Le nunchaku

Fléau constitué de deux branches en bois d’égale longueur reliées par une corde (Himo), arme du Kobudo* d’Okinawa.

De Shaku (unité de longueur d’environ 30cm) et de Nun (identique).

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Son origine est chinoise : le Liang-jie-gun du Biang-qi*. On trouve aussi Shuang-chin-kun, Shao-tse-gun, Setsu-kon. Ce dernier était composé d’une branche longue et d’une autre courte, qui donna, au XVIIe siècle, le Sosetsukon d’Okinawa.
Le modèle de base du fléau se compose de deux morceaux de bois dur, d’égale longueur (chaque branche mesure de 30 à 60 cm, en fonction de la longueur de l’avant bras de celui qui l’utilise : la longueur idéale va du milieu de la main à la pointe du coude), légèrement évasés aux extrémités libres pour en renforcer la densité, et reliés par une cordelette, à l’origine faite de crin de cheval ou de paille de riz tressée, parfois remplacée par une chaînette pour éviter que le lien ne soit coupé par une arme tranchante ou ne s’use trop vite.

La longueur de cette attache est d’environ 10 cm : plus longue, les mouvements deviennent dangereux pour celui qui utilise le Nunchaku (en raison de l’amplitude trop grande), plus courte elle permet moins de liberté dans le maniement, rétrécit le rayon d’action de l’arme et s’use plus rapidement.
Le Nunchaku n’aurait été à l’origine que le fléau utilisé par le paysan pour battre le grain.

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Il existe quantité de modèles de Nunchaku dans le détail des formes ou des tailles : certains types sont anciens, comme les fléaux à trois ou quatre branches, ainsi que ceux qui ont deux branches d’inégales longueurs (ce qui les rapproche du fléau d’armes du Moyen-Âge occidental).

D’autres sont des nouveautés de la dernière décade (des "améliorations" d’intérêt essentiellement commercial…) : extrémités alourdies, complétées par des coupelles en métal ou des pointes, modèles en caoutchouc pour diminuer les risques à l’entraînement ("safety nunchaku"), modèles plombés, de plus en plus de modèles à chaînes, modèles en aluminium léger, etc.

Les types traditionnels se classent en:

Hakakukei-nunchaku: deux branches d’égales longueurs, à section octogonale.

Maru-gata-nunchaku : deux branches d’égales longueurs, de forme cylindrique.

Sosetsukon-nunchaku : une branche longue et une autre courte (représentation dessin de gauche, ndlr).

Han-kei-nunchaku : deux branches d’égales longueurs, de forme demi-cylindrique, s’emboîtant donc parfaitement l’une dans l’autre (formant, réunies, une branche cylindrique) ce qui rend cette variété facile à transporter sur soi (voir représentation du dessus, à droite, ndlr).

Sansetsukon-nunchaku : c’est un fléau à trois branches, d’égales longueurs ; celles-ci peuvent être plus longues que celles d’un Nunchaku classique, ce qui rend son maniement peu aisé, ou sensiblement plus courtes, ce qui en fait pratiquement une arme de poing. Il en existe également une variété dont une branche est de longueur normale et les deux autres plus courtes.

Yonsetsukon-nunchaku : c’est un fléau à quatre branches, en général deux longues (les extérieures) et deux courtes (les sections intérieures, de part et d’autre de la corde centrale).
Aussi Long-Gian, en vietnamien (voir représentation du dessus, à droite, ndlr).

Nunchaku-jutsu

Technique d’emploi du Nunchaku. Cette méthode de combat s’est développée parallèlement à l’Okinawa-te, ancêtre du Karate, pratiqué à main nue. D’où les similitudes au niveau des attitudes et positions du corps. Le corps central des techniques du Nunchaku est constitué de mouvements en moulinets (Fuji-waza) donnant à l’extrémité de la branche libre de l’arme une vitesse telle que l’énergie cinétique développée provoque un effet de choc mortel. Il est à remarquer qu’aucune des nombreuses méthodes actuelles de Nunchaku ne dispose de Kata véritablement anciens (peut-être le Kata Sokan), sans que l’on ne puisse dire avec certitude si ces derniers n’ont jamais existé (contrairement aux autres Kobu-jutsu) ou s’ils n’ont pas été transmis.

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Après avoir cherché une video digne d’un maniement martial et non artistique, j’ai choisi de vous proposer la meilleure scène cinématographique : Combat Nunchaku (coupez le son la musique rajoutée est horrible).

*Kobudo:
"Anciennes Voies du Combat"
Ko(ancien), Bu(martial), Do(voie).
Arts martiaux pratiqués avec des armes non conventionnelles ou mineures (moins courantes).
Il existe historiquement des Kobudo japonais (Nihon-Kobudo) et des Kobudo d’Okinawa (Okinawa-Kobu-jutsu ou Ryukyu-Kobujutsu).
Les deux systèmes d’armes sont, en fait, confondus depuis le milieu du XXe siècle.
Ils sont le plus souvent pratiqués conjointement avec d’autres arts martiaux comme le Karate ou l’Aikido, en particulier.

*Biang-qi:
Aussi Ping-chi ou Mo-hai.
Désigne les armes utilisées dans l’ancienne Chine et souvent maniées dans les styles de Wushu traditionnels.
Il en existe une quantité impressionnante, dont une bonne part a un rapport direct avec les arts martiaux (par destination ou par adaptation).
Les moines Shaolin (Shaolin-si) s’entraînaient déjà avec 18 armes classiques (les 18 armes de Luo-han) et on peut dénombrer entre 100 et 200 armes dont l’emploi complétait les techniques de combat à main nue.

Sources

Encyclopédie des arts martiaux

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http://www.matayoshi-kobudo.de
http://www.ascam-club.com

http://www.totalma.com
http://www.karatekit.co.uk
http://nunchaku.one.pl
http://www.karatedepot.com
http://nunchaku.navajo.cz

icon Auteur: Lusitano Nanbanjin

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