Il existe une association française en relation avec des associations de chantiers volontaires dans le monde entier y compris au Japon.
L'association française s'appelle SOLIDARITE JEUNESSE et l'association Japonaise (pour ceux qui sont déjà sur place), NICE WORKCAMPS.
Le site de solidarité jeunesse :
Le site de nice workcamps :
Je vais à présent vous parler de mon expérience :
Je contacte solidarité jeunesse pour leur demander la liste des chantiers et là je choisis ce qui m'intéresse le plus (personnellement j'ai choisi par rapport au dates).
Je suis donc partie 1 mois et demi, en août et septembre 2003 pour faire deux chantiers, l'un de dix jours et l'autre de quinze. Entre les deux, je me suis balladée.
Le premier chantier se situait à Yamato-Takada dans la préfecture de Nara. Il s'agissait d'aider à l'ouverture et à la création d'une école alternative pour enfants ayant de graves difficultés scolaires. L'école en question allait s'appeler Totoro school. Ce projet a été monté par un couple qui avait acheté un terrain afin d'y faire un potager/verger pour enseigner la culture des fruits et légumes aux enfants et un local pour faire la classe. Ce terrain acheté pour une bouchée de pain était une véritable jungle qu'il s'agissait de défricher. De plus, l'activité sociale au Japon n'étant pas très développée, il est difficile pour une nouvelle association à vocation humanitaire de se développer dans une petite ville et surtout de paraître crédible. pour cela, elle a besoin du soutien des habitants (là-bas tout fonctionne sur un principe de communauté). Nous avons donc agis au nivau local en déblayant les bords d'une rivière de ses déchets et nous avons invité une classe de maternelle dans nos locaux pour leur apprendre des jeux. On a aussi participé à la fabrication de bracelets dont la vente reverse la recette aux associations anti-tourisme sexuel. Tout ça bien-sûr dans le but de favoriser une dynamique et faire connaître l'association aux habitants et qu'ils la jugent "honnête", utile à la communauté, non-nocive, etc... (parler de la mentalité japonaise par rapport au groupe, à la politique, etc est trop compliqué, mais j'essaierai de faire un article à ce sujet)
A part ça j'étais la seule occidentale, il y avait 11 japonais(es) et deux coréennes! J'ai vite été mise dans un bain de japon traditionnel, avec prière bouddhique au petit-dej, la gymnastique du matin( que pratique l'empereur qui suit l'émission de radio en même temps que les habitants, c'est fou), la position senza pour manger, la vieille obâsan qui habite chez son fils dans une maison de structure ancienne (en bois) avec panneaux coulissants et fenêtres en feuille de mûrier. J'ai été littéralement adoptée par la famille et je me suis sentie comme si j'avais toujours vécu là. L'ambiance était très familiale, très chaleureuse et je garde un souvenir fabuleux de ces dix jours.
Le deuxième chantier n'était pas moins intéressant. Je vais vous raconter une petite histoire en guise d'introduction.
Un jour, un homme d'affaire à la tête d'une grande entreprise décide que c'est une vie complètement nulle que de se préoccupper des ptits biftons. Il quitte donc ces occupations vaines pour placer son argent dans un projet humanitaire.
Il achète un terrain, composé d'une maison de samouraï très ancienne, d'un flanc de montagne hérissé de bambous, d'un grand Jardin et d'une très grande avancée plane, qui mène à la route principale d'une toute petite ville située à 50 km de Tôkyô, Hinode.
Il va construire sur cette avancée, une grosse bâtisse qui acceuillera des handicapés moteurs et mentaux et il créera pour eux un lieu dans lequel ils pourront vivre décemment, être considérés par la société et être soignés correctement. Il s'appelera Hinode Taio no Ie.
Les habitants d'Hinode (composés en majeur partie par des vieux réacs) ne voient pas la création d'une aussi grosse structure dans leur ville, surtout s'il s'agit d'acceuillir des "dingues", d'un très bon oeil. Il font donc pression sur le maire pour qu'il fasse interdire ce projet démentiel. Non mais vous imaginez si y a un handicapé qui vient tout voler chez moi et tout tuer ma famille?
Le maire, il est bien embêté, parce que le Japon est ultra capitaliste, allez interdire quelqu'un de construire quelque chose sur une propriété privée!
Mais comme le maire a envie de rester maire (Il mange des bons sushis au banquets du parti), il cherche une crocrobonne idée.
A y est! Il va s'arranger avec les responsables du transfert des handicapés dans les centres spécialisés pour qu'ils n'envoient à Hinode Taio no Ie, que des handicapés format légume. Ainsi, réfléchit le maire, les légumes ne pourront jamais sortir du centre, et ils viendront pas tuer et voler des gens!
Mais les bénévoles qui se sont engagé dans ce projet travaillent tant et si bien (et surtout s'occuppe correctement des handicapés, les centres gratuits de l'état ne sont pas une sinécure) que des légumes jaillissent des humains, capables de marcher, de parler, de penser, de travailler.
Le centre Hinode Tayio no Ie fonctionne à présent en autonomie et chaque personne produit un travail à la mesure de son handicap (et je peux vous dire qu'il y a de sacrés artistes). Ils recyclent, fabriquent, produisent et vendent des produits artisanaux. Et ceci depuis 13 ans. Les habitants ont mis tout de même dix ans à n'être définivement plus hostile à ce projet et le chantier volontaire s'axe particulièrement sur l'image du centre au sein de la ville. On travaillait avec les handicapés, on a créé un spectacle qu'on a joué devant des enfants, on a invité des lycéennes à visiter les lieux et à partager des connaissances. On s'est rendu dans une bibliothèque pour se présenter à diverses personnes importantes dans la ville. Tout cela pour dire aux gens : regardez, le centre est important, il accueille des volontaires de tous pays, c'est intéressant et non-nocif (toujours la même histoire). Et je ne vous parle pas du partage hyper enrichissant, du travail incroyable que font ces gens. En plus, on vivait dans la maison de samouraï!
Au niveau du boulot-boulot : construction d'une piste en béton pour l'accés aux fauteuils roulants du centre vers la maison de samouraï, travail du matin au soir avec les différents groupes de travail pour aider dans la réalisation des produits à vendre, coupage des bambous pour faire un potager (ça pousse comme des mauvaises herbes), travail dans le jardin-potager, travail de rééducation pour les personnes très handicapées..;e tc,etc...
Par contre là, il y avait une quinzaine de personnes dont la moitié Japonais et l'autre grec, italienne etc...
Si vous voulez vous rendre dans ce centre ne serait-ce que pour rendre visite :
Voilà!