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Kaiden shihan
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Sujet du message : If... Publié : 06 Avr 2007, 18:52 |
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Inscription : 04 Avr 2007, 19:26 Message(s) : 19 Localisation : Marseille
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Un poème maginfique, que l'on devrait lire plus souvent
_________________ Il faut tailler sa pierre...
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chibiyuki
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Sujet du message : Publié : 04 Juin 2007, 19:28 |
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Inscription : 18 Août 2006, 13:23 Message(s) : 349
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Chant d'automne_Baudelaire
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.
Tout l'hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.
J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;
L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.
Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui ? - C'était hier l'été ; voici l'automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.
un poème que je trouve admirable comme beaucoup de ceux qu'il a écrits, si pas tous ^^
_________________ exilé sur le sol au milieu des huées,
ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
L'albatros_Baudelaire
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kamiyu
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Sujet du message : Publié : 05 Juin 2007, 00:28 |
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Inscription : 13 Mai 2007, 03:34 Message(s) : 82 Localisation : Bordeaux
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Peut-être déjà posté mais tellement magnifique....
Il n'y a pas d'amour heureux
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour à tous deux
Louis Aragon (La Diane Francaise, Seghers 1946)
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JinThePanda
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Sujet du message : Publié : 05 Juin 2007, 00:37 |
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Donateur |
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Inscription : 31 Mars 2006, 22:38 Message(s) : 1515 Localisation : PARIS X Âge : 40
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neeraja
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Sujet du message : Publié : 05 Juin 2007, 18:09 |
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Inscription : 31 Juil 2005, 17:17 Message(s) : 1088 Localisation : France
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"De quoi sert cette oblongue capsule" .... 4ème - stress sur l'estrade...
Spleen et Idéal, parmi la liste d'oeuvres sur lesquelles je suis interrogeable au bac ...
J'ai justement écrit un poème, assez récemment, avec une touche d'inspiration Baudelairienne, si ça vous chante :
N'hésitez pas à lire mes autres 'oeuvres' publiées (et à laisser des commentaires)
_________________ Veux-tu avoir la vie facile ? Reste toujours près du troupeau, et oublie-toi en lui. [Friedrich Nietzsche]
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chibiyuki
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Sujet du message : Publié : 08 Juin 2007, 10:00 |
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Inscription : 18 Août 2006, 13:23 Message(s) : 349
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_________________ exilé sur le sol au milieu des huées,
ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
L'albatros_Baudelaire
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Themisnano
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Sujet du message : Publié : 08 Juin 2007, 18:26 |
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Inscription : 11 Jan 2007, 19:10 Message(s) : 616 Localisation : Well... good question...
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Mince !
Chibiyuki tu as été plus rapide que moi avec le Dormeur du Val.
La première fois que je l'ai lu, la prof m'a fait décoller les yeux de la fenêtre, autant dire que je n'étais pas très concentrée sur ma lecture.... je n'ai rien vu venir. Le choc ! Depuis, c'est un des poèmes qui me plaît le plus.
Parmi ceux-ci, il y a aussi celui-ci de Charles Baudelaire cette fois (je n'ai pas remonté le fil du topic, alors j'espère ne pas faire doublon ) :
L'invitation au voyage
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
_________________ Ce n'est pas à cause de l'attraction terrestre que des gens tombent... amoureux !
Albert E.
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chibiyuki
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Sujet du message : Publié : 17 Juin 2007, 13:15 |
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Inscription : 18 Août 2006, 13:23 Message(s) : 349
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Le Chat_Baudelaire
Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,
Tant son timbre est tendre et discret;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C'est là son charme et son secret.
Cette voix, qui perle et qui filtre
Dans mon fonds le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.
Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a pas besoin de mots.
Non, il n'est pas d'archet qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,
Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux!
_________________ exilé sur le sol au milieu des huées,
ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
L'albatros_Baudelaire
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neeraja
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Sujet du message : Publié : 17 Juin 2007, 13:26 |
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Inscription : 31 Juil 2005, 17:17 Message(s) : 1088 Localisation : France
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Comme quoi, à une époque, ce petit chat et autres albatros furent tourmentés par une morale trop sévère ...
Qu'en est-il aujourd'hui ?
_________________ Veux-tu avoir la vie facile ? Reste toujours près du troupeau, et oublie-toi en lui. [Friedrich Nietzsche]
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Hazuria
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Sujet du message : Publié : 17 Juin 2007, 21:47 |
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Inscription : 14 Mai 2006, 20:49 Message(s) : 320 Localisation : Rognac, Bouches du Rhône (13)
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Moi je vais déposer ici un texte que j'ai vu cette année qui est un poème de Victor Hugo, extrait des Châtiments et qui s'intitule souvenir de la nuit du 4
[center]L'enfant avait reçu deux balles dans la tête.
Le logis était propre, humble, paisible, honnête ;
On voyait un rameau bénit sur un portrait.
Une vieille grand-mère était là qui pleurait.
Nous le déshabillions en silence. Sa bouche,
Pâle, s'ouvrait ; la mort noyait son oeil farouche ;
Ses bras pendants semblaient demander des appuis.
Il avait dans sa poche une toupie en buis.
On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses plaies.
Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ?
Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend.
L'aïeule regarda déshabiller l'enfant,
Disant : - comme il est blanc ! approchez donc la lampe.
Dieu ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe ! -
Et quand ce fut fini, le prit sur ses genoux.
La nuit était lugubre ; on entendait des coups
De fusil dans la rue où l'on en tuait d'autres.
- Il faut ensevelir l'enfant, dirent les nôtres.
Et l'on prit un drap blanc dans l'armoire en noyer.
L'aïeule cependant l'approchait du foyer
Comme pour réchauffer ses membres déjà roides.
Hélas ! ce que la mort touche de ses mains froides
Ne se réchauffe plus aux foyers d'ici-bas !
Elle pencha la tête et lui tira ses bas,
Et dans ses vieilles mains prit les pieds du cadavre.
- Est-ce que ce n'est pas une chose qui navre !
Cria-t-elle ; monsieur, il n'avait pas huit ans !
Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents.
Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre,
C'est lui qui l'écrivait. Est-ce qu'on va se mettre
A tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu !
On est donc des brigands ! Je vous demande un peu,
Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre !
Dire qu'ils m'ont tué ce pauvre petit être !
Il passait dans la rue, ils ont tiré dessus.
Monsieur, il était bon et doux comme un Jésus.
Moi je suis vieille, il est tout simple que je parte ;
Cela n'aurait rien fait à monsieur Bonaparte
De me tuer au lieu de tuer mon enfant ! -
Elle s'interrompit, les sanglots l'étouffant,
Puis elle dit, et tous pleuraient près de l'aïeule :
- Que vais-je devenir à présent toute seule ?
Expliquez-moi cela, vous autres, aujourd'hui.
Hélas ! je n'avais plus de sa mère que lui.
Pourquoi l'a-t-on tué ? Je veux qu'on me l'explique.
L'enfant n'a pas crié vive la République. -
Nous nous taisions, debout et graves, chapeau bas,
Tremblant devant ce deuil qu'on ne console pas.
Vous ne compreniez point, mère, la politique.
Monsieur Napoléon, c'est son nom authentique,
Est pauvre, et même prince ; il aime les palais ;
Il lui convient d'avoir des chevaux, des valets,
De l'argent pour son jeu, sa table, son alcôve,
Ses chasses ; par la même occasion, il sauve
La famille, l'église et la société ;
Il veut avoir Saint-Cloud, plein de roses l'été,
Où viendront l'adorer les préfets et les maires ;
C'est pour cela qu'il faut que les vieilles grand-mères,
De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps,
Cousent dans le linceul des enfants de sept ans.[/center]
Dans ce recueil, Hugo dénonce le régime du Second Empire et même plus particulièrement la personne de Napoleon III, suite à son coup d'Etat qu'il vécu comme une trahison.
C'est un poème qui m'a beaucoup émue, et j'ai vraiment pros beaucoup de plaisir à le lire et à l'étudier.
_________________ ()_()
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