouest de l’île de honshu. Il réunissait les provinces de Nagato et de Suo, revendiquait environ 470 000 koku. Il fut le premier à tenir tête au Bakufu.

Dajôkan :

Ou Conseil d’ Etat, il était l’organe suprême du gouvernement provisoire de Meiji.

Fukuoka Kôtei :

Personnage à l’origine de la première Constitution, même si celle–ci adopte le nom de Serment des cinq articles.

Goto Shojiro :

(1838-1897) Officier supérieur du fief de Tosa. Il fut remarqué par Yamanouchi Toyoshige, en 1864 ; influencé par Sakamoto Ryoma, il dirigea l’équipe de Tosa à Kyoto de 1868. Il fut par la suite successivement conseiller, chargé des Affaires étrangères, préfet d’Osaka, Grand Auxiliaire de l’Industrie président de la Chambre de gauche. Il quitta le gouvernement en 1873, avec Saigo et Itagaki. Plus tard, il entra au partit libéral d’Itagaki. Après la promulgation de la Constitution, il fut ministre des Communications puis ministre de l’Agriculture et du Commerce.

Hizen :

Fief bordant Chikuzen et Cuhikugo.

Itagaki Taisuke :

(1841-1909) Officier de Tosa. Chef des partisans de la guerre contre le Bakufu, parmi les officiers de ce fief, en 1867-1868. Conseiller en 1871. Quitte le gouvernement avec Saigo en 1873. Fondateur du parti Patriote en 1874, du parti libéral en 1881. L’un des premiers démocrates parlementaristes du Japon. Ministre de l’Intérieur dans le second cabinet Ito en 1896, et dans le cabinet d’Okuma en 1898.

Iwakura Tomomi :

Né en 1825 dans une famille noble pauvre puis adopté par Iwakura d’une noblesse plus riche, pour devenir un chambellan de l’empereur Komei. Initialement contre l’occident et pour une corporation des familles impériale et Tokugawa (Kobugattairon), il changea peu à peu son avis en faveur d’une suppression du shogounat. Après la chute de ce dernier, il se battit pour la création d’un régime centralisé à l’occident autour de l’empereur. Il s’opposa à une expédition punitive en Corée. Il mourut en 1883.

Ito Hirobumi :

Né en 1841 dans une famille pauvre de Choshu. Après avoir étudié dans l’école de Yoshida Shoin, il fut envoyé en Angleterre pour apprendre la technologie occidentale mais retourna au Japon quand une guerre contre puissances coloniales éclata. Après la restauration de Meiji, il devint l’homme le plus influent et travailla sur l’élaboration de la constitution de Meiji pour devenir lui-même le premier ministre. Favorable à l’annexion de la Corée, il fut assassiné par un nationaliste en 1909 en Mandchourie.

Kido Takayoshi :

Né en 1833 en tant que samouraï du domaine Chushu et fils adoptif de la famille Katsura. Il fréquenta en premier l’école Yashida Shoin puis apprit la technique militaire occidentale à Tokyo. Depuis 1862, il fut à la charge de la politique du domaine Chôshû et se battait pour la suppression de Edo shogounat en s’alliant avec le domaine Satsuma. Puis il participa au nouveau gouvernement Meiji: sa politique fut entre l’autocratique Okubo Toshimichi et le démocrate Itagaki Taisuke. Il mourut en 1877.

Meiji :

Période commençant avec la disparition de shogounat Edo en 1868 et se termina avec la mort de l’empereur Meiji en 1912. La première partie de la période est caractérisée par une rapide occidentalisation de Japon et un grand nombre de révoltes provoqués par cette réforme. Une fois la situation interne stabilisée, le Japon essaya de capturer les colonies comme les autres puissances occidentales. Il fut matérialisé à travers 2 grandes guerres: sino-japonaise (1894-1895) et russo-japonaise (1904-1905).

Mutsuhito :

Empereur Meiji (titre donné posthume)

Okubo Toshimichi :

Né en 1830 dans une famille samouraï du domaine Satsuma. En premier, avec Saigo Takamori, il se battait pour la reforme politique du domaine Satsuma. Comprenant une nécessité de la suppression de Edo shogounat, il promut une alliance avec le domaine Chôshû pour but, en devenant ami avec Kido Takayoshi. Après la disparition de Edo shogounat, il luttait pour rendre le Japon une puissance centralisée en supprimant le système féodal. Il fut assassiné en 1878 par un samouraï mécontent.

Palpatine :

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Ryôma Sakamoto :

Né dans le fief de Tosa, Sakamoto était un leader de la lutte contre le shogun. C’est par son intermédiaire et l’aide de Saigô Takamori, que les fiefs de Chôshû et Satsuma purent mettre leur compétences en commun. Il fut dit assassiné par le Shinsengumi (ce qui reste une pure spéculation historique).

Saigo Takamori :

Un des leaders de la révolution Meiji. Né dans une famille modeste de samouraï en 1827 à Kagoshima. Reconnu par le seigneur Shimazu Nariakira, il eut un poste responsabilité. Après la mort de Nariakira, il commit un suicide mais survécut miraculeusement. Néanmoins il fut banni à cause de son opinion pro ouest. Après, il contribua à la chute du shogounat Edo en 1868. En 1877, il organisa une révolte de samouraïs à Kyushu mais se suicida après la défaite.

Satsuma :

Domaine situé dans le sud Kyushu et contrôlé par la famille Shimazu jusqu’à la fin de Edo Shogunate. Shimazu fut nommé comme “Jito” (collecteur d’impôts) par Minamoto no Yoritomo. Petit à petit Shimazu étendit son domaine aux départements de Kagohima et Miyazaki. Durant la bataille de Sekigahara, ils furent du mauvais côté mais survécurent et successivement conquirent le royaume de Okinawa en 1609. Le domaine devint un des principaux contribuant de la révolution Meiji grâce à Saigo Takamori.

Shinto :

Domaine situé dans le sud Kyushu et contrôlé par la famille Shimazu jusqu’à la fin de Edo Shogunate. Shimazu fut nommé comme “Jito” (collecteur d’impôts) par Minamoto no Yoritomo. Petit à petit Shimazu étendit son domaine aux départements de Kagoshima et Miyazaki. Durant la bataille de Sekigahara, ils furent du mauvais côté mais survécurent et successivement conquirent le royaume de Okinawa en 1609. Le domaine devint un des principaux contribuant de la révolution Meiji grâce à Saigo Takamori.

Shogun :

Le titre, apparut durant la période Nara et signifie “grand général pour conquérir les barbares”. Comme son nom l’indique, le titulaire a une prérogative pour recruter des soldats pour mâter la révolte d’Ainu, mais c’était temporaire. Petit à petit ce titre s’est transformé pour désigner le chef suprême des samouraïs sans aucune relation avec Ainu. Depuis la période Kamakura, le titre est devenu permanent et utilisé jusqu’à la fin d’Edo. Shogun (=général) est une abréviation de Sei-i-taishogun.

Tokugawa Yoshinobu :

15ème est dernier shogoun de shogounat Edo. Né en 1873 en tant que 7ème fils du seigneur Mito. Il critiqua fortement une attitude faible de shogounat d’Edo quand Commodore Perry força le Japon à ouvrir ces ports. Il fut alors condamné à une résidence surveillée mais fut aussitôt pardonné et nommé pour conseiller le 14ème shogoun Iemochi, Yoshinobu lui succéda en 1866. A ce moment, Edo shogounat fut secoué par beaucoup de facteur, il a dut capituler à l’armée de l’empereur en 1868.

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Bibliographie

Pas vraiment exhaustive mais suffisante pour cerner l’époque dans son contexte global.

Dictionnaire :

Histoire du Japon Ed. Rocher_Danielle Elisseeff

Histoire du Japon Ed. Horvath _ Francine Herail

Meiji 1868 Révolution et contre révolution au Japon Ed. Calmann-Lévy _ Paul Akamatsu

Le Japon Dictionnaire et Civilisation Ed. Laffont _Louis Frédéric

Le roman et la nouvelle au Japon de l’ère Meiji à nos jours Ed. Argenteuil

Roman :

Le clan Abe Ed. Harmonia Mundi _ Mori Ogai

L’incident de Sakai Ed. Gallimard _ Mori Ogai

The Hagakure Ed. Paperback _ Yamamoto Tsunemoto

icon Auteur: JinThePanda

2 Réponse à “La restauration de Meiji et le Bakumatsu”

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