La peinture monochrome

Ceci constitue une légère introduction à cette forme d'art, en faisant l'approche de techniques et de peintres célèbres, aussi bien chinois que japonais.




Au commencement

La peinture monochrome à l'encre ou 水墨画 Suibokuga est née en Chine vers la fin de la dynastie T'ang (Tô en sino-japonais). Dérivée du 山水 Sansui (peinture de paysage) oû les peintres délaissent progressivement la couleur pour rentrer dans le lavis monochromatique, plus proche de la calligraphie et du bouddhisme zen.
Celui-ci va d'ailleurs codifier les règles de la représentation paysagiste, dont l'essentielle règle des trois plans (arrière, intermédiaire et premier) ainsi que de l'occupation de l'espace.

Ma Yuan (moine bouddhiste à ne pas confondre avec le général ayant vécu sous la dynastie Han) et Mu-Qi, tout deux peintres de la dynastie Song (Sô en sino-japonais) seront de ceux qui codifieront les techniques d'illustration du paysage.
Mu-Qi quant à lui sera à l'origine de la radicalisation de la peinture monochromatique.


Développement au Japon

La période Muromachi 室町時代 (1336-1573) va voir émerger le Suibokuga sous l'impulsion des shogun Ashikaga, qui entretenaient de très bonnes relations avec la dynastie Ming (Min en s-j).
En résulte une grande émulation au sein des écoles de moines peintres bouddhistes, de nombreux portraits de Boddhisatva ou de Daruma sont ainsi élaborés.
Développement également de la peinture sur rouleaux (Maki) horizontaux et verticaux, comme un de ceux de Taiko (tableau de 1415) qui représente un moine attrapant un poisson-chat avec une callebasse, ordonné par Ashikaga Yoshimitsu.


Les maîtres du Suibokuga

Citons en premier Shubun 周文 (1414-1463) véritable précurseur de cet art au Japon. Moine zen de l'ère Muromachi ayant fait évoluer son style après un voyage en Corée et découvre la peinture de paysage monochromatique. Il devient alors maitre de l'E-dokoro (litt. "bureau de la peinture") officiel des Ashikaga de l'époque.


Sa plus célèbre oeuvre (1446).

Vient ensuite Sesshu 雪舟 (1420-1506) élève de Shubun, qui va donner au genre un nouveau souffle, jusqu'alors cantonné au "paysage intérieur" (au sens bouddhique du terme définit par les paysages semi-réalistes qui se doivent d'être discernés par l'esprit et non le regard) avec des oeuvres telles que le "Ama no Hashidate", représentation de la lagune près de Miyajima avec ses pins (reprit plus tard par Ando Hiroshige).



Sesshu remplace l'infinité du paysage typiquement chinois pour cadrer un style propre ou la représentation n'est pas préferentielle. Il développe également un style propre, caractérisé par la vigueur de son trait, et le principe de verticalité (présent dans son Paysage d'automne et d'hiver),



qui superpose un mouvement en zig-zag (spirale ascendante) à l'axe central à travers les lignes de force du paysage. Sesshu change alors les concepts de paysage intérieur propre à la dynastie Song pour utiliser une technique plus représentative, quittant ainsi la peinture métaphysique accordée aux préceptes taoistes et bouddhistes.

Sesshu ouvre son école vers 1490 à Yamaguchi, son fief natal. Il donne en 1495 la permission à Sôen, son meilleur disciple, de retourner chez lui à Kamakura, en lui léguant son "diplôme", sous forme d'un tableau qui atteste de la maturité de l'élève : le fameux Haboku Sansuiga ou "paysage à l'encre brisée".




Cette peinture fait office de testament et conte la vie de Sesshu (trésor national visible au ).


Sumi-e du monde bouddhiste


Paysage d'automne


Source : cours d'histoire de l'art L2 LLCE, Alain Rocher Ltd.

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je trouve ça magnifique. hier soir j'ai mangé dans un resto chinois et j'ai passé ma soirée à admirer les peintures de ce style
je te remercie d'avoir fait ce topic.

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Les autres j'ai l'impression ont une vie plus simple, plus cohérente, logique quoi!

on avis perso : je ne suis pas sensible aux peintures monochromes, quelque soit la démarche de l'artiste. Je peux être sensible à la démarche, mais je ne suis pas du tout sensible au résultat. Sous prétexte d'ouverture sur l'infini, on peut aller très loin : pourquoi ne pas présenter un châssis sans toile ? un grand vide au centre serait une belle ouverture sur l'infini, plus qu'une toile monochrome non ? et puis¿ si l'on va plus loin¿ le châssis est en soi une limite

Sous prétexte d'ouverture sur l'infini, on peut aller très loin : pourquoi ne pas présenter un châssis sans toile ? un grand vide au centre serait une belle ouverture sur l'infini, plus qu'une toile monochrome non ? et puis¿ si l'on va plus loin¿ le châssis est en soi une limite¿. :snif: Alors pourquoi ne pas le retirer aussi !