Japanese Warrior Monks AD 949-1603
Turnbull S. and Reynolds W. (illustrations)
Osprey (Ed.), 2003, 64 p.



Parmi les figures légendaires de l'Art de la Guerre Nippon, les samurais et les ninjas sont bien connus. Mais une autre figure arpentait les montagnes et les plaines de l'Archipel durant le Moyen-Âge japonais. Armé de son naginata (Sorte de lance munie d'une longue lame recourbée) et plus tardivement d'arquebuses, le moine guerrier (Sôhei) terrifiait tant l'empereur que les plus braves des samurais. Il faudra la volonté inébranlable des trois plus grands Daimyos (Oda Nobunaga, Toyotomi Hideyoshi et Tokugawa Ieyasu) de l'histoire pour mettre un terme à cette tradition militaire vieille alors de presque sept siècles. Et ce ne sera pas sans mal...

Dans cet ouvrage (illustré par Wayne Reynolds), Stephen Turnbull nous présente un aspect du bouddhisme japonais peu connu. Nés au Xème siècle au sein de l'Enryakuji, temple protecteur de la nouvelle capitale Kyôto, les moines guerriers avaient pour première mission de protéger le temple des convoitises extérieures mais également d'y maintenir l'ordre. Plus tardivement, alors que les tensions entre les différents temples pour obtenir le soutien (et les larges faveurs) de la Cour Impériale, les moines guerriers sortiront de leur temple afin de faire des démonstrations de force dans la capitale : leur aspect menaçant, leur maîtrise des techniques de combats et leur nombre faisant le reste...

Les Moines Guerriers ont été également à l'occasion instrumentalisés par certains grands chefs de Clan. Ainsi dans la bataille qui opposa les Minamoto et les Taïra (et qui donnera naissance au premier shôgunat, celui de Kamakura), les moines des temples de Nara prirent une part active aux combats, ce qui leur vaudra les foudres du Clan Taïra.

Durant la période dite « Sengoku », une secte importante émergea : la secte Ikkô-ikki (« Ligue de l'idée unique »). Puissamment armée et organisée sur un mode militaire, cette secte n'avait d'ailleurs plus grand-chose à voir avec le bouddhisme : en effet rares étaient les « moines » guerriers qui avaient une véritable vocation. Ces troupes regroupaient bien souvent des « mercenaires », des paysans ruinés voire des criminels en fuite. Il faudra toutes les troupes et l'astuce d'Oda Nobunaga pour mettre un terme, en 1580, aux agissements de l'Ikkô-ikki.

Cet essai de Stephen Turnbull se termine sur la description détaillée des armes et vêtements de ces Moines Guerriers (ainsi que leur évolution) et la présentation de quelques figures légendaires de cet ordre (Dont Benkei, sans doute le plus fameux). Quelques pages sont également consacrées à la foi qui animait, on non, les Sôhei.

Un très beau livre sur un aspect peu connu du bouddhisme japonais... « De la tolérance à la déstabilisation », voilà qui pourrait résumer en quelques mots l'histoire des Moines Guerriers nippons.

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Anche libero va bene

De manière générale, les ouvrages de Turnbull sont à recommander. C'est de loin l'un des meilleurs spécialistes au monde sur la question. Peu sont traduits en français hélas, en dehors de collections historiques chez Osprey, toujours en anglais.

A noter une exception de taille : son livre monumental : "Samouraïs, les guerriers du Japon", qui est épuisé je crois, mais qu'on peut encore trouver par chance dans des bibliothèques ou brocantes.

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"Ils compteront pour rien leur courage
quand parlera quiconque aura combattu avec nous."
W. Shakespeare. Henry V

... Voici le livre en question

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Turnbull est aussi l'auteur, chez Osprey à nouveau, d'un ouvrage sur un sujet rarement traité : les régles d'héraldique au Japon. C'est vraiment intéressant de voir à quel point elles sont modernes, presque de l'ordre du logo (et je sais de quoi je cause ), et différentes de leur pendant européen.

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"Ils compteront pour rien leur courage
quand parlera quiconque aura combattu avec nous."
W. Shakespeare. Henry V

Il y a aussi un livre en français sur les "mon" de B. Marillier

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Anche libero va bene

Ah bien vu, ça m'intéresse.
Je vais tenter de me le procurer, merci pour l'info.

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"Ils compteront pour rien leur courage
quand parlera quiconque aura combattu avec nous."
W. Shakespeare. Henry V