Professeur de français au Japon

Pourquoi devenir prof de langue au Japon?

Prof de langue, c’est l’un des boulots les plus populaires auprès des étrangers au Japon. Le plus souvent ça ne demande pas de qualification, c’est plutôt bien payé et on n’a pas un emploi du temps surchargé.

Quand on débarque au pays du soleil levant, surtout si c’est la première fois et qu’on ne maîtrise pas totalement la langue, trouver du travail peut s’avérer difficile. En effet, trouver un bon poste au Japon n’est pas une chose facile pour tous, il faut souvent un bon diplôme (c.a.d. un diplôme qui correspond à ce que recherche une entreprise japonaise), un très bon niveau de japonais, un visa de longue durée, passer beaucoup d’entretiens, être près à travailler dur, et de la chance… entre autres.

Pour les autres, il reste en général le choix entre:

– Travailler dans un bar, un night club ou un restaurant. C’est dans la presque totalité des cas pénible et payé au lance-pierres.

– S’inscrire dans toutes les agences de modèles et espérer faire quelques pubs ou figurations de temps en temps. C’est cool, pas trop dur si on gère correctement le stress mais rares sont ceux qui gagnent de quoi payer leur loyer par ce biais.

– Donner des cours de langue…

En gros, on pourrait diviser les profs de langue en deux catégories. Ceux qui travaillent dans une école et ceux qui donnent des cours particuliers.Mais il y a en fait une multitude d’emplois ou jobs différents. Par exemple les cours ainsi que les conditions de travail et d’embauche seront totalement différents si vous travaillez dans une école municipale ou une école de langue, sans compter que chaque école est très différente. De même, si vous êtes prof particulier, les conditions de travail ne seront pas les mêmes si vous trouvez vos étudiants par vous-même ou en passant par une agence. Il est également possible de trouver du travail ou des petits boulots en rapport avec le français comme par exemple assistant de professeur ou “hôte” dans un café de conversation, etc.

Suivez mes aventures au Japon


Trouver un emploi de professeur depuis la France

C’est possible. Mais vraiment pas évident. Trouver un poste de prof de langue depuis la France n’est pas facile car il y a de plus en plus de francophones au Japon et les écoles préfèrent généralement embaucher quelqu’un qui est déjà sur place et avec un visa. Sans compter que ceux qui trouvent un bon travail essayent de le garder car c’est souvent l’école qui va s’occuper de renouveler leur visa de travail donc peu de places se libèrent au final. Il y a beaucoup plus de demandes pour des postes de prof d’anglais mais évidemment les écoles recrutent dans les pays anglophones.

Il y a tout de même des solutions, enfin au moins une. C’est de partir travailler pour une grosse école de langue. Vous pourrez postuler et passez un entretien en France et, si vous être pris, l’école s’occupera de tout par la suite: visa, logement, formation sur place. Ça paraît beau comme ça mais attention, il y a de plus en plus de demandes pour peu de places et les conditions de travail ne sont pas toujours très bonnes.

L’enseigne la plus connue au Japon et qui recrutait dans le monde entier était NOVA. C’était un peu le Mac Donalds de l’enseignement au Japon, mais malheureusement la boîte a coulé en 2007. À l’heure actuelle aucune grande école de langue ne semble plus recruter directement en France.


Trouver du travail sur place

Dans une école de langue

Il y a beaucoup d’écoles de langue au Japon, surtout à Tokyo, proposant des cours de français. Les conditions d’embauche et de travail varient énormément d’une école à l’autre. Dans tous les cas, il faudra posséder un visa permettant de travailler sur le territoire (Working-Holiday, visa de travail, spouse visa) et avoir le français pour langue maternelle (ou avoir effectué toute sa scolarité dans un pays francophone). Pour le diplôme, ça varie en fonction des écoles. Dans certaines le simple fait d’être blanc suffit (oui, l’apparence compte énormément), mais d’autres demanderont une licence et particulièrement une licence FLE (français langue étrangère). Certains proposent un temps plein, d’autre un travail à mi-temps. Les rémunérations varient également beaucoup ainsi que les avantages (transports payés etc.).

D’une manière générale, il semble de plus en plus difficile de trouver des postes de professeur de français dans les écoles de langue japonaises depuis quelques années. Sur place il ne faut pas hésiter à se présenter à toutes les écoles de langues que l’on trouve. Il y en a beaucoup mais elles sont parfois difficiles à trouver. Si vous recherchez sur internet privilégiez les recherches en anglais ou en japonais.

L’école la plus connue est Berlitz, c’est une grande école qui paye bien. Il faut de préférence avoir un visa de longue durée autre que le visa WH qui ne dure qu’un an.

Un autre grand nom est Berkley qui recrute des professeurs pour les grandes entreprises en plus d’écoles de langues. Il faut bien présenter et de préférence avoir un visa de longue durée autre que le visa WH.

Quelques autres écoles, plus petites, où vous pouvez tenter votre chance:


Dans une école municipale

Enseigner dans une école “classique” n’a rien à voir avec enseigner dans une école de langues. Dans une école de langues vous serez surtout en contact avec des adultes (même s’il existe des écoles de langue pour enfants) alors que dans une école municipale vous enseignerez à des enfants, toujours les mêmes durant plusieurs mois, et avec généralement bien plus d’élèves par classe.

Souvent les postes disponibles se trouvent en dehors de Tokyo. On vous propose parfois un logement. Dans certains cas, l’école peut vous sponsoriser pour un visa de travail, si par exemple vous êtes en Working-Holiday. C’est un type de travail qui convient beaucoup mieux au personnes qui désirent enseigner longtemps, le travail dans une école de langue étant plutôt là pour “dépanner” en général. En tout cas, on entend de biens meilleurs échos de la part des profs d’écoles municipales que des écoles de langue.

Trouver un travail dans ce genre d’école n’est pas facile car il faut se présenter juste au moment où un poste se libère. Surveillez les petites annonces.

Certains sites très connus:

99% des annonces concernent les anglophones mais parfois… Profitez de ces sites pour rechercher d’autres types de petits boulots également.


Professeur particulier

C’est un peu la solution de facilité. On choisit où et quand on veut enseigner, à qui, et pour combien. Dans la grande majorité des cas, on donne les cours dans un café, à des filles, dans une atmosphère décontracté, et souvent, on a pas vraiment l’impression de travailler.

Le problème avec ce genre de travail est qu’il n’est pas toujours facile de trouver des étudiants et que l’on gagne rarement de quoi vivre. En général, on cumule les cours avec un autre petit travail ou en tirant un peu sur ses économies à côté. Enfin il y a quand même beaucoup de façons de trouver des élèves autres que le bouche à oreille.

On peut par exemple chercher un emploi dans une entreprise qui cherche des professeurs particuliers. Dans ce cas, rien à voir avec une école, la compagnie s’occupe simplement de mettre en relation des japonais cherchant un professeur privé avec un étranger cherchant des étudiants. En général un visa et un téléphone portable suffisent pour travailler dans ce genre de compagnie mais évidemment, c’est la demande qui crée les emplois donc il faut tomber au bon moment. Vous avez par exemple IHCWay qui propose ce genre de service.

Il n’est pas toujours facile de décrocher un entretien chez eux. Sur le site, vous pouvez envoyer un CV mais ne vous attendez pas vraiment à recevoir une réponse par ce biais. Si vous possédez un visa Working-Holiday et que vous êtes inscrits à l’Association for Working Holiday Makers, vous pouvez consulter les annonces et décrocher un entretien en passant pas chez eux.

En travaillant avec une entreprise comme IHCWay, vous aurez des étudiants assez rapidement mais ne pourrez pas choisir vos tarifs (chez IHCWay c’est 2000 yens de l’heure) et peut-être pas une aussi grande impression de liberté que si vous trouvez des étudiants par vous-même. En plus, vous devrez payer des impôts sur les revenus.

Trouvez des élèves n’est pas facile mais pas impossible pour peu que l’on sache où chercher. Le français est l’une des langues les plus enseignées au Japon. Les cours de littérature française en fac, par exemple, sont assez populaires chez les filles. Ceux qui travaillent dans le milieu de la mode ou du design se mettent souvent au français un jour également. Enfin beaucoup souhaitent préparer un long voyage en France ou au Québec. Bref, des étudiants il y en a. Une solution pour les trouver serait peut-être de placarder des annonces sur tous les murs de toutes les facs mais il y a plus simple.

Déjà les petites annonces. Sur les sites destinés aux étrangers comme Metropolis par exemple, qui existe aussi en journal gratuit, vous trouverez occasionnellement des annonces concernant les francophones ou, mieux, vous pouvez en passer une. Il n’y a pas beaucoup de concurrence donc vous aurez toutes vos chances.

Mais le vrai bon filon ce sont les sites internet spécialisés.


Trouver des étudiants sur internet

On trouve de plus en plus de sites mettant en contact des professeurs et des élèves. Le système est très avantageux pour le professeur car il poste simplement son profil et ses coordonnées et attend que des personnes intéressées le contactent. Le tout gratuitement et sans engagement. En fait, c’est gratuit pour le professeur mais l’élève devra payer pour accéder aux coordonnées des personnes qui l’intéressent.

Ce système fonctionne très bien car il est très utilisé par les japonais. En général la même entreprise possède deux sites, un en anglais pour les professeur et un autre en japonais pour les japonais. L’utilisation est donc pratique des deux côtés.

Si vous voulez trouver des élèves grâce à ce procédé, il est capital de respecter certaines règles. Lorsque vous remplissez le formulaire d’inscription, portez une attention toute particulière aux lieux dans lesquels vous voulez enseigner. Mettez-en beaucoup et faites apparaître Shinjuku dans la liste des endroits où vous enseignez en priorité. Ça peut paraître long et rébarbatif, surtout lorsque l’on ne connaît pas bien les stations et lignes de train mais c’est essentiel car les japonais recherchent les professeurs par location. Aussi vous n’aurez aucune réponse si vous ne mettez pas votre photo. Évidemment, mettez un texte d’annonce original avec plutôt de l’anglais et quelques mots de japonais pour rassurer l’étudiant. La concurrence sur internet est rude donc votre annonce doit être attirante. Très important aussi : proposez toujours un premier cours gratuit (Free trial) et mettez des horaires assez larges pour vos disponibilités. Dernière chose qui fera toute la différence, connectez-vous régulièrement sur le site pour mettre à jour votre profil (parfois c’est automatique à la connexion et parfois manuel). Cette opération fera remonter votre profil en tête de liste à chaque fois, si vous ne vous connectez pas tous les jours ou presque, votre profil ne sera plus visible en première page et ne sera que très peu lu.

Voici les sites en question, nous les classons par ordre de préférence:

C’est le site le plus connu et avec la base de données la plus importante. Si vous respectez les conseils cités plus haut, vous trouverez des étudiants sur ce site. Évidemment, on ne trouve pas 10 étudiants du jour au lendemain, ça prend plusieurs semaines ou mois avant d’avoir un nombre conséquent d’étudiants. N’attendez pas d’être à découvert pour vous inscrire donc. Notez qu’il existe un site de rencontre en parallèle: FindaTeacher Friends et qu’ils organisent aussi des soirées de rencontre.

Le design du site n’est pas très attirant mais il fonctionne très bien. Vous avez des chances de trouvez des étudiants sur ce site alors n’hésitez pas à vous inscrire.

Il apparaît dans le trio de tête mais est beaucoup moins efficace que les deux premiers. Vous pouvez toujours vous inscrire et avec un peu de chance trouverez des élèves ici.

Teacher-Students (pour l’anglais uniquement)

Pour les derniers, vous n’aurez pas beaucoup de résultats. Mais comme c’est gratuit… foncez ! Certains auront un profil plus attirant ou plus de chance que d’autres.

Enfin un dernier site un peu différent mais très connu lui aussi:

Ce site vous permet surtout de trouver des correspondants japonais mais dans la catégorie “Tutors”, il est possible de poser une annonce pour proposer vos services. Ce service est payant (1000 yens pour un mois au minimum) mais n’est pas mauvais pour plusieurs raisons. Premièrement, le fait que ce soit payant fait que presque personne ne passe d’annonce donc vous aurez très peu de concurrence comme professeur de français. De plus l’étudiant n’a pas besoin de payer pour accéder à vos coordonnées contrairement aux autres sites. Enfin, la taille du texte de présentation n’est pas limité donc vous pouvez faire une présentation complète en plusieurs langues, voire mettre des extraits de vos cours en ligne etc.

En cumulant tout ça vous trouverez bien quelques étudiants.


Quelques conseils

C’est bien de trouver des étudiants mais il faut aussi les garder. Les étudiants savent que vous n’êtes pas le seul à donner des cours et si vous êtes mauvais, ils iront voir ailleurs.

Premièrement, il faut fixer un tarif honnête et expliquer clairement dès la première entrevue vos conditions (transports et boissons en plus ou compris?). Le tarif “normal” se situe le plus souvent entre 2000 yens (13 euros) et 3000 yens de l’heure, bien que l’on voit un peu de tout sur internet. Nous conseillons plutôt de demander 2000 yens de l’heure mais de proposer des cours de 1h30 dans la mesure du possible ce qui fait 3000 yens par cours au final. C’est une bonne somme si l’on considère qu’un serveur gagne environ 1000 yens de l’heure et que le salaire minimum à Tokyo est de 850 yens..

Le premier entretien est crucial. Vous avez intérêt à préparer un cours bien adapté au niveau de l’étudiant et surtout de faire en sorte qu’il apprenne beaucoup de choses utiles facilement. Vous n’avez pas besoin de venir en costume ou tomber dans l’excès; personne ne s’attend à voir arriver un professionnel. Normalement un minimum de politesse devrait suffire. Arrivez en avance et ne regardez pas votre montre toutes les 5 minutes, ne faites pas la bise aux filles et rappelez-vous du nom de tout le monde.

Vous pouvez choisir d’enseigner selon la méthode qui vous convient le mieux ou qui convient le mieux à l’élève et son niveau (manuel, journal, conversation, articles d’internet, vos propres cours, jeux…). Dans tous les cas, essayez de préparer quelques anecdotes car les étudiants veulent apprendre la langue mais aussi la culture du pays dans la majorité des cas.

Au moment du paiement, il peut arriver que l’étudiant oublie de payer, ça peut-être gênant au départ. Si vous voulez éviter un moment d’embarras sortez votre portefeuille et posez-le sur la table, vous serez tout de suite compris. Avant de vous quittez prenez bien soin de fixer ou confirmer la date et le lieu du prochain rendez-vous.

Si un élève ne se présente pas ou est très en retard, ou alors annule à la dernière minute, vous pourrez choisir de lui faire payer la session complètement ou non. Si vous passez par une compagnie comme ICHWay, l’étudiant payera de toute façon mais si vous êtes votre propre patron, faites au feeling. C’est une situation qui arrive fréquemment car les japonais font beaucoup d’heures supplémentaires et ne sont pas toujours maîtres de leur emploi du temps. Vous pouvez aussi avoir de gros vides lorsque tout le monde part en vacances en même temps (Noël, Golden Week) ou lorsque tout le monde tombe malade en même temps. Bref ne vous attendez pas à beaucoup de stabilité avec ce travail.


Les cafés de conversations

Parfois, on peut enseigner de façon moins conventionnelle, par exemple en participant à des dîners où les Japonais payent pour parler à des étranger ou en travaillant dans un café où les clients viennent pour parler anglais ou une autre langue.

Un exemple à Tokyo:


Et l’anglais?

Nous avons beaucoup parlé de l’anglais car c’est une langue presque incontournable. Pour un japonais qui apprend le français, une centaine apprennent l’anglais. Vous aurez évidemment plus de chance de trouver du travail ou des étudiants comme professeur d’anglais que de français. Mais bien sûr, il faut avoir un excellent niveau sinon une école ou un élève se tournera vers un anglophone. Enfin si vous avez de la chance, des opportunités peuvent se présenter à vous même sans que vous ne le cherchiez, si vous parlez anglais ça va se savoir.

Même pour quelqu’un qui enseigne le français, il est très utile de parler anglais. Ça peut vous sauver si votre niveau de japonais est très faible, mais aussi les japonais qui parlent un peu anglais aimeront parfois que vous expliquiez le français en anglais plutôt qu’en japonais ou français uniquement. Ça leur permettra d’étudier deux langues en une fois.

Bonne chance à ceux qui se lanceront dans l’aventure.

34 Réponse à “Professeur de français au Japon”

    Error thrown

    Call to undefined function mysql_connect()